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| Crédit photo : Getty Images
Il y a dix ans, David Wang réussissait un tour de force d’installer Android sur un iPhone première génération. Aujourd’hui, avec ses collègues de la start-up Corellium spécialisée dans la cybersécurité, il recommence. Yalayolo Magazine a pu découvrir en exclusivité son logiciel permettant d’avoir Android sur iPhone, avant la présentation publique officielle.
Le timing est crucial puisque Apple a intenté une action en justice contre Corellium. De quoi attirer l’attention du grand public sur ce nouveau projet. Au mois d’août dernier, la marque à la pomme a en effet annoncé engager des poursuites contre la start-up, affirmant que celle-ci avait violé la réglementation sur les droits d’auteur en créant des versions logicielles de l’iPhone pour effectuer des tests. L’affaire a pris une tournure surprenante à la fin du mois dernier lorsque Apple a cité à comparaître le géant bancaire espagnol Santander et l’entreprise américaine L3Harris, un fournisseur de services militaires et de renseignements.
Mais Corellium a de grandes ambitions pour ce nouveau projet, nommé Sandcastle. L’entreprise s’apprête à démontrer comment le produit phare d’Apple, protégé férocement depuis son lancement en 2007, peut être démantelé et utilisé avec d’autres systèmes d’exploitation.
Amanda Gorton, PDG de Corellium, a déclaré à Yalayolo Magazine : « Le projet Sandcastle consiste à s’amuser en construisant quelque chose de nouveau, comme un château de sable [référence au nom du projet], mais à partir de puces silicium ».
Un clin d’œil effronté à Apple
La PDG poursuit : « Apple restreint les utilisateurs d’iPhone à l’intérieur d’un bac à sable, mais ceux qui possèdent ce matériel devraient pouvoir l’utiliser comme ils le souhaitent. Là où les bacs à sable limitent le matériel des utilisateurs, les châteaux de sable offrent en revanche la possibilité de créer quelque chose de nouveau et de merveilleux sans aucune limite à la création ».
Ce lancement pourrait bien être considéré comme un affront direct à la bataille juridique menée par Apple concernant les droits d’auteur. Selon David Hecht, associé chez Pierce Bainbridge et avocat de Corellium : « Pendant des années, Apple a tenté de verrouiller l’iPhone et l’iPad sous le prétexte de la sécurité alors qu’en réalité, c’était pour exclure la concurrence ».
Il poursuit : « La position dominante d’Apple lui permet d’être maître de toutes les décisions, que ce soit la nature des applications qui seront autorisées sur le marché au montant de la commission facturée aux développeurs. La solution de Corellium pour faire fonctionner Android sur iPhone offrira enfin aux clients une alternative viable à l’App Store et à iOS ».
Comment se le procurer ?
Jusqu’à présent, le projet est limité à une poignée de modèles : iPhone 7, iPhone 7 Plus et iPod Touch. Mais Chris Wade, cofondateur de Corellium, affirme que d’autres versions sont à l’étude, même s’il se pourrait que le logiciel ne fonctionne jamais sur les iPhone plus anciens que le 5S ou plus récents que le X. La raison pour cela est simple : Sandcastle exploite le jailbreak Checkra1n pour fonctionner, processus d’accès aux fonctionnalités système de l’appareil qui n’existera plus sur l’iPhone 11 et les modèles suivants. Toutefois, si un nouveau jailbreak est trouvé, Corellium pourrait alors faire fonctionner Android sur les iPhone les plus récents. Par ailleurs, il y a de grandes chances pour qu’Apple ne corrige jamais le jailbreak Checkra1n à l’avenir, ce qui assure une belle vie au projet de la start-up.
Pour ceux qui souhaiteraient essayer la version bêta, rendez-vous sur ProjectSandcastle.org et suivez les instructions. Le site est en anglais et n’a été mis en ligne que cette semaine. La version du système d’exploitation proposée est Android 10, mais comme c’est une version bêta, elle bloque l’utilisation de certaines fonctions comme l’appareil photo ou l’installation d’applications depuis Google Play.
Avec Sandcastle, il est possible de créer un téléphone éphémère dans son iPhone, où toutes vos activités disparaissent au redémarrage avant le retour sur iOS. Ceci est particulièrement pratique pour tous les personnes désireuses d’utiliser l’application de messagerie cryptée Signal : une fois vos conversations terminées, vous pouvez effacer toute la mémoire de l’appareil et revenir à iOS.
Les jailbreaks comme Checkra1n, qui sont en somme des failles de sécurité, peuvent rendre les smartphones moins sûrs, car ils suppriment le sandbox, un mécanisme de sécurité informatique qui empêche une application malveillante de voler les données d’une autre. Ainsi, si vous souhaitez tester le logiciel de Corellium, réfléchissez bien au modèle sur lequel vous voulez l’installer, car ce choix n’est pas anodin.
Comment ont-ils fait ?
David Wang nous explique que recréer Android pour iPhone n’a pas été pas une mince affaire. En effet, depuis les dix dernières années, Apple a renforcé progressivement la sécurité de ses appareils : « Notre plus gros challenge était que le matériel Apple est à la fois non répertorié et non standard. Aujourd’hui, notre équipe en sait plus à ce sujet que la plupart des gens, mais nous avons dû faire un travail considérable pour mettre au point des pilotes informatiques fonctionnels ».
Selon lui, l’un des principaux problèmes rencontrés lors de l’élaboration du logiciel était de savoir comment le système d’exploitation Android gérait la mémoire du smartphone, afin de le faire fonctionner sur iPhone. Il explique en effet qu’Apple traite la mémoire différemment de Google.
Pour mettre au point le projet Sandcastle, l’équipe de Corellium a utilisé ses propres ressources afin de faire tourner rapidement les versions logicielles iOS et Android. La start-up peut en effet créer un téléphone virtualisé, qui permet de travailler sur un appareil dématérialisé plutôt que d’avoir à changer d’appareil physique au moindre piratage informatique. Ce sont ces versions virtualisées de l’iPhone qui ont agacé les avocats d’Apple, puisqu’ils affirment que Corellium reproduit les smartphones illégalement.
Davis Wang se dit impatient de voir l’accueil réservé par le grand public à son travail : « Même les vieux appareils pourraient potentiellement être recyclés sans qu’il soit nécessaire de les verrouiller sur le compte iCloud d’un autre utilisateur ou de mettre en danger les données de quelqu’un d’autre. Nous sommes impatients de voir ce que la communauté va en faire. Nous espérons que cela aidera à inspirer d’autres développeurs pour faire avancer l’écosystème mobile ».
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