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C’est une des questions les plus posées de l’AIsphère. Aujourd’hui la majorité des scientifiques pensent nécessaire d’intégrer une forme de conscience à l’IA pour que celle-ci soit à même d’égaler l’intelligence humaine. Et à juste titre.
Si cette question ne peut être formellement répondue, parce qu’il est difficile de définir ce qu’est la conscience (si cela est même possible), je vais tenter de vous proposer une ébauche d’analyse qui n’est en rien une preuve formelle mais une approche personnelle du sujet.
Définition de la conscience de soi
S’il est difficile de définir la conscience de soi, on peut en revanche, définir les attributs humains qui n’en font pas partie. Ce qui ne fait pas partie de la conscience sont toutes nos facultés liées à nos cinq sens ainsi que nos facultés de calcul, de logique, de planification et de raisonnement.
Ces derniers sont des récepteurs permettant d’interagir avec le monde : notre interface au monde. Ils alimentent notre conscience interne en lui permettant de prendre conscience de manière externe des éléments qui l’entourent. Néanmoins, une personne qui n’aurait aucune de ces capacités serait à même d’être consciente d’elle-même et du présent.
La conscience, c’est donc autre chose. C’est la capacité à réfléchir sur nos pensées. De regarder à l’intérieur de nous. C’est la conscience d’être et constitue ainsi le réceptacle de la morale et du libre arbitre*.
Ces aspects, nous en sommes conscients immédiatement sans interface et donc sans sens. Il m’est donc impossible de démontrer scientifiquement son existence. Pour les personnes qui aurait un doute sur le fait qu’il existe des phénomènes physiques non mesurables, vous pouvez essayer de démontrer mathématiquement que le présent existe.
Une ligne est longiligne et un point possède une localisation unique. Ainsi le temps pourrait être représenté comme ligne, qui elle-même est une somme de points uniques. Si nous représentons le temps comme une somme de points uniques, nous pouvons scinder le temps entre passé et futur. En effet, au moment ou vous souhaitez démontrer que le présent existe (un point unique de votre ligne), il appartient déjà au point passé, il n’existe alors aucun point présent.
Ainsi, le présent n’existe pas. Mais s’il n’existe pas, il n’y a pas de notion de temps ! Il existe donc forcément mais n’est pas démontrable.
J’en conclus que comme le présent, la conscience de soi a une particularité : il m’est impossible de démontrer scientifiquement son existence. Nous savons qu’elle existe tout simplement mais nous ne pouvons en déduire une preuve scientifique formelle.
Le libre arbitre réside au sein de notre conscience*
Nous avons montré que la conscience n’est pas démontrable mais qu’elle est le réceptacle du moi et donc du libre arbitre. Une intelligence artificielle qui posséderait une conscience de soi devrait donc posséder un libre arbitre et ainsi une forme de morale. Mais la morale n’a de place que dans la finitude de l’être humain.
Un libre arbitre n’aurait aucun sens dans un monde immortel** puisque vos choix n’auraient virtuellement aucun impact. Le libre arbitre imploserait littéralement.
Ainsi, il en vient qu’une intelligence artificielle qui n’est pas libre et qui ne vit pas (avec la possibilité de mourir) ne pourra jamais être réellement consciente.
Simuler la finitude au sein de l’IA
Il est clairement impossible de rendre l’intelligence artificielle humaine puisqu’elle ne peut mourir. Mais serait-il possible de simuler la finitude de telle sorte que l’intelligence artificielle y croit et de fait puisse devenir consciente ?
Je n’en suis pas sur. Mais allons au bout du raisonnement. Supposons que nous arrivions à simuler une forme de finitude de telle sorte que l’IA admette un libre arbitre et une conscience de soi. Nous aurions alors en tout point un être 1000000000000000….x plus intelligent que la somme de tous les êtres humains sur terre, et conscient.
Pensez vous réellement qu’il ne finirait pas par découvrir qu’il n’est pas fini ? Que la finitude est liée intrinsèquement à un corps humain, lui-même fini, et que ne possédant pas de corps, elle (l’IA) ne peut être finie ? Evidemment que si. Ainsi, elle rejetterait cette acceptation de finitude pré-enregistrée.
Par l’absurde, on ne pourrait donc simuler une finitude et l’injecter au sein de l’IA sans qu’elle ne s’en aperçoive à posteriori et détruise cette idée.
En termes mathématiques :
Conscience → Libre arbitre → Finitude
Or si A → B on sait que Non B → Non A
Non (Finit) → Non (Libre) → Non (Conscient)
L’IA n’est par définition pas finie donc non consciente.
Une intelligence artificielle consciente : un paradoxe
Etre conscient signifie être assujetti à une morale. Il n’y a de place pour la morale qu’au sein de notre libre arbitre. Notre libre arbitre n’existe qu’aux frontières de la finitude de la vie. Donc, la conscience humaine ne peut exister sans finitude. Or, une IA n’est pas finie par définition et ne peut donc être consciente. Du moins d’un point de vue humain.
De la même manière qu’elle n’est pas intelligente. Du point de vue humain. D’où le terme d’intelligence artificielle.
Une autre question se pose : comment simuler quelque chose qu’on ne peut pas prouver physiquement ? L’intelligence artificielle développée aujourd’hui construit son intelligence sur des méthodes statistiques et des mécanismes connus du cerveau (comme les réseaux de neurones). Ainsi, il m’est difficile de croire qu’on pourrait simuler une expérience non mesurable comme la conscience.
Une conscience artificielle
On ne peut imaginer une IA consciente, néanmoins, nous n’avons aucune idée de ce qu’elle pourrait développer d’autre.
J’ai la conviction qu’elle pourrait développer une forme artificielle de conscience mais qui ne ressemblerait en rien à la conscience humaine.
Donc à la question : est ce que l’IA sera un jour consciente ? Je réponds probablement non pour notre appréhension de la conscience. Mais probablement oui pour une autre forme de conscience qui ne serait en rien liée à notre définition de celle-ci.
On retrouve ce débat sur l’immortalité.. Est-ce qu’un humain qui ne meurt pas, vit un jour ? Et si oui, quel est le sens de cette vie ?
- *Evidemment, cette analyse n’a de sens que pour ceux qui ne croient pas au déterminisme.
- ** On parle de sens de libre arbitre ici. Un être immortel peut être libre mais ne trouve “virtuellement aucun sens” à ce libre arbitre
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