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Charge familiale ou moindre financement : la crise économique engendrée par le Covid-19 a mis en lumière des inégalités encore prégnantes entre hommes et femmes entrepreneurs, un certain nombre d’entre elles craignant devoir renoncer à la rentrée. S’il n’y a pas eu d’enquête genrée spécifique sur le sujet, des études soulignent des déséquilibres, en particulier dans les toutes petites entreprises.
Selon un sondage réalisé par le réseau Initiative France auprès de 9000 dirigeants de TPE, les femmes, fortement représentées dans le commerce et la restauration, ont davantage suspendu leur activité que les hommes pendant le confinement (69% contre 49%). Et 66% n’ont plus pu se rémunérer, contre 55% des hommes. Le contexte familial a pesé, certaines voyant leur activité reléguée à « un revenu complémentaire » au sein du foyer, explique à l’AFP Bernadette Sozet, directrice générale d’Initiative France. Pour les « très petites entreprises, le mode de vie familial pèse beaucoup » alors que la « situation est plus égalitaire » pour les cheffes de sociétés plus grandes.
« À la maison, on essaie vraiment de répartir les tâches, mais nos mauvaises habitudes reprennent du terrain » , confie à l’AFP Anaïs Beaucourt, 28 ans, qui travaille seule. « J’ai été révoltée par certaines attitudes : pour mes proches, il était normal que je m’occupe de ma fille, que j’ai une double vie » d’entrepreneure et de « femme au foyer« , raconte la Grenobloise, qui conseille d’autres entreprises dans leur stratégie RH. Depuis, « la nounou a repris à plein temps » chez les Beaucourt. Mais le déconfinement n’a pas tout réglé.
Le financement, nerf – sensible – de la guerre
Toujours selon Initiative France, les femmes sont entrées dans la période post-confinement avec une trésorerie en tension, 70% des sondées disant ne pas pouvoir maintenir leur activité plus de deux mois, contre 63% des hommes. Et d’après une étude du réseau féminin Bouge ta Boîte, réalisée auprès de 400 TPE et transmise à l’AFP, près de la moitié ont subi une baisse d’activité de plus de 50% depuis le déconfinement et estimaient, en juillet, pouvoir tenir seulement six mois supplémentaires. Parmi elles, 16% redoutaient même une fermeture en septembre. Et cela, malgré des aides gouvernementales activées par la plupart.
Selon Bernadette Sozet, les femmes, du fait d’emplois fréquemment « moins rémunérés« , ont « souvent moins d’économies » pour se lancer. Ce qui engendre « des réflexes de banques » qui vont « moins donner » . Claire Saddy, présidente de l’incubateur Les Premières en Auvergne-Rhône-Alpes, souligne aussi « un monde économique plutôt à domination masculine, qui dévalorise et délégitime les demandes des femmes » . Résultat : ces entrepreneures ont des bases financières moins solides pour résister à une crise.
Pour survivre, il faut de la trésorerie. C’est là où ça se corse, car les projets portés par des femmes sont souvent, Covid ou pas, « moins financés et moins accompagnés » , confirme à l’AFP Marie Adeline-Peix, directrice exécutive à Bpifrance. Plusieurs facteurs entrent en cause, comme une tendance à « la prudence » chez des femmes qui empruntent moins, notamment par manque de confiance ou pour ne « pas mettre en danger leur situation familiale« .
« En tant que femme, il y a une timidité à demander plus » , reconnaît Tania Delory, 48 ans, cofondatrice d’une gamme de cosmétiques capillaires bio à Lyon. Six mois après le début de la crise, elle estime qu’elle aurait « pu demander le double » de son emprunt. « On va devoir puiser dans notre épargne (…) jusqu’à la sortie du produit » repoussée à cause du coronavirus, précise-t-elle à l’AFP, en restant toutefois positive : informée tôt par son réseau de la possibilité d’un report d’échéances de prêt, elle a pu « souffler financièrement » et refaire son site Internet.
Comme elle, la dizaine de femmes interviewées par l’AFP disent parvenir à tirer du bon de cette crise, principalement grâce aux réseaux d’entraide. Les conseils des Premières ont incité Laura de Angelis, Lyonnaise de 27 ans, à digitaliser l’offre de sa startup consacrée au bien-être au travail. Ceux de Bouge ta Boîte ont encouragé Emmeline Bosset, trentenaire spécialisée dans le design d’espaces à Troyes, à augmenter ses tarifs. Pour Claire Saddy, cette crise « très difficile » a « été un déclic » chez les entrepreneures, qui réalisent « qu’il faut demander plus d’argent » .
Yalayolo Magazine avec AFP
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