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En apparence, Facebook semblait avoir abandonné son projet de constellation de satellites baptisé « Athena » pour fournir un accès Internet à des régions du monde peu connectées, en raison de plusieurs retards et déconvenues — dont la destruction d’un satellite Facebook en raison de l’explosion d’une fusée SpaceX en 2016. Mais en réalité, le géant des réseaux sociaux s’active, discrètement, pour préparer son premier lancement de satellite, peut-être même dès le mois de mars, selon des documents déposés à la Federal Communications Commission (FCC), l’agence administrative indépendante fédérale chargée de gouverner le secteur des télécommunications aux Etats-Unis. D’après une enquête de Yalayolo Magazine US, un satellite expérimental de Facebook pourrait être lancé à l’aide d’une fusée Vega d’Arianespace dès mars 2020.
Le projet Athena s’intègre dans la mission globale de Facebook « de donner à tous la possibilité de créer une communauté et de rapprocher le monde ». Economiquement, ce projet pourrait permettre au géant tech de créer une nouvelle source de revenus et de croissance pour l’avenir. Comme l’avait expliqué à Yalayolo Magazine France Jean-Jacques Dordain, ex-directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), « tous les géants d’Internet sont très intéressés pour utiliser l’espace, d’abord pour sa capacité de récolter et distribuer légalement des données partout dans le monde, sa capacité de connecter des individus et des réseaux et enfin, sa capacité de faire rêver. »
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Si le projet Athena se concrétisait, Facebook ne serait pas seul sur le marché d’accès à Internet depuis l’espace. En effet, SpaceX a déjà lancé 240 satellites en orbite pour son projet de méga-constellation Starlink, censée en comporter 42 000 à terme. L’entreprise OneWeb, quant à elle, a ajouté 34 satellites supplémentaires à sa constellation au début du mois, sans oublier qu’Amazon travaille sur un projet similaire appelé « Kuiper ». Et selon les informations de Bloomberg, un autre géant tech, Apple, aurait recruté une équipe d’ingénieurs dans l’aérospatiale pour développer sa propre technologie de satellites, pas forcément pour construire sa propre constellation de satellites mais pour investir dans des infrastructures sur Terre pour mieux capter et exploiter les données satellites.
Un lancement qui devrait se faire à bord d’une fusée Vega d’Arianespace
Dans le détail, les documents déposés à la FCC montrent que Facebook a demandé la modification de sa licence d' »autorisation expérimentale », à ajouter des stations terrestres supplémentaires (en Norvège et en Antarctique) avec lesquelles le satellite pourrait communiquer, ce qui semble indiquer que les ambitions spatiales de Facebook sont loin d’être mortes.
La date de lancement du premier satellite de Facebook ne semble pas certaine, mais d’après les informations de Yalayolo Magazine US, il se ferait à l’aide du système de lancements multiples (SSMS) de Vega qui peut comprendre jusqu’à 42 charges utiles provenant de différentes sociétés. Et le satellite expérimental du projet Athena de Facebook ferait donc partie du lot. Dans un communiqué de presse d’Arianespace diffusé en janvier 2020, l’Européen Arianespace a déclaré que le vol SSMS de Vega pourrait se faire « dès le mois de mars » et selon les informations du site spécialisé RocketLaunch.Live, ce lancement aurait lieu le 23 mars 2020.
Facebook n’a pas voulu commenter ses projets de lancements à venir et a envoyé cette déclaration à Yalayolo Magazine US : « bien que nous n’ayons rien à partager sur des projets spécifiques pour le moment, nous pensons que la technologie satellite sera un catalyseur important de la prochaine génération d’infrastructures à large bande, permettant d’apporter l’accès à Internet en haut débit aux régions rurales où la connectivité Internet est absente ou inexistante ».
Les méga-constellations de satellites gênent l’observation de l’espace
Le nombre de satellites au-dessus de nos têtes n’a cessé d’augmenter au fil des années. D’après les données compilées par l’astrophysicien Jonathan McDowell et mises en forme par Statista, 2 181 satellites actifs tournent actuellement autour de la Terre, soit plus du double qu’en 2010 où l’on en comptait 997. Et ce nombre ne va faire qu’augmenter avec les différents projets de constellations de satellites de SpaceX, OneWeb, Amazon, TeleSat ou encore Facebook.
Dès le lancement des 60 premiers satellites de SpaceX en mai 2019, les astronomes s’étaient inquiétés de la pollution lumineuse importante provoquée par ces derniers. Juste après le coucher du soleil ou tôt le matin, les satellites peuvent en effet être frappés par la lumière du Soleil et devenir visibles pour les télescopes d’astronomie sophistiqués mais aussi par des jumelles amateurs ordinaires, comme l’avait expliqué Cees Bassa, de l’Institut néerlandais de radioastronomie, au magazine Forbes : « ces choses sont assez grosses pour que lorsqu’elles sont éclairées par le Soleil, elles soient assez brillantes pour qu’on puisse les repérer avec des jumelles ordinaires ou un instrument plus puissant ».
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Yalayolo Magazine