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Depuis le confinement où le télétravail a été largement plébiscité, on lui prédisait un avenir radieux. Pourtant, la réalité du travail à distance en France dans les entreprises est plus nuancée. Au mois de septembre la proportion de Français en télétravail a ainsi chuté de 27% à 15%. Alors que l’épidémie elle ne faiblit pas, quelles sont les raisons de ce désamour ?
Une contre expérience pendant le confinement
Le télétravail que nous avons expérimenté pendant le confinement a été imposé par l’urgence dans beaucoup d’entreprises. Ces dernières n’ont pas eu le temps de mener une réflexion préalable, sur l’organisation du travail à distance, pourtant essentielle. Sans expérience et sans règles spécifiques, les salariés concernés ont surcompensé leur absence physique en multipliant les messages pour prouver qu’ils travaillaient bien à distance. Quant aux managers, trop bien formés au micro-management, ils ont multiplié les visioconférences pour s’assurer de l’avancement du travail. Dès lors il ne faut pas s’étonner si les cadres français ne sont que 16% à vouloir travailler tous les jours à distance, marquant ainsi la différence avec leurs homologues européens contre 23 % en Allemagne et 36% en Espagne.
Passer du télétravail imposé au télétravail concerté
Si la crise a effectivement bouleversé certains préjugés comme la productivité des salariés à distance, la pérennité d’organisations qui recourent massivement au télétravail nécessite d’aller beaucoup loin. Le cadre actuel n’est pas adapté, ni aux besoins des salariés, ni aux besoins des entreprises. Continuité des activités, maintien d’une vie collective, entretien du sentiment d’appartenance à l’entreprise, besoins spécifiques des salariés, formation des managers… sans même considérer les outils qu’il faut fournir aux salariés, c’est tout un équilibre qu’il faut ré-inventer. Face à la crise, certains syndicats souhaitent d’ailleurs une remise à plat des règles. En effet, les principes qui encadrent la matière n’ont pas été mis à jour depuis des lustres : l’accord national interprofessionnel (ANI) qui régit la matière remonte au 19 juillet 2005. A l’échelle du droit, 15 années peuvent apparaître faibles mais c’est énorme si on considère l’évolution des usages. Malgré ce constat, ce travail de mise à jour est pourtant loin de faire l’unanimité parmi les syndicats qui se sont retrouvés le 22 septembre pour une “ultime” réunion autour d’un “diagnostic partagé” sur le télétravail.
Dépasser le modèle des usines
Le télétravail reste « contre-culturel » car notre droit du travail a été conçu pour encadrer le travail des usines où tous les salariés sont présents dans un même espace avec des horaires identiques pour tous. Cette organisation n’existe plus depuis longtemps et il est temps de le reconnaître. Les ordinateurs, Internet et plus récemment les smartphones, ont fait exploser les frontières de l’espace de travail. Désormais, on peut travailler partout et à son propre rythme, et de plus en plus d’actifs le font grâce à leurs propres outils de mobilité. Certains objectent que ce modèle est injuste, car certains professionnels (comme dans les services à la personne) ne pourraient pas profiter directement du télétravail. Ils oublient pourtant, que les salariés qui doivent effectivement se rendre physiquement au travail seraient les premiers bénéficiaires d’une décongestion des transports (alors qu’ils sont aussi ceux qui habitent le plus loin de leur travail).
A vouloir encadrer le travail de la même façon partout, on finit par le rendre inefficace pour tout le monde.
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