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GettyImages-1200075127 | Losc
Souvenez-vous, le 5 novembre 2020. En plein confinement, le club de foot de Lille réalise un exploit. Engagé en Ligue Europa, le Losc a réussi le tour de force de s’imposer à San Siro, 3 buts à zéro, face à l’AC Milan de Zlatan Ibrahimovic. Pied de nez à l’histoire, moins de deux mois plus tard, le Losc se retrouve dans la situation financière… du Milan AC !
Car au-delà de la Ligue Europa, le Losc et le Milan AC ont un autre point commun. Les deux clubs sont dans le viseur du redoutable Paul Elliott Singer, à la tête du fonds activiste Elliott Management. Spécialisée dans le rachat de dettes, la société new-yorkaise a financé les rachats ou le refinancement des deux clubs, et a même pris le contrôle total du Milan AC.
Aux États-Unis, l’homme est une légende de la finance. Barbichette argentée, crâne dégarni et lunettes rondes sur le nez, à 74 ans, il dirige d’une main de fer Elliott Management, l’un des fonds d’investissement les plus anciens et les plus puissants de la planète. Gérant 30 milliards d’euros d’actifs, ce financier avocat provoque des sueurs froides partout où il passe.
Pendant quatorze ans, il s’est acharné sur l’Argentine, qu’il a fait condamner pour mauvaise gestion de sa dette. Une bataille judiciaire remportée, qui lui a permis d’empocher un chèque de 2,4 milliards de dollars.
Mais sa spécialité, ces derniers temps, c’est plutôt les grandes entreprises cotées aux résultats décevants à son goût. Pernod Ricard en sait quelque chose. Il y a un, le fonds activiste s’est invité au capital du leader mondial des spiritueux (Absolut, Jameson, Havana Club, etc.). Pour “secouer” le shacker, il suggère alors notamment une fusion avec un autre acteur du marché comme LVMH afin de dégager plus de valeurs pour les actionnaires. Il demande aussi à Alexandre Ricard, petit-fils du fondateur, de remanier la gouvernance, jugée trop “centralisée” autour de la famille. Bref l’empêcheur de tourner en rond donne le tournis aux actionnaires familiaux du groupe français.
C’est désormais Gérard Lopez, le président et actuel propriétaire du club de Lille, qu’Elliott empêche de dormir.
La passion de l’américain pour le foot européen (le soccer) est récente. Quand Silvio Berlusconi a cédé le club de Milan en 2017 à un investisseur chinois Yonghong Li, l’homme a besoin de liquidités, 303 millions exactement sur les 700 nécessaires au rachat du club. Il se tourne vers Elliott qui lui prête la somme avec une clause de remboursement un peu particulière : en cas de défaillance, il récupère le club.
Un an plus tard, Elliott est devenu officiellement le propriétaire du club au sept Ligue des champions qui cumule également les dettes. Pour rétablir les finances, Elliott a notamment recruté le directeur sportif d’Arsenal, Ivan Gatzidis, avec l’objectif de miser sur le trading.
Une politique similaire à celle du Losc qui a fait son succès sur les terrains depuis son rachat un homme d’affaire luxembourgeois Gérard Lopez Pour racheter le club et mettre en place son système d’achat/revente de joueurs, Gérard Lopez a réalisé un rachat par endettement, un « Leveraged buy-out » (LBO), en 2017. « Nous avons investi plus de 150 millions d’euros en achats de joueurs et généré encore davantage de revenus » expliquait-il fièrement.
Mais l’homme ne pourra pas aller au bout de sa stratégie. Gérard Lopez, qui a au final emprunté plus de 225 millions d’euros à Elliott Management lors de ses premiers mois de mandat, vient d’être poussé vers la sortie par le fonds d’investissement américain, à qui il avait remboursé moins de la moitié de cette somme.
Il faut dire que selon Pierre Rondeau, économiste du sport, « les intérêts générés par les ventes des joueurs auraient servi à soutenir non pas la comptabilité du LOSC mais la société luxembourgeoise de Lopez. » Le club serait devenu, selon lui, en quelque sorte, un centre d’opération de négoce de matières premières.
Mais les difficultés s’accumulant sur la tête du dirigeant, il a donc préféré, à la surprise générale, se débarrasser rapidement du club de Lille, en le revendant à la société Callisto, filiale du fonds d’investissement Merlyn Partners, une société financière fondée par deux anciens banquiers de JP Morgan, a indiqué vendredi 18 décembre une source proche du dossier à l’Agence France-presse (AFP), confirmant une information du quotidien L’Équipe. Le fonds Merlyn va investir immédiatement 50 millions pour éponger les dettes les plus urgentes.
Dans cette transaction, personnellement menée par Gordon Singer, fils du patron du fonds d’investissement Elliott, Merlyn Advisors, par le biais de son fonds d’investissement Callisto Sporting SARL, devrait racheter 70 % de la dette à Elliott puis rembourser le reste avant août 2021.
Olivier Létang, ancien dirigeant de Rennes prend la place de l’homme d’affaires luxembourgeois à la tête du club. Marc Ingla, ancien Directeur Général a démissionné de son poste, mais occupera une place au conseil d’administration.
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