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« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve; des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Si la boutade du général De Gaulle, à propos du CNRS en 1965, a perdu de son mordant, il n’en reste pas moins que le monde de la recherche reste confronté à un autre enjeu : faire sortir l’innovation du bois ou plutôt de l’ombre de ses laboratoires.
Et c’est bien le rôle que joue Supernova Invest, fruit de l’évolution du CEA Investissement, une structure créée par le CEA, le commissariat à l’énergie atomique, en 1999, afin de soutenir l’industrialisation des découvertes de ses chercheurs. Initialement financé sur fonds propres, mais aussi avec l’aide de Bpifrance et de trois industriels, celle-ci glisse, dès 2008, d’une structure corporate vers une société de gestion à part entière. En 2017, C’est finalement Supernova Invest qui reprend l’intégralité de la gestion du fonds.
Faire grandir les projets grâce à son réseau
Supernova Invest intervient donc sur le même champ de compétences, à savoir les hautes technologies, en particulier : la santé, l’énergie, l’environnement et le digital (software au hardware). La société s’adresse autant aux chercheurs du CEA qu’aux startups dont “le produit ou la solution ont un lien avec le commissariat à l’énergie atomique” souligne Régis Saleur directeur de Supernova Invest.
Au cours de ses vingt années d’expérience dans le domaine, le fonds a développé un grand réseau d’experts en sciences et en technologie, ce qui permet à ses membres de « créer des ponts entre les entrepreneurs et les chercheurs du CEA ou un fabricant de micro-puces chez Samsung« . Une manière de montrer qu’un des apports du fonds est sa capacité à pouvoir aider les startups dans le développement de leur produit et leur industrialisation. Mais une fois le produit éprouvé, faut-il encore qu’il rencontre son marché.
Tracer la voie vers le marché
“Nous avons souvent en face de nous des scientifiques qui ont la conviction que leur idée va changer le monde. Notre premier job est de les aider à construire un vrai projet d’entreprise, ce qui consiste à couper les branches de l’arbre qui ne sont pas suffisamment solides pour porter l’ensemble” avoue sans filtre Régis Saleur. Réaliser un business model, réussir à faire connaître le projet auprès des médias et des leaders d’opinion..sont autant de pistes que les membres de Supernova Invest réalisent conjointement avec les entreprises qu’ils accompagnent. Sans parler des “licences à négocier pour utiliser les brevets, souvent détenus par de grands établissements comme le CNRS, le GIEF ou le CNES” explique Régis Saleur. Car dans la Deeptech,”l’épaisseur de la propriété intellectuelle” est un enjeu essentiel, que Supernova Invest scrute attentivement avant d’investir : “C’est un facteur de succès sur le marché” souligne Régis Saleur.
Une double compétence interne
Jouer sur ce double terrain scientifique et entrepreneurial nécessite de bien connaître les deux secteurs. Pour aider convenablement ses entrepreneurs, Supernova a formé une équipe “où chaque membre possède la double culture scientifique et business. Tous ont travaillé en startups comme fondateur, PDG ou directeur commercial” précise Régis Saleur. Ce que confirme, en effet, le profil de Cécilia Hart, partner. Suite à un master en chimie et un MBA à l’école de management de Grenoble, elle travaille sur le développement d’anticorps thérapeutiques et se lance dans la private equity.
“Mais ce sont surtout nos capacités à travailler de manière transversale qui font la différence” insiste le Pierre-Emmanuel Struyven. Bien qu’il soit administrateur de Robocath, une entreprise utilisant la robotique dans le domaine vasculaire, “l’experte du sujet est Cécilia Hart, qui travaille à Grenoble, et fait passer son expertise à travers moi”, ce qui signifie qu’elle donne des conseils, son avis et partage son réseau pour aider au développement du projet.
La deeptech : pas d’accélération sans investisseurs
“Ce qui nous caractérise c’est que nous partons du postulat que, dans le monde de l’entreprise, les gens détestent l’innovation” pose Régis Saleur dans la conversation, avant un silence théâtral pour souligner la complexité de la Deeptech.
Investir dans les hautes technologies est un jeu d’équilibriste. “Entre le démarrage de la startup, le développement du produit et sa rencontre avec le marché, il faut du temps” reconnaît Pierre-Emmanuel Struyven, mais aussi de l’argent. Supernova Invest injecte des tickets à partir d’un million d’euros en phase d’amorçage, une somme qui suffirait à financer le démarrage des startups dans certains domaines mais pas dans la Deeptech qui nécessite énormément de (temps de) recherches. La société de gestion n’hésite pas à réinvestir “quand les jalons fixés sont atteints” et à mettre en relation ses entrepreneurs avec d’autres fonds pour booster leur trésorerie.
Malgré “un éveil de la Deeptech en France, les choses sont encore trop souvent prises par le spectre de la création d’entreprise” regrette Régis Saleur qui milite pour “que les investissements se poursuivent dans les phases d’accélération” et ne restent pas cantonnés aux phases d’amorçage. Dans le cas contraire, les startups françaises risquent “d’être vendues trop tôt alors qu’elles auraient pu gagner en maturité” renchérit Pierre-Emmanuel Struyven, comme un appel à la structuration et à la coalition des forces dans ce secteur. Et pour donner du poids au potentiel de ce secteur, pourquoi ne pas parler des cinq entreprises soutenues par le fonds (Aledia, Afyren, Diabeloop, Keranova et Microphyt) qui figurent dans le FT120, le vivier de futures licornes du gouvernement.
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Yalayolo Magazine