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Rappi, 99, Nubank : encore peu connues en Europe, des licornes sortent du bois en Amérique latine. Ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars profitent de vastes marchés intérieurs comme le Brésil pour faire leurs armes avant de croître à l’international.
Sur leurs vélos, des livreurs affublés de tenues orange fluo, ont envahi ces derniers mois les rues de Bogota, Buenos Aires ou Mexico. De la pizza aux médicaments en passant par de l’argent liquide, l’application colombienne Rappi promet de tout livrer ou presque. Nubank, joyau de la FinTech brésilienne, est devenue la banque en ligne hors d’Asie qui compte le plus de clients, tandis que la plateforme 99 connecte quelque 300 000 chauffeurs de taxis et conducteurs particuliers à 14 millions de passagers au Brésil.
Aux côtés des systèmes de paiement en ligne PagSeguro et Stone Pagamentos, et de la plateforme d’éducation ArcoEducação, tous trois brésiliens, elles ont récemment rejoint le cercle très fermé des licornes latinas, où figuraient déjà notamment le site de vente en ligne Mercado Libre, le spécialiste de l’informatique Globant et le site de voyages Despegar. Ces trois poids lourds argentins sont cotés à Wall Street.
Le Brésil, écosystème attractif pour les investisseurs
Ces pépites régionales du numérique attirent les investisseurs. En 2017, les fonds d’investissement ont déboursé plus de 1 milliard de dollars, une somme sans précédent, souligne Julie Ruvolo, directrice de capital-risque à l’Association latino-américaine du capital-risque (Lavca). «En 2018, il y a eu davantage de tours de table autour des 100 millions de dollars avec des investisseurs globaux (comme SoftBank ou Tencent)», déclare Julie Ruvolo, qui anticipe de nouveaux records cette année. C’est au Brésil, dont sont issues la plupart des nouvelles licornes, qu’ont été destinés l’essentiel des financements en 2017 : 859 millions de dollars répartis en 113 accords.
Six ans après son lancement, l’application de transport 99 est devenue une licorne cette année en levant 100 millions de dollars auprès de Didi Chuxing, vu comme le Uber chinois. Présente dans 500 villes brésiliennes, elle a survécu à la récession de la première économie d’Amérique latine en 2015 et 2016 avant de croître de 500% en 2017, explique à l’AFP son dirigeant Matheus Moraes, 31 ans. «La stratégie a été d’offrir des tarifs plus compétitifs, avec plus de marge pour le conducteur», ajoute-t-il.
«Casser l’inertie du système» et prouver qu’il «n’y a pas d’industrie sacrée», c’est ce qui a motivé le Colombien David Vélez, 37 ans, à lancer la banque en ligne Nubank. Cela n’a pas été sans mal : «l’environnement macroéconomique a été un défi très important. Depuis notre lancement, le PIB du Brésil s’est contracté de 8%», souligne David Vélez, pour qui le principal défi est d’attirer des investisseurs malgré le «bruit». Mais il existe encore bien des barrières légales pour avancer dans un marché contrôlé à 90% par les banques. L’objectif, assure David Vélez, est d’atteindre les consommateurs brésiliens exclus du système. «Ce n’est que la première minute de la première mi-temps du match», assure-t-il.
Rappi, la pépite colombienne propulsée par Y Combinator
Née en 2015 puis passée par le célèbre incubateur de start-up Y Combinator, tout comme Airbnb et Dropbox, Rappi, première licorne colombienne, est désormais présente dans 27 villes en Amérique latine. Avec son modèle identique aux autres applications de livraison, où les livreurs ne sont pas des employés aux yeux de l’entreprise, elle a levé en septembre 200 millions de dollars au cours d’un tour de table orchestré par le fonds DST Global.
A la porte du club des start-up qui valent 1 milliard, frappent déjà d’autres entreprises, selon le classement de Surfing Tsunamis et NXTP Labs, avec le soutient de la Banque interaméricaine de développement. Au premier rang desquelles figure Etermax, un développeur argentin de jeux pour mobiles.
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Yalayolo Magazine