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À priori, sport et entrepreneuriat ne sont pas destinés à se croiser. Pour le footballeur français Blaise Matuidi, tout est bien lié et c’est cette conviction qui l’a poussé à créer son propre fonds d’investissement baptisé Origins. Pour Yalayolo Magazine, Blaise Matuidi a accepté de nous en dire plus sur ses motivations, en compagnie d’un des cofondateurs Ilan Abehassera.
Quand aviez-vous en tête de créer Origins ? Dans quel but ?
Blaise Matuidi : Cela fait maintenant six ans que je m’intéresse à la tech et j’ai eu la chance de rencontrer Ilan aux Etats-Unis. Nous avons gardé contact et puisque je voulais aussi investir dans des start-up, nous avons décidé conjointement de créer le fonds d’investissement Origins. Nous portons des objectifs ambitieux en termes de développement mais aussi une envie de changer les choses pour favoriser la rencontre entre le monde du sport et de la tech.
Ilan Abehassera : Pour ma part, j’ai déjà fondé trois entreprises tech et je dirige aujourd’hui la start-up Dots. Mon associé Salomon Aiach est investisseur dans le cadre du fonds allemand Earlybird, et il travaillait auparavant chez Facebook France puis Goldman Sachs à New York.
Lorsque nous avons rencontré Blaise, nous savions que les sportifs comprenaient comment fonctionne la tech. Mais ces derniers ne s’y investissent pas tous pour autant. Donc nous avons convaincu des grands sportifs de nous rejoindre comme Kevin Durant, Stephen Curry ou Serena Williams par exemple.
Dans un deuxième temps, pour se différencier des autres fonds classiques, nous avons décidé de proposer de bénéficier de l’influence et la notoriété des stars du sports sur les réseaux sociaux. L’idée c’est de dire : si une start-up décide de nous rejoindre, elle pourra bénéficier d’une campagne marketing à travers notre réseau d’investisseurs et grâce à l’influence de nos sportifs.
Quelles similarités voyez-vous entre le sport et l’entrepreneuriat ?
Blaise Matuidi : Il y a des similitudes assez fortes entre le sportif et l’entrepreneur. Tous deux ont l’envie de gagner, quitte à prendre des risques ou faire des sacrifices. Maintenant, il y a aussi une grande différence de culture dans le sport en Europe et aux Etats-Unis. Les sportifs américains sont bien plus investis dans les questions de business.
En Europe – et en particulier dans les centres de formation de football – les sportifs sont enfermés dans une bulle qui les empêchent de s’ouvrir au monde de l’entrepreneuriat. C’était mon cas et j’ai envie de changer cela avec Origins, en montrant qu’il est possible d’allier les deux.
Il ne faut pas avoir honte de dire qu’en tant que sportifs de haut niveau, nous gagnons de l’argent. L’important c’est comment il est utilisé et je veux montrer que les footballeurs peuvent avoir un impact sur la société.
Sur quelles thématiques d’investissement allez-vous vous concentrer ?
Ilan Abehassera : Nous investissons dans des entreprises tech en B2C et, entre autres, sur les grands sujets qui animent le grand public comme le Web3, les NFT ou encore le play-to-earn. Ce sont des secteurs d’innovation avec un potentiel de plus-value assez conséquent. Mais nous pouvons aussi nous intéresser à la santé, au social ou encore à la fintech, nous ne sommes pas vraiment limités à un secteur. En revanche, ce qui va réellement guider nos choix c’est de savoir si tel ou tel produit va intéresser les fans de Blaise ou des autres sportifs partenaires du projet comme Paulo Dybala, N’Golo Kanté, Olivier Giroud, Presnel Kimpembe, Kingsley Coman ou Miralem Pjanic.
Nous co-investissons aussi dans des innovations avec le fonds “Thirty Five Ventures” de Kevin Durant à New York. Nous comptons aussi accompagner des start-up européennes et l’avantage pour elles est de bénéficier de notre réseau aux Etats-Unis pour mieux s’y déployer. Et inversement, cela compte aussi pour les jeunes pousses américaines qui veulent s’installer en Europe.
Vous avez d’ailleurs annoncé des premières prises de participation…
Ilan Abehassera : Oui, nous avons déjà investi dans Ugami et Yumon. La première start-up, qui est sur le point de sortir son premier produit, est une sorte de “Revolut pour les gamers”. Une fintech qui offre par exemple des récompenses liées aux succès débloqués dans certains jeux. La deuxième est une plateforme qui aide les joueurs à créer des NFT autour d’eux.
Origins prévoit des prises de participation comprises entre 100.000 et 500.000 euros. Le fonds a déjà réalisé deux investissements. Nous investissons dans des projets assez “early stage” et l’objectif est de récupérer les parts pour les réinvestir dans d’autres jeunes pousses qui marchent bien dans notre portefeuille.
Une cinquantaine de joueurs de football de renom ont rejoint votre projet… Avez-vous réussi à en convaincre certains personnellement ? Que viennent-ils y chercher ?
Blaise Matuidi : Il y a un réel engouement de la part des sportifs et tous ont tout de suite compris l’intérêt d’Origins. Ensemble, nous sommes capables d’accomplir de belles choses et cela servira d’exemple aux générations futures.
J’en ai parlé directement aussi à mes amis sportifs et bien sûr Presnel Kimpembe en fait partie. Presnel joue dans l’un des plus grands clubs mondiaux et il s’entraîne trois fois par semaine en équipe de France. Mais comme moi, sa vision ne s’arrête pas là, il ne veut pas être uniquement footballeur. Se concentrer sérieusement sur son sport est une bonne chose mais quand tu as passé trois quarts de ta vie dans le football, c’est assez dur d’en sortir. Ce serait mieux si les ponts avec le monde de l’entrepreneuriat étaient plus faciles à franchir. J’en reviens encore à l’exemple américain où les sportifs en universités côtoient tous les jours de futurs architectes ou de futurs chefs d’entreprises innovantes.
Les formations sont à revoir car il est possible d’allier le sport et l’entrepreneuriat et surtout, c’est important pour les éventuels échecs en cours de route.
Qu’est-ce que le monde du sport peut apporter à l’entrepreneuriat ?
Blaise Matuidi : J’aimerais vraiment partager à quel point je suis fier de notre projet. Il y a tout juste un an, jamais je n’aurais pensé être à la tête d’un fonds de 90 personnes et suivis par 50 sportifs ! Jamais je ne me serais senti capable de tenir un discours en conférence devant plus de 1000 personnes – et pourtant je peux aujourd’hui le faire sans problème. Les sportifs peuvent souvent être très vite catalogués, mais je veux prouver que nous pouvons montrer l’exemple et s’investir dans d’autres grands projets.
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