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Des universitaires américains ont mis au point une technologie qui doit permettre aux réseaux de télévision d’offrir des vérifications de faits en quasi-temps réel à l’écran lorsqu’un politicien fait une déclaration douteuse pendant un discours ou un débat.
En 2020, année de l’élection présidentielle aux États-Unis, les candidats participant à des débats, ou prononçant des discours télévisés, seront peut-être soumis à un redoutable instrument de lutte contre les infox ou fake news, terme employé à l’envi par le président américain Donald Trump. Il s’agit d’un système de vérification des faits, automatique et en quasi-temps réel, qui pourrait diffuser un avertissement à l’écran lorsqu’un homme ou une femme politique vient d’affirmer une contre-vérité.
Cet outil existe déjà sous la forme d’une application mobile qui permet aux utilisateurs de faire du « fact checking » en ligne durant un évènement politique. Il a été développé par des chercheurs de l’université Duke (États-Unis) qui sont spécialisés dans les techniques journalistiques de vérification de l’information. Ce système d’analyse repose sur l’idée que les politiciens ont tendance à marteler leurs arguments clés en les répétant dès que possible.
Les chaînes de télévisions joueront-elles le jeu ?
Le logiciel sera capable de détecter des phrases clés d’un discours et d’aller chercher, dans une base de données (créée par Politifact, Factcheck.org et le journal Washington Post), les informations préalablement vérifiées pour signaler des infox. Un message à l’écran expliquera que l’affirmation qui vient d’être dite est fausse ou trompeuse en fournissant une explication succincte, ou bien en renvoyant les spectateurs vers un site Internet pour en savoir plus. Le fonctionnement nécessitera une diffusion en léger différé d’environ une minute, expliquent les concepteurs.
Reste à savoir si les médias télévisés accepteront d’utiliser un tel dispositif qui soulève un certain nombre de problèmes. Tout d’abord, le système ne fonctionnera que sur la base d’infox connues, déjà analysées et démenties, ce qui n’en fait donc pas un outil d’analyse infaillible. Par ailleurs, la moindre erreur ou omission serait immédiatement imputée à un supposé partisanisme de la chaîne TV concernée. Se pose aussi la question du bon niveau de réglage de « sensibilité » du système, entre ce qui relève des faits et d’une interprétation politique. L’intention est louable, mais sa mise en œuvre sera délicate.
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