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Et une nouvelle école de code, une ! Lancée par deux Français aux États-Unis en 2015, la Holberton School – qui doit son nom à Betty Holberton, l’une des six programmatrices de l’Eniac, le premier ordinateur électronique basé sur du code, une routine de tri et présentant une application logicielle – ouvre (enfin ?) ses portes en France. Enfin, façon de parler car la première rentrée, prévue pour le 7 septembre prochain, se fera 100% en ligne. La faute, d’une part, à la situation sanitaire toujours incertaine mais surtout à une ouverture précipitée du fait de la mise en liquidation judiciaire, cet été, du gestionnaire belge de l’école d’informatique Supinfo, dont est originaire Sylvain Kalache, l’un des fondateurs de la Holberton School.
La Holberton School était d’ailleurs sur les rangs pour racheter Supinfo mais un jugement du tribunal de commerce de Paris datant du 6 août, rendu public par Julien Barbier, l’autre cofondateur de de la Holberton School, aurait tranché en faveur du groupe Ionis, qui possède déjà les réseaux Epita et Epitech. Sans pour autant que des précisions aient été apportées sur l’avenir des différents campus Supinfo et de leurs 1500 étudiants. Pour rassurer ces derniers, la Holberton School a promis d’offrir les frais de scolarité aux étudiants de Supinfo qui souhaiteraient poursuivre leur cursus dans l’école nouvellement débarquée en France. Mais aussi débloquer 1 million d’euros de bourses afin de rendre gratuite cette première année pour 165 autres étudiants. Au total, la première promotion devrait compter environ 300 élèves.
Dynamiser les Hauts-de-France
C’est la première implantation européenne pour la Holberton School, qui compte déjà douze autres campus, situés bien loin des choix traditionnels des écoles de code : New Haven et Tulsa aux États-Unis mais aussi à Porto Rico, en Uruguay ou au Liban. « On veut aller là où on est utiles, martèle Sylvain Kalache. On souhaite avoir un impact positif sur l’écosystème local. La réussite de l’étudiant nous tient bien sûr à coeur mais, en parallèle, on travaille avec des entreprises et des organismes locaux pour s’assurer qu’il y a à la fois un besoin et un bassin d’emploi sur place. » C’est pourquoi, dans sa recherche de locaux pour son implantation physique dans l’Hexagone, la Holberton School lorgne dans les Hauts-de-France, où Sylvain Kalache a d’ailleurs effectué une partie de sa scolarité, sur le campus caennais de Supinfo. « Nous avons beaucoup entendu parler des besoins des pôles tech qui se développent en France dans les territoires et identifié un gros potentiel dans le Nord, région qui concentre pas mal de problèmes économiques et sociaux. C’est dans ce type d’écosystème que la Holberton School brille le plus. »
Une stratégie qui permet à l’école de se démarquer des autres écoles privées de code, dont beaucoup se concentrent en région parisienne, où elles sont nées, à l’instar de 42, l’école de Xavier Niel, qui a vu le jour à Paris en 2013. Pas question pour autant de nourrir une forme de compétition avec des écoles qui semblent pourtant être des concurrentes directes. « Il y a un manque d’ingénieurs en France qui ne va qu’en s’aggravant, constate Sylvain Kalache. Il y a donc de la place pour tout le monde. D’autant que l’éducation n’est pas un marché winner takes it all, où un acteur emportera l’ensemble du marché. C’est bon pour l’écosystème des entreprises de bénéficier de profils très différents et c’est pour cela qu’il y a besoin de formations aux approches variées. Nous sommes complémentaires. »
Qualité et accessibilité
On constate pourtant quelques similitudes : la Holberton School partage avec 42 et les écoles du groupe Ionis une approche fondée sur « l’éducation progressive » , popularisée par la pédagogie Montessori. « Pour progresser sur les projets qui leur sont proposés, les étudiant·e·s doivent compter sur la force du groupe, donner et recevoir des informations, être tour à tour formateur·rice et apprenant·e » , peut-on ainsi lire sur le site de 42. Un point de vue que partage la Holberton School : « notre méthode d’apprentissage est fondée sur la pratique et l’entraide : les étudiants apprennent via des projets en groupe. On s’assure qu’ils apprennent à apprendre pour développer leurs soft skills, leurs capacités à raisonner, à résoudre des problèmes« .
« Nous formons des talents capables de communiquer pour aider 10 personnes à mieux faire leur job plutôt que des talents capables de faire le travail de 10 personnes »
Sylvain Kalache
La Holberton School partage aussi avec 42 la volonté d’attirer des talents aux profils variés. « Je suis convaincu que des profils, ignorant parfois eux-mêmes qu’ils sont les futur·e·s génies, se trouvent partout, dans le système traditionnel éducatif, ayant décroché pendant leur scolarité, au chômage ou en poste » , déclare ainsi Xavier Niel dans l’édito publié sur le site de 42. À la Holberton School, le processus de sélection des étudiant·e·s est « automatisé et aveugle » : seules la motivation et la capacité des candidat·e·s à s’épanouir dans la pédagogie de l’école sont prises en compte. Ce qui permet notamment à l’école d’afficher une quasi parité dans certains de ses campus. « En France, les femmes sont sous-représentées dans l’écosystème tech et on veut changer ça, martèle Sylvain Kalache. La technologie structure notre monde et nous devons toutes et tous contribuer à façonner la technologie pour éviter qu’elle ne soit uni-dimensionnelle. »
Rendre les talents employables au plus vite
La Holberton School partage aussi avec la plupart des autres écoles de code un sens aigu de l’efficacité : en un an, ses étudiant·e·s doivent être opérationnel·le·s sur le marché du travail. Et pas n’importe lequel : celui des meilleures entreprises tech. C’est notamment pour cela que l’école a d’abord fait ses armes aux États-Unis. « Les meilleures entreprises du monde de la Tech sont dans la Silicon Valley, observe Sylvain Kalache. Elles ont les attentes les plus hautes du monde en termes de qualité de talents. Il fallait donc créer des formations qui puissent satisfaire les géants de la Tech. On s’est dit que si on était suffisamment bons pour ces entreprises, on le serait pour le reste du monde parce que les barrières à l’entrée sont au mieux similaires, au pire moins élevées.«
En revanche, contrairement à 42 où la scolarité est gratuite, la Holberton School présente une facture conséquente : 6120 euros pour la première année dédiée à l’acquisition des fondamentaux, 8160 euros si l’on y ajoute une spécialisation front ou back-end et même 12 240 euros pour des spécialisations en machine learning ou en AR/VR notamment. Dans ses autres campus, l’école permet aux étudiants de ne pas payer leur cursus jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi rémunéré au-delà d’un certain seuil et de reverser ensuite un pourcentage de leur salaire à l’école pendant trois ans. « Avec ce système, l’étudiant·e paye plus s’il gagne plus, le prix de sa scolarité dépend de sa réussite » , explique Sylvain Kalache.
Mais, en France, l’école s’est heurtée à la réglementation, qui interdit de prodiguer un service sans en connaître son coût à l’avance. Elle réfléchit donc à d’autres systèmes qui permettraient à la fois de lever la barrière financière que constituent ces tarifs pour certain·e·s étudiant·e·s tout en préservant le modèle de rentabilité de la Holberton School. « Nous étudions l’idée de bourses partielles ou totales, qui seraient prises en charge par des entreprises partenaires ou des collectivités locales mais aussi des prêts étudiants à taux zéro qui ne seraient remboursés que lorsque l’étudiant·e trouve un emploi. » Il reste donc encore des ajustements à faire avant le lancement en France de l’école. Mais les candidat·e·s intéressé·e·s peuvent déposer leur dossier, la période d’admission étant toujours ouverte.
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