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La santé sera-t-elle le porte-étendard de l’écosystème tech français ? Dynamique, le secteur se développe pourtant dans une relative discrétion, alors que les projecteurs de la startup nation se braquent sur les chantres de la disruption. En témoigne le Next 40, qui a fait la part belle aux logiciels mais ne comporte qu’une seule Biotech parmi les 40 champions distingués par le gouvernement.
C’est d’autant plus étonnant que les Healthtechs – qui regroupent toutes les technologies médicales, couvrant à la fois la Biotech, les logiciels médicaux ou la télé-médecine – ont réussi à se structurer autour d’un écosystème solide : selon le panorama des Healthtechs réalisé par France Biotech, la France comptait l’an dernier pas moins de 400 entreprises dans le secteur. Et la verticale la plus représentée est sans conteste la Biotech, avec 49% des effectifs. Suivent la Medtech (18%) puis l’e-santé (12%).
Le secteur mériterait d’attirer davantage la lumière car il se révèle plutôt vertueux. D’une part, les dirigeants ont des profils trop souvent oubliés des startups : la moyenne d’âge des fondateurs est de 50 ans, alors même qu’une majorité d’entre eux (59%) sont des primo-entrepreneurs. Et 19% des dirigeants sont des femmes, bien loin des ratios habituellement avancés dans la Tech ! Et si l’Île-de-France cristallise la plus grande partie des entreprises des Healthtechs (36%), la plupart des régions comptent au moins une vingtaine de sociétés médicales sur leur territoire. Même l’Outremer a ses champions en la matière, avec deux startups basées à La Réunion.
Donner aux technologies médicales les moyens de leurs (grandes) ambitions
Reste que les technologies médicales reposent sur des recherches pointues et constituent, à ce titre, des expertises précieuses pour l’écosystème français. Plus de 5000 brevets ont ainsi été déposés par les startups du secteur. Preuve que le tissu de recherche national est fructueux, puisque plus de la moitié des entreprises (52%) ont été créées à partir de recherches académiques ou publiques. Et les entreprises sont loin d’en avoir terminé, étant donné qu’elles consacrent encore 60% de leurs dépenses et 44% de leurs effectifs à la recherche et développement (R&D).
Encore faut-il qu’elles aient les moyens de leurs ambitions. Avec la montée en puissance du secteur vient le besoin de fonds. L’écosystème sera-t-il à même de répondre à celui-ci ? Selon la panorama de France Biotech, 72% des entreprises du secteur recherchent des fonds et les capitaux nécessaires sont estimés à 1,5 milliard d’euros sur les deux prochaines années. Ce sera le prix à payer pour que la France conserve sa place sur la scène européenne et mondiale. En effet, en 2019, l’Hexagone était le pays européen qui présentait le plus d’essais cliniques en cours.
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