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Depuis l’avènement du streaming illégal, le monde du sous-titrage a bien changé. Les professionnels dénoncent cette Ubérisation qui impacte de manière conséquente leur manière de travailler. En effet, la majeure partie des traducteurs est payée au sous-titre, un tarif qui s’adapte à la difficulté de traduction, de sous-titrage. Plus un film est bavard, plus il coûtera cher. Oui, mais voilà Netflix n’est pas prêt à payer des professionnels pour ses sous-titres et a trouvé la solution idéale. Forte d’une communauté de 3,5 millions d’abonnés en France, la plateforme de VOD a décidé de les mettre à contribution.
En avril 2017, Netflix lançait un appel à candidatures pour des traducteurs. Dans sa volonté d’améliorer son service, le géant Américain avait décidé d’embaucher “les meilleurs traducteurs du monde”, vous ! Issu du “fan-subbing”, le projet proposait de rémunérer ces abonnés polyglottes en échange de leur traduction. Avec 12 dollars, la minute, les prix défiaient toute concurrence. Mais ce que les apprentis traducteurs ne savaient pas, c’est que pour traduire une minute et demie, il faut une heure. Avec seulement 17 euros de l’heure, Netflix réalisait l’opération de l’année. Bien loin des tarifs pratiqués dans le milieu, la plateforme bouleverse les modes de rémunération. Mais pour quel résultat ?
Acteur: «In your f*cking face, sucker!»
Sous-titres: «Tel est pris qui croyait prendre!»
La VOSTFR sur Netflix =👌
— PoPésie (@GPoPesie) November 18, 2018
Une oeuvre dénaturée
“Tu as courtisé ma femme ?” Cette réplique ne vous dit rien ? Pourtant, elle est sans doute la “catchline” la plus célèbre du cinéma. Voici ce que pourrait être la réplique de Robert Deniro dans Raging Bull si elle avait été traduite par les “fan*subbers”. Alors que Roma affole les critiques dans sa course aux Oscars, Netflix semble avoir négligé, à tort, la traduction française. Sylvestre Meininger a analysé le travail réalisé sur le film d’Alfonso Cuarón. Dans son billet, le vice-président de l’Ataa dénonce l’impact qu’une mauvaise traduction peut avoir sur la réception de son œuvre. Des servantes qui s’expriment tantôt en vieux français, tantôt en argot des années 90… bon nombre de problèmes sont dénoncés par le professionnel.
À l’examen de ces sous-titres, le traducteur imagine plusieurs scénarios. Il se peut que les traducteurs ne soient pas des professionnels et que leurs travaux ne soient que vaguement relus. Autre possibilité, les sous-titres seraient générés par des algorithmes de traduction et seraient relus brièvement par des non-experts.
À l’heure où la plateforme développe son offre et se lance dans la course aux Oscars, il serait peut-être judicieux de professionnaliser son procédé. Pas sûr que les abonnés continuent d’en rire encore longtemps…
Heisenberg : « You’re goddamn right. »
Sous-titres : « Dans le mille Émile. »#TraduisCommeNetflix pic.twitter.com/7beOnMYlf6
— Monsieur B (@trucsenserie) November 18, 2018
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