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woman-1245926_640 | Image par Free-Photos de Pixabay
Bien que récent, le leadership féminin peut s’avérer très différent de celui de l’homme. Alors quel est le secret des femmes pour réussir, dans un environnement lourd en préjugés? « Sans confiance, on n’arrive à rien, me suis-je dit. C’est la clé de tout », a écrit l’écrivain français, Christian Oster.
Lorsqu’on est consultante en développement du leadership, et qu’on travaille avec des organisations pour faire progresser les femmes dirigeantes, la confiance est un thème récurent. Il est courant d’entendre des déclarations comme :
« Je ne prends pas la parole, de peur de ne pas maîtriser assez bien mon sujet », avoue une directrice marketing pourtant très compétente.
« Je ne suis pas sûre d’en être capable », explique une autre dirigeante à l’avenir prometteur. « Je n’essaye donc même pas d’obtenir de promotion. »
Ce sont les paroles de femmes accomplies. Leurs employeurs croient en leur potentiel, et pourtant quelque chose les empêche de s’investir pleinement.
Les experts en leadership, Jack Zenger et Joseph Folkman ont analysé les évaluations à 360 degrés et ont constaté que les femmes dirigeantes sont perçues comme aussi compétentes que les hommes. En réalité, les femmes ont été jugées plus efficaces que leurs collègues masculins dans des domaines essentiels tels que la prise d’initiative, la recherche de résultats, un leadership audacieux et le développement des relations. Dans leurs auto-évaluations, cependant, les femmes étaient plus dures envers elles-mêmes, ce qui suggère que leur confiance est en retard sur leur performance réelle.
Curieusement, leurs recherches révèlent que cet écart persiste jusqu’à l’âge de 40 ans, lorsque le degré de confiance des hommes et des femmes semble égal. Et étonnamment, au-delà de 60 ans, la confiance des hommes diminue tandis que la confiance des femmes augmente.
Une autre perspective remarquable découle du travail intéressant de Catherine Tinsley de la Georgetown University et de Robin Ely de la Harvard Business School, qui ont étudié de manière approfondie les différences entre les sexes et n’ont trouvé aucune différence perceptible entre les hommes et les femmes, en matière de confiance au sein du travail. Leur travail indique que la structure du lieu de travail et les préjugés inconscients sont les véritables obstacles à l’ascension des femmes. Selon Catherine Tinsley et Robin Ely, les femmes ne s’expriment pas parce que leurs idées sont examinées de manière plus approfondie que les hommes. Elles encouragent les organisations à prendre ces mesures pour permettre aux femmes de contribuer pleinement et de réussir dans le monde professionnel:
- Connecter les femmes aux réseaux d’information qui leur permettent d’obtenir les informations nécessaires pour avancer dans leur carrière
- Abolir les préjugés qui pénalisent les femmes de manière disproportionnée pour leurs erreurs
- S’assurer que les femmes reçoivent des feedbacks justes et francs, qui les aident à se développer
L’une des principales influences que les femmes peuvent contrôler est la voix intérieure qu’elles choisissent d’écouter. Nous avons tous une petite voix intérieure, une voix qui est constamment prête à nous dire ce que nous avons fait de mal ou ce qui fait que l’on échoue. Mais nous pouvons aussi cultiver le « champion » enfoui en nous, une voix encourageante qui nous rappelle nos accomplissements et tous les défis que nous avons surmontés. Une voix qui dit: «Vas-y ! Tu as une contribution importante à apporter. »
La première étape consiste à remarquer quand la petite voix intérieure se présente. Qu’a-t-elle à dire? Au lieu de croire tout ce qu’elle vous dit, examinez s’il y a quelque chose d’utile dans son message. Sinon, choisissez de ne pas l’écouter.
Encouragez ensuite votre « champion » intérieur. Pensez à ce que vous diriez à un ami qui a besoin d’encouragements, puis appliquez ces mêmes mots pour vous.
Si votre anglais vous le permet, voici plus de détails : Three Ways To Support Women At Your Workplace.
Une autre stratégie efficace pour renforcer votre confiance consiste à sortir de votre zone de confort et à prendre des risques. Surmonter un défi renforce l’auto-efficacité, ce qui se traduit par une confiance accrue. Mettez-vous au défi d’avoir des conversations compliquées, d’interagir avec des personnes hiérarchiquement plus importantes et de partager vos opinions sans équivoque lors de grandes réunions. Lorsque vous surmontez vos peurs et passez à l’action, votre vision de vos capacités s’élargit, tout comme votre confiance.
Katty Kay et Claire Shipman, auteurs de The Confidence Code, expliquent que « les hommes sous-qualifiés et sous-préparés ne réfléchissent pas à deux fois avant d’agir. En revanche, même surqualifiées et trop préparées, les femmes se retiennent encore. Les femmes ne se sentent en confiance que lorsqu’elles sont parfaites, ou presque ». Le problème du perfectionnisme est qu’il est impossible à atteindre, donc lier la confiance à la perfection enferme inutilement les femmes. À la place, elles doivent se donner la permission d’être assez bonnes dans ce qu’elles entreprennent. Elles ne devraient pas accorder autant d’importance au moindre détail. Cela leur libèrerait de l’espace mental pour contribuer de façon plus stratégique.
Si l’essentiel est clair, cela suffit à atteindre ses objectifs de carrière. Une des clientes de Elevate savait qu’elle devait élargir son portefeuille de clients pour obtenir une promotion, mais elle doutait de sa capacité de commerciale. « Lorsque nous avons discuté de ce qui lui tenait vraiment à cœur, elle a décrit avec passion le modèle qu’elle voulait être pour sa fille », affirme l’entreprise. Exploiter cette valeur lui a donné le courage de se lancer. Et sa confiance a grandi à mesure que ses efforts ont généré de nouveaux clients pour son entreprise.
Prendre conscience de ce qui vous bloque est la première étape essentielle pour atteindre vos objectifs professionnels. Lorsque les femmes sont pleinement engagées et apportent leur vraie valeur, leurs carrières prospèrent, tout comme leurs entreprises. Les compétences et qualités féminines entraînent un leadership féminin très différent du leadership masculin.
Par Ellen Keithline Byrne, Karen Kirchner et Denise D’Agostino.
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