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En 2018, dans le cadre de son projet de fin d’études, Yann Floris, étudiant à Epitech Montpellier, s’associait à 3 autres étudiants pour lancer Whisp’Ear. Le projet a émergé à la suite de deux semaines d’idéation encadrées par l’école d’expertise informatique afin d’imaginer un projet en lien avec des problématiques sociétales. Ils ont souhaité couvrir le domaine de la santé, et plus précisément de s’attaquer aux problèmes rencontrés par les sourds et malentendants. Yann Floris raconte être personnellement touché par ce sujet car sa mère est elle-même quasiment sourde : « En voyant les systèmes existants, je me suis rendu compte que c’était un secteur en recul de modernité par rapport à d’autres secteurs, il n’y a presque rien de connecté”.
L’assistant connecté qui prévient son utilisateur des bruits de son logement
En allant à la rencontre de cette population, les étudiants ont pu identifier un besoin précis ayant donné vie à leur projet. Ils se sont en effet rendus compte que le fait de ne pas entendre certains bruits du domicile procurait beaucoup d’anxiété chez les sourds et malentendants, car cela pouvait mener à des situations malencontreuses. Par exemple, en n’entendant pas un robinet qui coule, le risque est de le laisser ainsi pendant des heures.
Concrètement, Whisp’ear est donc un dispositif connecté destiné à prévenir leur utilisateur de certains bruits dans leur logement. En termes de technologie, cela fonctionne avec trois types d’équipement : des capteurs, une base centrale et une application mobile. Les capteurs sont positionnés à des points stratégiques du domicile (au niveau du four, du robinet, de la sonnerie de la porte d’entrée, etc.). Dès qu’un de ces capteurs entend un signal sonore — par exemple l’eau qui coule dans le robinet, ou quelqu’un qui sonne à la porte — il envoie un signal à la base centrale. Cette dernière adresse alors une notification sur le téléphone du sourd ou malentendant.
À date, ces notifications sont assez classiques, mais les fondateurs envisagent de les ajuster selon le niveau d’instantanéité du bruit, comme quelqu’un qui sonne à la porte, à qui il faudrait directement aller ouvrir. Dans ce type de cas, ils projettent de simuler un appel téléphonique. Par ailleurs, l’assistant connecté permet à son utilisateur de savoir ce qui se passe chez lui, même quand il n’y est pas. « On va ainsi permettre aux sourds et malentendants de se sentir plus indépendants et libres, explique Yann Floris, car beaucoup d’entre eux sont isolés, sortent peu de leur domicile, par peur de rater quelque chose. L’outil se veut donc rassurant à ce niveau là. »
Une véritable startup en devenir
Une fois le produit pensé, il a été nécessaire de lui donner vie. La phase de prototypage proposée par l’école leur a permis de réaliser un POC. Cette première version fonctionnait uniquement avec la sonnerie de porte qui envoyait une notification sur le téléphone.
Un test qui les a rassuré quant à la faisabilité de leur projet. Cette satisfaction a été renforcée par leur victoire au Boostcamp organisé par Ionis 361, auquel ils ont participé. Il s’agissait de 2 semaines de formation intensive axée sur l’entrepreneuriat. À l’issue de celui-ci avait lieu un pitch contest qu’ils ont remporté alors que plus de 200 candidatures avaient été reçues pour l’événement. Ce prix à ouvert d’autres portes au projet puisque les fondateurs ont pu suite à cela avoir accès à la Hell Week organisée par Les Déterminés, et co-animée par la French Tech Tremplin. Cette semaine intensive et personnalisée leur a permis de travailler sur tous les axes de leur projet, qu’ils soient par exemple financiers ou encore liés à l’organisation de leur travail.
« Aujourd’hui, on est quasiment sur la fin du projet » , raconte Yann Floris . »Nous souhaitons finir de le développer dans le cadre de nos études dans un premier temps, mais nous souhaitons par la suite le concrétiser » . Pour cela, les fondateurs ont souhaité consolider leur équipe en recrutant deux élèves supplémentaires du réseau Epitech intéressés par l’initiative. Ils se sont par ailleurs rapprochés de l’école de Montpellier Management en présentant Whisp’Ear à deux classes de Master pour savoir si des étudiant·e·s étaient motivé·e·s à travailler avec eux. « À la base, le côté business n’est pas notre branche, nous sommes des passionnés de la tech, c’est pourquoi depuis début octobre on travaille avec deux étudiants de ce master sur la construction d’une étude de marché pour affiner notre business model ».
Finalement, Yann Floris considère qu’Epitech a su encadrer le projet au quotidien pour que celui-ci voit le jour : « L’école nous a imposé une méthode de travail efficace, comprenant un sprint de 3 à 4 mois, avec tous les mois des échanges avec un référent avec qui on pouvait faire le point. Il a su nous challenger et nous pousser dans nos retranchements lorsqu’il estimait qu’on pouvait faire encore mieux. Cela nous a notamment permis de faire avancer le projet mais aussi d’être réguliers et assidus sur notre travail » , conclut-il.
Yalayolo Magazine, partenaire média de Ionis Education Group
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