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Le confinement lié à la crise de Covid-19 a été une épreuve pour la population française, et à plus forte raison encore pour les aînés, frappés de plein fouet par l’isolement social. Selon un rapport des petites frères des Pauvres publié en juin dernier, 720 000 d’entre eux n’ont eu aucun contact avec un proche pendant la première période de confinement. Pour lutter contre la solitude qui pèse sur les personnes âgées, la Silver Economy s’agite. L’entreprise bordelaise Domani, créée en 2018, s’inscrit dans cette démarche en tentant de repenser l’habitat social.
Présentée comme une alternative à l’Ehpad, la promesse de cette startup sociale est « d’agir en faveur du mieux vieillir » , expliquent Oscar Lustin et Jean de Miramon, ses fondateurs, tous deux diplômés de HEC. L’idée est d’ouvrir des colocations au coeur des villes pouvant accueillir jusqu’à huit seniors, pour rétablir du lien social et retarder la perte d’autonomie. Les jeunes entrepreneurs ont repris les codes de l’habitat inclusif qui répond à deux besoins : respecter l’intimité des habitants tout en brisant le sentiment d’isolement. Chaque résident a donc sa chambre ou son studio privatif, complété par des espaces communs et un service de maison quotidien.
Un premier habitat partagé pour janvier 2021
Cette innovation surfe sur la tendance actuelle du « coliving » , en témoigne le rapport de Denis Piveteau et Jacques Wolfrom, remis au gouvernement en juin dernier, qui prône la construction de 140 000 hébergements inclusifs d’ici 2030, contre les 4 000 existants en France aujourd’hui.
Construits en partenariat avec les collectivités locales, les investisseurs immobiliers et les acteurs du domaine médico-social, les projets fusent. Une première concrétisation de leur théorie verra le jour en janvier 2021 puisqu’un établissement à Pessac (Gironde) accueillera les 7 premiers colocataires seniors de Domani « pour tester et valider ce modèle » , se réjouissent les deux cofondateurs de la jeune pousse.
Chacun·e d’entre eux vivra dans un studio de 25 mètres carrés et pourra profiter de parties communes à tou·te·s les résident·e·s. Dix heures par jour, trois maîtr·ess·es de maison se relaieront pour les assister dans leurs tâches du quotidien (cuisine, ménage, blanchisserie) et dans leurs activités. Ces logements d’un nouveau genre devraient ensuite pousser à Mimizan, Conflans-Sainte-Honorine et Paris.
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