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| Amine Bounoughaz et Walid Behar, les deux fondateurs de la pépite Edbridg
Le tandem Walid Behar et Amine Bounoughaz, deux entrepreneurs Under 30 à suivre, fait le pari d’ouvrir les formations les plus prestigieuses aux hauts potentiels qui en sont exclus faute de moyens financiers. Objectif : éviter le gâchis de matière grise et insuffler plus d’égalité. Entre Fintech et Edtech, Yalayolo Magazine a rencontré les fondateurs d’Edbridg, nouvelle pépite incubée à Station F.
Edbridg, c’est un pari, un pied de nez au destin cruel qui, trop souvent, condamne des étudiants talentueux à remiser leurs rêves en raison d’origines modestes. Paris, Bamako, New York ou Sydney : même galère, de nombreux hauts potentiels échouent à poursuivre leurs études faute de revenus suffisants. Harvard, Cambridge, HEC, certains y sont éligibles mais se heurtent au couperet financier. « L’égalité des chances réelles en matière d’éducation n’existe pas. Contrairement à ce qu’on dit, nombre d’étudiants se voient refuser un prêt alors même qu’ils ont réussi les concours d’entrée en se plaçant en haut des classements. Ces profils ne disposent pas de garants pour prétendre à des crédits bancaires. Et c’est malheureusement leur rêve d’étudiant qui s’évanouit et, par la même occasion, celui de leurs cadets qui les prennent pour modèle. », témoigne Walid Behar, cofondateur d’Edbridg. Pour illustrer cette problématique, le jeune start-upper déroule le parcours semé d’embûches de son acolyte, Amine Bounoughaz.
Admis à Duke, dans la très honorable université de l’Etat de Caroline du Nord, qui a vu passer l’ancien président américain, Richard Nixon, l’actuel PDG d’Apple, Tim Cook, ou encore le Nobel de physique, Charles Townes, ce cerveau algérien a essuyé des dizaines de refus d’institutions bancaires européennes et américaines car dépourvu de garant financier aux reins solides. « Pourtant, à Duke comme à HEC, la totalité de la promotion de ces écoles trouve un emploi bien payé dans les trois à six mois une fois diplômée. Et ce, même en temps de crise », fait valoir Amine Bounoughaz. Le surdoué a pu passer entre les mailles du filet grâce à l’obtention de la bourse de mérite Fulbright, l’un des programmes boursiers les plus sélectifs de la planète. Après un brillant parcours dans l’élite académique américaine, le vingtenaire est repéré par le cabinet McKinsey & Company qui lui offre un pont d’or pour superviser la branche Fintech de leur bureau émirati.
Edbridg s’attaque à un marché européen annuel de 50 milliards €
Walid Behar, lui, a pu compter sur le soutien financier de ses parents pour décoller dans le secteur des fusions / acquisitions en tant que banquier d’affaires. « Après mon diplôme à Toulouse Business School, mes parents ont dû se sacrifier pour me permettre d’attendre plusieurs mois avant de trouver le bon job. Un luxe qui n’est pas à la portée de tous. », souligne cet entrepreneur engagé. Deux parcours, deux réalités qui se croisent à Dubaï, nouvel Mecque des Golden boy et des expats. Depuis leur tour dorée, les businessmen restent marqués à vif par cette course d’obstacles. « Combien de potentiels gâchés ? », se tourmentent-ils…En 2019, le tandem ne veut plus se poser de questions mais passer à l’action, alors il décide de fonder la jeune pousse Edbridg. Objectif : ouvrir les portes de la crème des institutions académiques aux brillants élèves sans l’épée de Damoclés que constitue le poids de la dette étudiante. Leur innovation consiste à octroyer un financement à ceux qui ne peuvent s’appuyer sur un garant en échange d’un pourcentage fixe sur leur futur revenu étalé sur une période limitée dans le temps avec un cap et un floor de remboursement. Autrement dit, Edbridg indexe la dette étudiante sur les futurs salaires en vue de financer les formations universitaires d’une élite mondiale désargentée.
C’est la meilleure manière de briser le plafond de verre selon eux. Leur paradigme tient dans cette idée : « Plutôt que de prêter, nous faisons le choix d’investir dans les talents de manière inconditionnelle et mesurée. Ils ne commencent à rembourser qu’une fois l’emploi en poche. Ensuite, si l’étudiant que nous accompagnons dans toutes les étapes de son développement prospère, notre investissement prospère avec lui. Nous avons appelé ce produit financier novateur ‘Income Share Agreement’, traduisez ‘Accords de Partage de Revenus’. Notre solution est donc exempte de tout risque de surendettement, car si vous ne travaillez pas, vous ne remboursez pas », détaillent les maîtres d’œuvre. Un business-model inclusif qui s’adresse également aux écoles de l’éducation supérieure lesquelles sont approchées pour mettre en place ce système en marque blanche. Ainsi, le risque éducatif n’est plus entièrement assumé par l’étudiant mais aussi par l’établissement et son écosystème de soutien.
Wahid Behar : « Si la bourgeoisie professionnelle vous refuse l’entrée au château par manque de noblesse, fixez-vous l’objectif de revenir pour l’acheter, cela vous guidera toujours vers un futur plus prometteur. »
Incubée à Station F, la start-up Edbridg s’attaque aussi à un autre écueil de ce secteur. « Car obtenir un financement ne sonne pas nécessairement la fin des difficultés », nuance Walid Behar. Un constat tiré encore une fois de sa propre expérience : « Les prêts conventionnels n’accordent aucun droit à l’erreur de choix de carrière au jeune diplômé qui rembourse le même montant indépendamment de la volatilité de son revenu ou de sa carrière, et ce, à une époque où l’on change très fréquemment d’emploi et où les reconversions professionnelles sont multiples. Les prêts classiques n’ont pas évolué avec leur temps et ne répondent pas au besoin de liberté de choix de son avenir professionnel. Mes parents ont couvert mon prêt bancaire pour me permettre de saisir la bonne opportunité d’entrée dans le monde sélectif de la banque d’affaire M&A (mergers and acquisitions, NDLR). Ce n’était pas le cas pour la plupart de mes camarades de classe. », poursuit-il.
Le jeune financier altruiste fait d’ailleurs le parallèle avec le monde du sport U.S qu’il suit assidûment : « A quoi bon former un sportif de haut niveau si ce dernier ne peut pas choisir et exceller dans son domaine de prédilection ? Si l’Université de Caroline Du Nord avait forcé Michael Jordan à jouer au Hockey ou au Football américain en échange de sa bourse d’études, le plus grand champion de l’histoire du basket-ball n’aurait pas vu le jour. Il en va de même pour nos futures générations de talents qui ne demandent qu’à avoir un peu de temps à la sortie de l’école pour trouver leur chemin dans la vie professionnelle. ». Ce discours résonne énormément chez les Américains philanthropes rencontrés lors de roadshows. Il faut dire que les deux complices maîtrisent parfaitement les codes des pontes de la Silicon Valley. Effectivement, la guerre des talents bat son plein au sein des universités anglo-saxonnes bousculées par les challengers asiatiques, et à ce jeu d’échecs, la Silicon Valley a bien compris l’enjeu d’identifier et accompagner – très tôt – cette matière grise où qu’elle soit.
Edbridg a pu ainsi lever 1,5 million de dollars via le puissant fonds d’investissements et d’innovations Plug & Play de Sunnyvale ou encore auprès de Business Angels anglo-saxons. Dans l’Hexagone, la start-up peut se targuer du soutien de personnalités telles qu’Olivier Giscard d’Estaing, le doyen de l’INSEAD (Institut Européen d’Administration des Affaires). A travers leur ligne de conduite de ‘Think global et Big’, Walid Behar et Amine Bounoughaz ne ménagent pas leurs efforts pour sensibiliser les institutionnels, les gestionnaires d’actif ISR (investissements socialement responsables) et les Family Office pour dessiner une société plus juste et vertueuse. Et pour décupler l’impact social, ils offrent à chaque Alumni l’opportunité d’investir dans un talent issu du même réseau et rang d’écoles avec des rendements financiers solides. Des investisseurs qu’ils appelleront ‘Talent Angels’.
La boucle est bouclée.
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Yalayolo Magazine