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SoftBank Group vise une méga-levée de fonds mercredi via la mise sur le marché d’une partie de sa lucrative filiale japonaise de télécoms mobiles, une opération qui accompagne une stratégie désormais tournée vers l’investissement high-tech. D’une envergure inégalée dans le secteur, l’entrée à la Bourse de Tokyo de SoftBank Corp., nom de l’entité en question, va à coup sûr susciter un énorme intérêt.
Elle n’arrive pourtant pas à la meilleure période: l’indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo a certes grimpé fortement en été mais est depuis revenu aux mêmes niveaux que lorsque, début février, le groupe du milliardaire Masayoshi Son avait annoncé « commencer à préparer l’introduction en Bourse » de sa filiale.
20 milliards, record battu
Du point de vue des investisseurs, le but compte plus que le calendrier. « Cette introduction devrait non seulement être historique« , mais également permettre une plus grande transparence des activités de SoftBank, tranche d’entrée de jeu dans une note l’agence S&P Global Ratings. Elle devrait dépasser l’arrivée à la Bourse du pionnier nippon du secteur, NTT Docomo, qui aura donc tenu 20 ans le record de la plus grande offre publique initiale de télécommunications dans le monde, selon les données recueillies par S & P Global Market Intelligence.
Né au début des années 1980 comme une société de vente de logiciels, SoftBank Group, devenu un géant des technologies et services en ligne, souhaite ne garder que 63% de sa filiale et lâcher 1,6 milliard de titres de SoftBank Corp. sur le marché, à 1.500 yens pièce. Ce montant par action doit lui permettre de lever plus de 20 milliards d’euros. En étant cotée, cette filiale mobile est censée avoir « plus d’autonomie » pour « développer sa propre stratégie de croissance », souligne la direction.
Visionnaire dépensier
Cela fait une douzaine d’années que l’ex-division japonaise périclitante de Vodafone, rachetée par SoftBank à un prix jugé à l’époque excessif, mène la vie dure aux autres grands opérateurs de services de télécoms mobiles japonais que sont NTT Docomo et KDDI. C’est peu dire que SoftBank a rebattu les cartes, en tissant des liens avec des partenaires qui étaient exclus auparavant du jeu, comme Apple, dont l’iPhone est entré au Japon, avec retard, grâce à Masayoshi Son. Et ce n’est qu’un exemple. Si bien que la réputation de « briseur de situation acquise », qu’il avait déjà décrochée en bouleversant auparavant le marché de l’internet fixe, lui vaut une aura hors pair.
Que l’argent brûle les doigts du magnat d’origine coréenne, tout le monde le sait, mais les acteurs des marchés ne lui en tiennent pas rigueur puisque jusqu’à présent, il gagne. Ils y voient un visionnaire qui finalement fait grossir sa société et d’autres en investissant dans des pépites. Il se débarrasse des ratés en temps opportun.
Plus de clarté
Si de façon générale, d’aucuns estiment que, sur le plan de la gouvernance, il est problématique qu’un groupe et une filiale dont il contrôle une grosse part soient cotés, dans le cas présent, ce n’est pas perçu ainsi, selon les analystes. « C’est une inquiétude qui apparaît chaque fois qu’un seul actionnaire a une position dominante sur une entreprise du marché, qu’il y ait ou non une relation de société-mère à filiale. La crainte est alors que soient prises des décisions qui ne tiennent pas compte de l’intérêt des minoritaires« , explique à l’AFP Sadakazu Osaki, directeur de recherche expert de régulation boursière de l’institut de recherche Nomura.
Cependant, dans le cas précis de SoftBank, c’est plutôt le sentiment inverse qui domine: que ce sera plus lisible pour les actionnaires. D’après S & P Global Ratings, l’introduction en Bourse « soulignera davantage la transition de SoftBank vers une société de portefeuilles d’investissement appartenant à un groupe diversifié » entrant au capital de multiples sociétés, via désormais son outil-phare: le SoftBank Vision Fund, doté d’environ 100 milliards de dollars.
Si cette opération intervient maintenant, c’est aussi que Masayoshi Son a été maintes fois appelé à clarifier la valorisation des investissements de son entreprise. « L’introduction en Bourse apportera cette clarté, en séparant les entités mobiles et d’investissement en sociétés distinctes cotées en Bourse et évaluées par le marché« , juge Motoki Yanase, analyste de Moody’s. « Les marchés ne détestent rien tant que l’incertitude, or, pour beaucoup d’acteurs, dans le cas de SoftBank, distinguer bien mieux les activités d’investissement de celles liées aux télécoms facilitera les décisions d’achat ou vente d’actions« , analyse aussi M. Osaki.
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Yalayolo Magazine