[ad_1]
L’Inde représente plus de 12% des courses réalisées par Uber à travers le monde.
- Uber revendique désormais une part de marché de plus de 50% en Inde.
- La plateforme américaine a indiqué avoir réalisé 14 millions de trajets par semaine sur ce marché en 2019, contre 11 millions un an plus tôt.
- Uber a lancé en 2018 en Inde, ainsi que d’autres pays émergents, une version allégée de son application d’origine pour ne conserver que les fonctionnalités de base. Elle s’adresse aux utilisateurs qui ont accès à une connectivité réduite.
- Pour se recentrer sur son coeur d’activité en Inde, Uber a décidé en janvier de céder son activité locale de livraison de repas à Zomato, l’un de ses principaux concurrents dans le pays.
- Pour gagner du terrain en Inde, mais aussi sur d’autres marchés émergents, notamment en Asie du Sud-Est, Uber pourrait s’appuyer sur sa division FinTech créée en octobre 2019. Baptisée «Uber Money», elle doit permettre au géant américain de bâtir son propre écosystème financier pour fidéliser les chauffeurs et les passagers.
«L’Inde est un élément clé de la croissance future d’Uber.» Voici que ce déclarait fin 2019 Dara Khosrowshahi, le patron du groupe américain. A la lecture du rapport d’Uber à l’occasion de la présentation des résultats trimestriels, le poids du marché indien dans les performances de la plateforme de VTC est clairement mis en avant. Uber place en effet l’Inde parmi les régions du monde où le groupe est leader.
Sur le marché indien, Uber ne navigue pas encore dans les hauteurs atteintes en Amérique du Nord, en Amérique latine ou en Europe, où la firme californienne revendique une part de marché supérieure à 65%, mais le groupe est en nette progression face à Ola, son principal rival dans cet immense pays d’Asie du Sud. Affirmant détenir désormais une part de marché de plus de 50% en Inde, Uber a indiqué avoir réalisé 14 millions de trajets par semaine sur ce marché en 2019, contre 11 millions un an plus tôt.
Pour autant, il est difficile de savoir qui est réellement le leader en Inde entre Uber et Ola, tant les deux entreprises, qui comptent SoftBank à leur capital, distribuent avec parcimonie quelques chiffres. Quand Uber évoque 14 millions de trajets par semaine, Ola assurait l’an passé que sa plateforme permettait de transporter plus de deux millions de personnes par jour, la société indienne s’octroyant de fait le leadership sur ce marché. Toujours est-il qu’Uber est désormais au coude-à-coude avec Ola. Et cela n’est pas seulement le fruit d’une stratégie agressive sur les tarifs proposés aux utilisateurs indiens…
Uber Lite, une application allégée pour séduire les Indiens
En effet, dans un pays où le salaire moyen se situe autour des 200 euros, Uber ne peut pas proposer des tarifs aussi élevés qu’en Europe ou en Amérique du Nord. Par conséquent, les Indiens ne peuvent pas non plus s’offrir des smartphones au prix et à la capacité de stockage très élevés, comme l’iPhone 11. C’est donc sans surprise que les smartphones d’entrée de gamme, fabriqués notamment par les géants chinois Xiaomi et Oppo, sont plébiscités par la population indienne. Une donnée cruciale qu’Uber a su retourner à son avantage en 2018.
Constatant que des centaines de millions de personnes à travers le monde n’ont pas les moyens de se payer le smartphone dernier cri d’Apple ou de Samsung, le géant américain a développé en Inde une nouvelle application pour séduire les pays émergents. Baptisée «Uber Lite», il s’agit d’une version allégée de son application d’origine pour ne conserver que les fonctionnalités de base. Elle s’adresse aux utilisateurs qui ont accès à une connectivité réduite. Uber Lite utilise ainsi 5 Mo de stockage, soit l’équivalent de trois selfies sur son téléphone d’après la firme américaine, pour un temps de réponse de 300 millisecondes. A titre de comparaison, l’application standard pèse 181 Mo.
La branche indienne d’Uber Eats cédée à Zomato
Avec ses 1,3 milliard d’habitants, l’Inde a été le premier pays à bénéficier de cette application simplifiée. Mais Uber Lite nourrit une ambition bien plus large puisqu’elle vise à accompagner l’expansion du groupe américain en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Moyen-Orient. «Si je regarde où Uber est appelé à se développer dans les dix prochaines années, ça va être (…) en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient, plus que dans les marchés développés», indiquait Dara Khosrowshahi en octobre dernier. L’Inde étant alors à l’origine de 12% des courses réalisées par Uber à travers le monde, le patron de la firme américaine avait donc de la suite dans les idées pour faire gonfler la part de marché de la plateforme.
Pour se recentrer sur son coeur d’activité en Inde, Uber a décidé en janvier de céder son activité locale de livraison de repas à Zomato, l’un de ses principaux concurrents dans le pays. La branche indienne d’Uber Eats qui n’a jamais réussi à s’imposer sur le marché indien, contrôlé à 80% par Zomato et Swiggy, plombait considérablement les résultats financiers du groupe américain. Sur le dernier trimestre 2019, elle représentait même près de 10% des pertes totales d’Uber (1,1 milliard de dollars). Pour rappel, Uber a perdu 8,6 milliards de dollars en 2019 et vise la rentabilité au dernier trimestre 2020. Pour le géant américain, il était temps d’arrêter les frais pou concentrer ses efforts sur un marché des VTC estimé à 10 milliards de dollars en Inde.
Uber Money, une offre pour fidéliser chauffeurs et passagers
Pour gagner du terrain en Inde, mais aussi sur d’autres marchés émergents, notamment en Asie du Sud-Est, Uber pourrait s’appuyer sur sa division FinTech créée en octobre 2019. Baptisée «Uber Money», elle doit permettre au géant américain de bâtir son propre écosystème financier pour fidéliser les chauffeurs et les passagers. Uber propose notamment des portefeuilles numériques à ses conducteurs, pour leur permettre d’avoir accès en temps réel aux transactions générées par leurs courses, et des offres de crédit et débit permettant aux chauffeurs dé bénéficier d’avantages pour réduire leurs dépenses (remise sur le plein de carburant par exemple).
Côté client, Uber avait lancé dès 2017 une carte de crédit qui faisait office de programme de fidélisation, avec réductions à la clé dans des bars, restaurants hôtels, ou encore sur les billets d’avion et les achats en ligne. Avec la création d’Uber Money, la plateforme de VTC veut donner un nouvel élan à cette carte de crédit, en privilégiant les remises pour des services proposés dans l’application (livraison de repas, location de vélos et de trottinettes électriques…). Dans la même, Uber a également commencé à déployer à l’international son programme de fidélité, «Uber Rewards», pour récompenser ses clients. Autant d’ingrédients qui peuvent permettre à Uber de retenir ses clients sur les marchés les plus développés et d’en séduire de nouveaux dans les pays émergents, comme en Inde. A ce jour, la plateforme revendique plus de 100 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde.
Si Uber est désormais en bonne position pour faire tomber Ola de son piédestal sur son marché domestique, la plateforme indienne compte bien tirer profit du refus des autorités britanniques de renouveler la licence du géant américain à Londres pour se tailler la part du lion dans la capitale britannique. Ola vient ainsi de lancer son service dans les rues de Londres avec la ferme intention de devenir le leader sur un marché londonien où Uber revendique 45 000 chauffeurs et 3,5 millions de clients. A deux doigts de devenir le leader en Inde, Uber pourrait bien tomber de son trône tout aussi rapidement dans l’épicentre de la monarchie britannique.
Lire aussi : Comment Uber veut séduire les pays émergents
[ad_2]
Yalayolo Magazine