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Ÿnsect marche sur les plates-bandes de Mirakl et sa levée historique de 257,8 millions d’euros d’il y a deux semaines. La jeune pousse, spécialisée dans l’élevage d’insectes et la fabrication de farine destinée à nourrir les animaux, annonce un tour de table de 190 millions d’euros pour boucler sa série C – qui atteint ainsi le montant total de 300 millions. Soutenue par Astanor Ventures, Upfront Ventures, FootPrint Coalition, Happiness Capital, Supernova Invest et Armat Group, l’AgriTech a également profité de la participation d’un consortium bancaire constitué de la Caisse des dépôts, du Crédit Agricole Brie Picardie et de la Caisse d’Epargne Hauts-de-France. Elle pourra ainsi renforcer ses capacités de production avec l’ouverture d’une seconde usine courant 2022 et entend également se développer à l’international, avec le marché américain en ligne de mire.
Son opération tire mécaniquement vers le haut la somme totale levée cette semaine, qui s’élève à 346,2 millions d’euros selon nos calculs. Ensemble, les 22 autres sociétés ont donc tout de même levé 156,2 millions. Les investissements restent très soutenus et la période paraît plus robuste que l’an passé… alors que la conjoncture économique est paradoxalement morose du fait de la crise sanitaire. L’ensemble des secteurs est, une nouvelle fois, bien représenté. DeepTech, AssurTech et GreenTech semblent tirer la couverture à elles, représentant à elles seules près de la moitié des tours de table recensées. Si la moyenne des opérations (15,7 millions d’euros) est biaisée en raison de la levée d’Ÿnsect, la médiane (2,3 millions d’euros) met en exergue les 7 levées qui sont comprises entre 1 et 3 millions d’euros.
Cette semaine, le podium est complété par deux autres gros tours de table. En deuxième position figure Aledia, avec 80 millions d’euros. La DeepTech grenobloise a reçu le soutien de ses investisseurs historiques, dont Intel Capital et Valeo, et de l’État via le Programme d’investissements d’avenir (PIA) et son fonds SPI, géré par Bpifrance. Issue du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), elle a breveté une technologie led moins coûteuse que celles traditionnellement utilisées. Son objectif est de développer des puces led pour les écrans de nouvelle génération, qui seront bientôt embarqués dans les ordinateurs, tablettes, smartphones, montres intelligentes, lunettes de réalité augmentée ou encore grands téléviseurs. Deux prochains tours de table sont d’ores et déjà prévus d’ici à un an pour compléter cette levée, dont l’objectif est d’atteindre un financement de 120 millions d’euros.
En troisième place arrive +Simple, avec 20 millions d’euros. L’AssurTech marseillaise a pu compter sur l’appui d’Idinvest, OneRagtime, Mundi Ventures et Speedinvest dans le cadre de sa série A. Ce nouvel apport de capitaux va lui permettre d’accélérer sa croissance en finançant, entre autres, son développement commercial en France, en Allemagne et en Italie ainsi que l’élargissement de sa gamme de services. C’est là l’une des raisons pour lesquelles elle vient d’acquérir April Entreprise Est, la filiale strasbourgeoise du groupe April, spécialisée dans les métiers de la santé et des services réglementés avec un réseau de distribution de 3 200 courtiers régionaux.
A noter que, cette semaine, les levées de fonds sont davantage réparties sur le territoire qu’à l’habitude. Si près de la moitié des levées a encore été enregistrée en Île-de-France (11 sur 23, dont 3 à Paris), la région ne concentre cette fois pas les plus grosses opérations. Figurent ainsi dans le top 10 deux jeunes pousses originaires d’Auvergne-Rhône-Alpes, une de Provence-Alpes-Côte d’Azur, une de Bretagne ainsi qu’une de Nouvelle-Aquitaine.
Autres actualités financières
Sekoia lève 10 millions d’euros. Fondée en 2008, la DeepTech française spécialiste des cybermenaces a pu compter sur le soutien d’Omnes et Alliance Entreprendre. Ce montant sera principalement exploité pour accélérer la commercialisation de sa plateforme auprès des entreprises publiques et privées européennes ainsi que renforcer ses équipes R&D. Pour mémoire, la startup a commencé en tant que cabinet d’experts avant de prendre un tournant en 2016 vers l’édition logicielle. Elle a lancé la plateforme Sekoia.io début 2020 dans le but de répondre à « un besoin encore peu couvert » en Europe : le renseignement en matière de menaces.
Ping Identity acquiert ShoCard. La jeune pousse, à l’origine d’une solution intelligente de gestion des identités pour les entreprises, adopte ainsi la technologie complémentaire de son concurrent. Elle souhaite « ouvrir la voie vers un nouveau modèle d’authentification personnelle » en permettant aux utilisateurs de contrôler les éléments qu’ils partagent avec les fournisseurs de services, via « une expérience d’accès transparente et garante de la protection des données personnelles ». Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé.
Mile Positioning Solutions rachète Sport City Tour. La startup française créée en 2015, qui édite l’application Runnin’ City, intègre le service suisse proposant de suivre différents parcours sportifs par géolocalisation. Elle entend ainsi développer de nouveaux parcours thématiques (PMR, nature, poussettes, running, etc.) et enrichir son portefeuille de clients. « Ce rachat est important, car il nous permet de nous implanter rapidement en Suisse », a commenté Olivier Lebleu, co-fondateur de Runnin’City, sans préciser le montant engagé.
Metanext met la main sur Qualis Consulting. Spécialisée dans l’accompagnement des entreprises dans leur transformation numérique vers le cloud, la société tirera notamment profit de ce rapprochement avec l’ESN lyonnaise par le biais du renforcement de ses équipes en charge des infrastructures. Le nouvel ensemble, qui réunit quelque 200 collaborateurs et devrait réaliser un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros en 2020, entend ainsi poursuivre sa croissance en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Advent France Biotechnology recrute Geoffroy de Ribains. Spécialisée dans les amorçages en sciences de la vie, la société de capital-risque accueille cet operating partner dans l’objectif d’optimiser la gestion de son portefeuille d’entreprises existant et travailler à de nouveaux investissements. « Il offre une rare combinaison d’expérience en tant qu’investisseur et entrepreneur, a souligné Alain Huriez, co-fondateur et président d’AFB. Son expérience en création et développement d’entreprises issues de laboratoires de recherche universitaire sera très utile pour implémenter notre stratégie qui consiste à investir dans les sociétés nées de la recherche académique. » Geoffroy de Ribain a fondé les BioTech parisiennes Step Pharma et Biomunex Pharmaceuticals. Il a été investisseur en capital-risque chez Andera Partners.
Ring Capital se lance aux États-Unis. Le fonds à l’origine du programme Ring2Success, piloté par Thibaut Bechetoille et imaginé dans le but d’accompagner le développement opérationnel de ses participations, met en place Ring2US dans l’objectif d’aider ces dernières à concrétiser leur projet d’expansion outre-Atlantique. Bonnie Ravina prend la tête de ce programme satellite, qui aura fort à faire puisque plus de la moitié des sociétés soutenues par Ring opère déjà aux États-Unis et souhaite en faire leur marché principal d’ici à trois ans – comme Adikteev, Dolead, Easymovie, Linkfluence ou Ocus.
Macif lance le fonds Impact ESS. Le groupe d’assurance mutuelle dispose ainsi d’une société entièrement dédiée au développement des structures de l’ESS, à impact social, environnemental et sociétal. Dotée de 20 millions d’euros, cette dernière doit permettre à son propriétaire de figurer parmi les principaux investisseurs dans ce domaine avec « plus de 155 millions d’euros d’engagements » – 20 millions pour Impact ESS, qui s’ajoutent aux 135 millions investis par ailleurs dans des sociétés et autres fonds issus desdits secteurs.
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Yalayolo Magazine