[ad_1]
FACADES | Figure cartoonesque emblématique du street art français, le chat jaune et joyeux de M.CHAT sourit sur les façades d’innombrables bâtiments, en France et dans plusieurs pays du monde. Réjouissant, surprenant, amusant, il égrène ses clins d’œil et « met de l’humain et de l’amour dans la ville », comme le dit Thoma Vuille, l’artiste peintre qui égaye la grisaille urbaine.
Son fameux chat, dont la malice rappelle celle du Cheshire Cat de Lewis Carroll, est né en 1997, inspiré par le dessin d’une petite fille. 24 ans plus tard, après l’avoir fait voyager sur tous les continents, Thoma Vuille, aka M.CHAT, a saisi l’occasion des confinements contraints par la pandémie mondiale pour adopter un nouveau support et peindre des icônes sur bois. Son travail prend alors une autre dimension, plus intimiste, plus personnelle, et portant, plus que jamais, le message d’espoir et de joie qui lui tient à cœur depuis ses débuts.
Thoma Vuille, comment êtes-vous devenu M.CHAT ?
Thoma Vuille, aka M.CHAT : Le personnage appelé « Monsieur chat » était un dessin (équivalent à un ex-libris) qu’utilisait ma mère pour signer les lettres qu’elle m’envoyait dans mon enfance. Il a ressurgi à l’époque où j’étais étudiant, alors que j’animais un atelier périscolaire de dessin dans une école orléanaise. J’avais repris la silhouette tracée par une petite fille sur les murs de la ville. Cette forme expressive me suivait dans mes voyages et je la peignais chaque fois que l’occasion se présentait. Après trois années d’expérimentation, j’ai voulu nous confronter, elle et moi, à Paris et à ses façades cosmopolites. L’anonymat des mégapoles correspondait alors au jeune adulte que j’étais. La peur de disparaître sans laisser aucune trace de mon existence me poussa à peindre mon identité visuelle sur une centaine de murs inaccessibles. Je dépassais ainsi mes vertiges en célébrant les naissances de M.CHAT.
Vous êtes passé des toits de Paris au sommet des ventes en galeries d’art : quelles sont vos sources d’inspirations… et de succès ?
M.CHAT : Les souvenirs des paysages romands ou cévenols qui entouraient mon enfance se sont transposés dans les paysages parisiens, faisant, je pense, une partie du succès des peintures marquées M.CHAT.
Quelle est la rencontre qui a marqué votre vie d’artiste ?
M.CHAT : Ma rencontre avec le célèbre cinéaste Chris Marker a révélé M.CHAT à l’international. Dans son dernier documentaire « Chats perchés », mon chat apparaissait comme un fil directeur de son film. Elle n’est pas la seule rencontre à avoir contribué à ma carrière. La liste serait longue… Impossible, par exemple, d’oublier la peinture que j’ai faite sous le regard de Jacques Villeglé… Je peux aussi remonter à mon enfance… Ma grand-mère, Mme Khun, était une artiste peintre contrariée. Sa famille l’avait empêchée d’étudier les beaux-arts, mais elle avait réussi tout de même à peindre quelques gouaches verdoyantes. La rareté de ses peintures a dû imprégner mon enfance d’une admiration pour cet art.
Le confinement est-il pour vous une source de frustration ou d’inspiration ?
M.CHAT : Lors du premier confinement en France en mars-avril 2020, malgré le sentiment de terreur ambiante, j’ai pu continuer à peindre chez moi, mais sur de plus petits formats. Cette période où il était difficile d’aller à l’atelier m’a permis de me concentrer sur des icônes peintes sur bois. Ce sont ces travaux qui sont présentés à la galerie parisienne Brugier-Rigail dans l’exposition intitulée « C’est pas le Pérou ».
Quels sont vos projets pour 2021 ?
M.CHAT : Cette année, différents partenariats verront le jour. En effet, j’ai eu la chance d’être sollicité par plusieurs marques nationales, ce qui m’a permis de me confronter à des icônes déjà existantes de l’industrie. En février 2021, je fêterai les 100 ans de La vache qui rit®, avec une collaboration inédite pour l’anniversaire du célèbre bovin. Pour cette occasion, une édition d’art spéciale, sérigraphiée et numérotée, ainsi qu’une ligne exclusive de sweats et de hoodies sont prévues.
En mars sont programmées la sortie nationale et l’exposition chez Brugier-Rigail de la nouvelle série de sculptures pop art de M.CHAT en collaboration avec les ateliers Leblon Delienne Manufacture. Ils œuvrent depuis les années 80 avec les plus grands noms de la bande dessinée et du dessin animé.
Courant mars également, un partenariat avec Bic® pour la France et l’Angleterre se concrétisera par une série inédite de briquets et un pack de stylo 4 couleurs édition spéciale M.CHAT en tirage limité.
Enfin, j’aurai l’honneur d’être invité par l’ambassade de Suisse et l’Alliance française à me rendre au Pérou, à Lima, pour peindre sur une très grande façade d’un immeuble classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agira d’une œuvre murale offerte en cadeau à la ville pour le bicentenaire du pays.
Entretien avec Éric Brugier et Laurent Rigail, les fondateurs de la Galerie Brugier-Rigail où sont actuellement exposées les œuvres de M.CHAT.
M.CHAT – alias Thoma Vuille – disséminait ses sémillants chats jaunes sur les murs parisiens depuis quelques années déjà quand nous avons fait sa connaissance. Son travail, subtil mélange d’art, d’équilibrisme et de discrétion au grand jour, ne laissait pas de nous intriguer quand il venait à surprendre notre regard au détour d’une rue, perché sur un toit ou narguant la RATP sur les murs du métro. L’intérêt et l’amitié sont nés de concert ; son œuvre a été un véritable coup de cœur. L’envie d’entreprendre avec lui mille projets est devenue une évidence.
Lorsqu’une collaboration débute entre un galeriste et un artiste, la direction à faire prendre au travail de ce dernier est loin d’être anodine et fait l’objet de multiples tractations. Entre conciliabules et conciliations, nous sommes parvenus à trouver cette trajectoire et travaillons maintenant avec Thoma, en exclusivité, depuis cinq ans. Le duo artiste-galeriste repose sur des rôles. Thoma a endossé le sien avec force et subtilité, œuvrant à faire évoluer son travail tant dans sa forme narrative que dans sa technique, plus pointue, plus incisive ; davantage d’élaboration et de précisions caractérisent ses derniers tableaux, qui arborent un travail des matières plus complexe et abouti. Les créations de M.CHAT se font aussi plus rares, cette rareté contribuant à l’accroissement de leur valeur. Parallèlement, maintenant la barre pour garder le cap, nous avons méticuleusement prospecté, présentant l’artiste aux collectionneurs, leur faisant prendre la mesure de la valeur présente et future de son œuvre, les encourageant à se projeter, à parier avec nous sur son potentiel, diamant brut affleurant sous la surface : c’est aussi cela, notre rôle de galeristes. La cote de M.CHAT s’en est ressentie ; et nous travaillons désormais quotidiennement à faire perdurer cette belle ascension.
L’exposition « C’est pas le Pérou », baptisée ainsi en clin d’œil au voyage que Thoma Vuille avait prévu en 2020 et qui a dû être reporté à cause du contexte sanitaire, est visible jusqu’au 31 janvier 2021 à la galerie Brugier-Rigail (Paris). Elle présente les œuvres imaginées pour l’exposition péruvienne décalée à mars 2021.
C’est peut-être pas le Pérou, mais c’est à Paris, et c’est à voir !
<<< À lire également : Olivier Maynard, 30 ans de carrière d’un photographe hors normes >>>
[ad_2]
Yalayolo Magazine
Mars87 Innovative Digital And Social Media Marketing