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OPINION // Par Gilles Bertaux, CEO et co-fondateur de Livestorm
Le monde professionnel actuel est réglementé et codifié par des idées-reçues qui perdurent depuis des décennies. L’exemple le plus éloquent est celui de la parité hommes-femmes dans les entreprises. Les choses bougent un peu dans certains secteurs, mais le monde de la tech reste fortement marqué par l’absence de femmes à certains postes. Une réalité qui ne pourra réellement être résorbée que si les entreprises, les universités et le gouvernement coopèrent ensemble pour faire évoluer les perceptions, bien ancrées, de l’industrie technologique et pour promouvoir auprès des jeunes les carrières et opportunités du secteur.
À l’heure où le secteur du numérique est en plein essor, on peut, à juste titre, se demander pourquoi les femmes restent exclues ? Pourquoi les portes du secteur leur restent-elles fermées alors que le marché a un besoin pressant de nouveaux talents à recruter ?
L’absence des femmes dans la tech est alarmante
En France, avec la crise de la Covid-19 et l’accélération de la transformation digitale, les budgets alloués à l’industrie technologique ont considérablement augmenté. 54% des DSI ont consenti, en effet, une augmentation de leur budget IT en 2021 selon un bilan publié par l’organisation professionnelle Numeum. La croissance du secteur pour sa part est évaluée à 4,8% en 2021 selon le même rapport. La France est aujourd’hui considérée comme étant le deuxième pays d’Europe en termes de levées de fonds opérées, avec plus de 5 milliards d’euros en 2020. Du fait de cette croissance substantielle du secteur, les entreprises enregistrent un fort besoin de recrutement. Malgré tous ces signaux, le secteur des nouvelles technologies reste malheureusement à la traîne par rapport aux autres secteurs sur le plan du recrutement des femmes.
Il semble que les femmes sont moins nombreuses à opter pour des études en informatique
Ce malheureux constat est évident dans mon entreprise. Chez Livestorm, seules 12% de femmes occupent des postes dans le département tech, contre 88% d’hommes ! Alors que dans la plupart des autres fonctions, la parité est respectée. Selon une étude réalisée avec Opinéa, 24% des femmes estiment que le secteur reste essentiellement ouvert aux hommes. Les raisons qui sous-tendent l’absence des femmes dans cette industrie sont diverses : manque de modèles féminins dans ce domaine, et peu de diplômées issues de formations numériques sont des femmes de talents. En effet, il semble que les femmes sont moins nombreuses à opter pour des études en informatique, ce qui impacte forcément la parité du genre dans les candidats à postuler à ces postes. Et ce, malgré les différents atouts qu’offrent les métiers du numérique : flexibilité et modèle de travail hybride, rémunérations attractives, etc.
Comment faire bouger les lignes ?
Plusieurs pistes sont selon moi à exploiter pour rendre le secteur plus attractif pour les femmes et les aider à choisir la voie du numérique. Tout d’abord, les entreprises pourraient lancer un programme de mentoring, en demandant à des femmes occupant des postes de responsabilités au sein de l’entreprise de prendre sous leurs ailes les nouvelles recrues. Autre idée : organiser ou parrainer un coding bootcamp féminin. Une solution idéale pour les femmes qui n’ont pas suivi de formation aux métiers de la tech. C’est également une technique adéquate pour encourager et valoriser les changements de parcours professionnels et de réinsertion dans d’autres secteurs. Enfin, les entreprises peuvent recruter des femmes lauréates d’écoles informatiques 100% féminines dont le nombre ne cesse d’augmenter.
Au-delà de ces idées, les entreprises pourraient changer leurs méthodes de recrutement et diversifier leur processus d’embauche. La mise en place de scores grids de recrutement plus stricts au sein des entreprises lors du processus d’embauche constitue notamment un bon point de départ pour que tous les candidats aient les mêmes chances, et que les capacités et les compétences soient les seuls critères qui puissent départager deux candidats, et non le genre.
Appel à tous les acteurs, agissons ensemble !
Il est vrai que les décisions gouvernementales nécessitent toujours plus de temps pour être prises. C’est pourquoi le rôle des collaborateurs et des entreprises, aujourd’hui, est de suggérer de nouveaux dispositifs et d’être force de proposition pour réclamer des réformes. Parental Act en a donné l’exemple en constituant une étape avant-gardiste au sein d’une multitude d’entreprises en France. Avec 434 entreprises signataires et 42.854 salariés impactés, le dispositif permet d’allonger le congé pour le deuxième parent qui, aujourd’hui, n’est que de 28 jours consécutifs.
Il s’agit là d’un bon point de départ, mais le chemin est encore très long. Il est important de multiplier les initiatives similaires à celle-ci afin d’opérer le changement escompté au sein des entreprises et inciter le gouvernement à élaborer de nouveaux dispositifs réglementaires et juridiques adaptés au nouveau mode de travail. Agissons ensemble !
Par Gilles Bertaux, CEO et co-fondateur de Livestorm
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