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Malgré la crise, le Grand Hôtel Les Trois Rois, le plus ancien et le plus prestigieux Palace de Suisse est resté ouvert tout l’été pour le plus grand plaisir des Bâlois et des voyageurs à la découverte de Bâle, une ville musée qui ne manque pas d’atouts.
L’année 2020 aurait dû être celle de la consécration pour le Grand Hôtel Les Trois Rois, le plus vieux Palace de Suisse. Couronné du titre de Meilleur Hôtel en Europe lors de la 17ème édition des prestigieux Prix Villégiature Awards 2019, il a également reçu le titre d’ « Hôtel de l’année 2020 », par le Gault&Millau.
Une véritable consécration pour cet établissement créé au 17ème siècle. La première mention de l’auberge Aux Trois Rois date, en effet, de 1681. Bâle est alors une étape importante pour les premiers voyageurs. En 1829 le propriétaire de l’époque, Joseph Müller-Sutter, décide de remplacer l’ancienne auberge par un nouveau bâtiment, encouragé par le développement des croisières sur le fleuve et l’ouverture de la ligne de train Strasbourg-Bâle.
Confié à l’architecte bâlois Amadeus Serian, le nouvel édifice néoclassique est inauguré en 1844 et attire pendant plus d’un siècle têtes couronnées, diplomates et personnalités, de Voltaire à Thomas Mann en passant par Franz Liszt ou encore Pablo Picasso.
Repris en 2004 par le bâlois Thomas Straumann, l’ancien propriétaire de la marque horlogère Moser, l’hôtel rouvre ces portes en 2006 après deux ans de travaux. Les nouveaux propriétaires ont embelli les lieux avec une rénovation à la fois grandiose et méticuleuse.
L’hôtel s’est également agrandi d’un bâtiment annexe de 1901, restauré dans le style Art Déco de ses origines, offrant une douzaine de chambres supplémentaires, une impressionnante salle de bal Belle Époque et une Suite Présidentielle. L’objectif des nouveaux propriétaires : en faire une référence européenne de l’hôtellerie de lux en Europe.
Pour cela, ils ont mis les petits plats dans les grands en dotant le palace d’un restaurant triplement étoilé par le Michelin, le seul de la fédération helvétique. À la tête du « Cheval Blanc », nom donné en référence au célèbre vin de bordeaux servi aux hôtes, on trouve le Bavarois Peter Kgnol. En quelques années, celui que l’on surnomme le « roi des sauces » l’a propulsé parmi les 100 meilleurs restaurants du monde. Ses plats d’inspiration française font la part belle aux cuisines méditerranéenne et asiatique.
L’endroit est plébiscité par les Bâlois amoureux de l’hôtel et de sa vue magique sur le fleuve et le pont Mittlere Brücke datant de 1226. Mais aussi par les voyageurs d’un jour.
Car l’hôtel Les Trois Rois est le lieu de rendez-vous préféré du monde de l’horlogerie qui s’y retrouve chaque année à l’occasion du plus grand salon horloger du monde (BaselWord), ou des amateurs d’art, à l’occasion d’ArtBasel qui se tient habituellement en juin.
Crise sanitaire oblige, cette année, la manifestation d’art contemporain, qui avait été décalée de juin à septembre en raison de l’épidémie de Covid-19, a finalement annoncé qu’elle n’aurait pas lieu. Malgré la crise et la raréfaction de la cliente internationale, les Trois Rois font le dos rond.
La fameuse Bentley jaune de courtoisie recouverte de graffitis par les élèves du FG Basel, sous la houlette de l’artiste suisse Thierry Furger ronge son frein.
Pour autant, l’établissement est resté ouvert tout l’été pour le plus grand plaisir des Bâlois qui aiment se donner rendez-vous au Lobby, en semaine comme le week-end. Dans ce grand salon baigné de lumière naturelle, ils savourent le ballet des bateaux pendant un afternoon tea inspiré de la tradition britannique. Mini-sandwichs, gâteaux et douceurs sont au menu de cette parenthèse raffinée. Très prisée dès les beaux jours, sa grande terrasse surplombant le Rhin permet aussi de profiter des beaux jours d’arrière-saison, en observant les Bâlois se livrer à une de leur activité préférée : la descente du Rhin avec leur « fish bag », le fameux sac étanche qui permet de garder ses affaires au sec.
Le soir venu, c’est entre cheminée, fauteuils clubs, gravures et boiseries, que les amateurs se régalent des cocktails du chef de bar Thomas Huhn qui ont fait la réputation du lieu. Au pays de Davidoff, ce dernier s’est même fait une spécialité : l’accord cocktail/cigare. La cave à cigares offre plus de 150 références incontournables en provenance de Cuba et de la République Dominicaine que le chef se fait fort d’associer à différents spiritueux tout au long de leur dégustation.
Une parenthèse bien méritée pour les visiteurs qui ont arpenté la ville à la découverte d’un véritable musée à ciel ouvert, avec ses façades ornées de peintures et ses interventions marquées par les graffitis et influences Street Art d’artistes régionaux et internationaux.
À seulement trois heures de TGV de Paris, Bâle est une capitale culturelle riche d’une quarantaine de musées. Parmi eux, le Kunstmuseum, la Fondation Beyeler, le Musée Tinguely et le Vitra Design Museum : quatre institutions qui attirent les visiteurs pour leurs expositions majeures, comme celle actuellement consacré à Edward Hopper, et leurs collections permanentes.
Incontournable, le chemin Rehberger offre une balade totalement dépaysante. Il relie deux pays, deux municipalités, deux institutions culturelles sur une longueur de cinq kilomètres – et raconte d’innombrables histoires. Il parcourt les vignobles au-dessus du Vitra Campus et s’étire de Weil-am-Rhein jusqu’à la Fondation Beyeler à Riehen. L’artiste Tobias Rehberger y a installé « 24 arrêts», invitant à explorer la nature environnante, à faire connaissance avec paysage culturel unique et ses habitants, tout en étant guidé et inspiré par les créations artistiques qui le jalonnent.
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