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Cette semaine, WhatsApp envoyait une notification à des millions d’utilisateur·rices pour leur signaler qu’à partir du 8 février, ils ne pourraient plus utiliser leur messagerie s’ils refusaient de partager leurs données avec Facebook. En effet, une mise à jour des conditions d’utilisation autorisera les entreprises clientes de la firme de Menlo Park à utiliser leurs informations : leurs transactions, numéros de téléphone et adresses IP par exemple. Avec le RGPD, les Européens ne seront pas soumis aux mêmes règles, rappelle 01net.
Il n’en reste pas moins que cette annonce a déjà des conséquences : nombre de personnes ont donc décidé de fuir WhatsApp pour se tourner vers des messageries plus sécurisées et attentives au respect des données personnelles. En témoigne un tweet de Signal, messagerie cryptée made in USA, publié le 7 janvier peu avant 19h : « les codes vérification – qui permettent de vérifier les profils – sont en retard chez plusieurs opérateurs à cause d’une demande massive d’inscriptions de personnes sur Signal (nous peinons à contenir notre enthousiasme). Nous travaillons avec eux pour régler le problème au plus vite. Accrochez-vous » .
Verification codes are currently delayed across several providers because so many new people are trying to join Signal right now (we can barely register our excitement). We are working with carriers to resolve this as quickly as possible. Hang in there.
— Signal (@signalapp) January 7, 2021
En France, il existe même déjà une alternatives au géant WhatsApp. Proposée par le groupe Skyrock, Skred est une application qui applique le chiffrement de bout en bout, y compris pour les appels vocaux. « Aujourd’hui, les messageries, même sécurisées, ont pour modèle économique l’exploitation des données des utilisateurs : vous payez avec votre vie privée, constate Pierre Bellanger, PDG du groupe Skyrock et fondateur de la messagerie Skred. Les Français utilisent ces services car ils sont de qualité et créés par des développeurs de talents… Mais ce sont des services toxiques en terme de protections des données » .
« Au 20ème siècle, la liberté d’expression était de pouvoir parler à tout le monde, aujourd’hui, au 21 ème, c’est de choisir qui écoute. J’ai voulu créer une messagerie qui garantisse cette liberté » , poursuit-t-il. S’inspirant de Napster, entreprise de partage de fichiers audios et musicaux en pair-à-pair encodés au format MP3, il a appliqué ce modèle à son application : « Notre solution propose donc une messagerie sans serveur intermédiaire de transit des messages, c’est donc un pair-à-pair intégral » .
Plus de 8 millions d’utilisateurs
Développée avec l’aide de l’Inria, l’application ne demande pas non plus d’adresse mail ni de numéro de téléphone pour s’inscrire, préservant l’anonymat de l’utilisateur. Pour finir, leur système de chiffrement, CypherSQL, a reçu l’approbation de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).
« Skred séduit : nous avons plus de 8 millions d’utilisateurs et enregistrons une activation toutes les six secondes… Notre croissance est exponentielle depuis trois ans« , se réjouit son créateur. « Notre modèle économique ne repose pas sur vos données, ni sur un abonnement (la messagerie est gratuite), mais sur des clients privés, institutions, grandes entreprises, cabinets d’avocats pour lesquels nous déployons Skred en format haute couture adapté à leurs besoins spécifiques » .
La messagerie a aussi réussi à s’exporter sans la France. L’Hexagone est seulement le 12eme pays à utiliser l’application, derrière plusieurs pays européens et du Maghreb. Rentable selon son fondateur, la société compte d’ailleurs développer en 2021 son service de visioconférence en pair à pair, « un Zoom zéro data » comme s’amuse à le surnommer Pierre Bellanger.
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