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Qui aurait imaginé il y a 15 ans que les métiers de développeur, d’influenceur, de community manager ou encore d’happiness manager seraient aujourd’hui autant utiles en entreprise, et existeraient même pour certains ? Quelques visionnaires peut-être, et encore ! D’après une étude réalisée par Dell et l’Institut du futur, 85% des métiers effectués en 2030 n’existent pas encore.
Faute d’une bonne anticipation du boom technologique actuel, les entreprises connaissent une pénurie de talents. Or, toutes ces têtes pensantes sont nécessaires pour mettre en oeuvre la stratégie de l’entreprise et sa transformation digitale. “Les sociétés peuvent dépenser tout l’argent qu’elles veulent, sans un capital humain et un middle management qui s’engagent et comprennent pourquoi les choses sont faites, il ne se passe rien” explique Annabelle Bignon, cofondatrice de Maria Schools.
Après avoir travaillé dans divers groupes média et pour PagesJaunes (désormais Solocal), la jeune femme rejoint la structure d’accompagnement The Family où elle découvre le management « à la sauce startup ». Après deux années au sein de la structure d’accompagnement, elle monte Lion, une école de formation destinée à “inspirer les élèves, leur permettre de s’emparer des méthodes de management des petites structures et d’agir sur leur carrière professionnel pour être moteur d’innovation”.
Sa rencontre avec Agnès Alazard, passée par Aufeminin et sensible à cette vision de l’emploi, marque le début d’une nouvelle étape. “Lion était très focalisé sur l’inspiration, l’intrapreneuriat… Nous avions envie d’aller plus loin” raconte Annabelle Bignon pour expliquer la naissance de Maria Schools, un campus regroupant des écoles de formation aux métiers de demain.
Maria, le campus qui forme au futur
La structure a ouvert ses portes en janvier dernier, au coeur de Paris et accueille, pour le moment deux écoles : Lion et Maestro dont la première session débutera en mai. Il s’agira du “premier bootcamp dédié au product manager en France” souligne la jeune femme. Peu connu, ce métier est très demandé dans les entreprises. Il est “à la croisée du business, de la tech et du marketing et demande beaucoup de soft skills comme la prise de décision, savoir dire non, gérer les situations difficiles”. Les modèles changent, les “anciens chef de projet deviennent des chefs de produit avec la digitalisation, on ne travaille plus en silo mais avec des équipes pluridisciplinaires” et il faut s’adapter. D’où le besoin impératif des entreprises de recruter de tels profils, quelque soit leur secteur,“ la tech et le digital étant désormais présents dans toutes les sociétés”, explique Annabelle Bignon.
Pour déterminer ces fameux “métiers d’avenir”, les deux fondatrices analysent les demandes reçues “par les entreprises qui les contactent et leurs 3500 Alumni”. Des petits-déjeuners, des workshops et des ateliers sont régulièrement organisés pour recueillir les attentes et les besoins des entreprises et tenter de déceler les compétences qui émergeront demain. “Lorsqu’il y a une adéquation entre les besoins et le marché, nous décidons d’ouvrir un programme” explique l’entrepreneure.
L’expérimentation au coeur du modèle
Les formations sont confectionnées en s’inspirant “d’entreprises de la tech comme Facebook, Qonto, Google, Zenly”. Annabelle Bignon et Agnès Alazar font appel à des entrepreneurs et des experts qui sont sur le terrain pour créer le contenu. “Nous leur demandons de nous aider à établir des programmes en leur disant : à la fin, il faut que vous vouliez les embaucher”. Une fois que le contenu est acté, elles font marcher leur réseau pour trouver les meilleurs personnes pour intervenir sur chaque problématique.
Contrairement à Lion qui offre des cours sur une durée d’un à cinq jours et permet de se former à plusieurs compétences (team leader, intrapreneur, growth hacker…), le programme de Maestro s’étend sur sept semaines à temps plein. Après une heure d’apprentissage théorique le matin, les 25 élèves de la promotion, triés sur le volet, auront pour but d’expérimenter, de faire et de tester. “Leur objectif est de développer un portfolio de produits, un par semaine, avec les features et les mini-produits qui vont avec” précise Annabelle Bignon. À la fin de la session, ils devront tous présenter leurs solutions devant un jury composé d’entrepreneurs “et justifier leurs choix”.
La formation se veut complète pour permettre aux “étudiants” de pouvoir intégrer leurs nouvelles compétences immédiatement dans n’importe quelle entreprise. Le tarif des formations de Lion varie entre 1690 et 3900 euros, celui de Maestro n’est pas encore connu.
Certification et recrutement : deux grands challenges pour 2020
À peine lancé, Maria Schools ambitionne déjà de devenir un véritable campus où les salariés viendront se former « une fois, deux fois, quinze fois » espère Annabelle Bignon. Les carrières ne sont plus linéaires et les évolutions technologiques poussent entreprises et collaborateurs à s’adapter aux nouveaux paradigmes qui naissent.
Maria Schools prévoit déjà d’ouvrir cinq autres formations d’ici fin 2022 mais “il est encore un peu trop tôt pour en dévoiler le contenu” glisse Annabelle Bignon. Pour réussir ce pari, les deux fondatrices prévoient de recruter de nouveaux membres pour “diriger les écoles mais aussi deux profils, l’un administratif, l’autre commercial pour faire croître l’entreprise”. Lion n’a pas encore reçu la “certification gouvernementale pour être financé via le CPF (compte personnel de formation). Seule la prise en charge par l’OPCO est actuellement possible” reconnaît Annabelle Bignon qui a fait de ce point un cheval de bataille pour 2020.
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