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Selon une étude réalisée par Bloomberg New Energy Finance, le prix d’achat d’une voiture électrique devrait être inférieur à celui d’une voiture à essence d’ici sept ans. Sous certaines conditions…
L’un des principaux freins à l’adoption de la voiture électrique concerne les prix de vente des modèles neufs qui restent, pour le moment, plus élevés que leurs équivalents à moteur essence ou diesel. Mais quand cette tendance va-t-elle s’inverser ? Selon une étude réalisée par Bloomberg New Energy Finance, il faudra attendre 2024 pour qu’une voiture électrique neuve coûte le même prix que son équivalent à essence. Et à partir de 2025, les tarifs des véhicules électriques devraient commencer à être plus compétitifs que ceux de l’essence.
Le facteur clé de cette transition réside dans la baisse du prix au kWh des batteries lithium-ion. Entre 2010 et 2017, il est passé de 1.000 dollars/kWh à 209 dollars/kWh. Et Bloomberg prédit qu’il passera sous la barre des 100 dollars/kWh à partir de 2025.
La Chine sera le moteur du marché de la voiture électrique
Cependant, le rapport identifie deux obstacles qui pourraient compromettre la montée en puissance de la voiture électrique : le déploiement de l’infrastructure de charge, et une pénurie de cobalt à l’horizon 2020 qui pourrait freiner la baisse du prix des batteries lithium-ion. Les principaux fabricants de batteries lithium-ion, au premier rang desquels Panasonic, travaillent déjà depuis plusieurs années à des solutions de substitution au cobalt. Les batteries lithium-ion NMC (nickel-manganèse-cobalt, LiNiMnCoO2) représentent à ce titre l’une des options à court terme les plus viables pour les constructeurs.
Si les projections de Bloomberg se confirment, il devrait se vendre dans le monde 11 millions de véhicules électriques en 2025 contre 1,6 million cette année. En 2040, l’étude prédit 60 millions de véhicules électriques vendus, ce qui représentera 55 % des ventes globales. À cette date, 33 % de la flotte mondiale sera électrique.
Une chose est sûre en revanche : la Chine jouera un rôle essentiel dans la démocratisation de la voiture électrique en jouant à la fois sur une politique environnementale de plus en plus contraignante pour les constructeurs et des incitations financières fortes. En 2025, le pays devrait cumuler à lui seul près de 50 % des ventes mondiales de voitures électriques.
Ce qu’il faut retenir
- Les voitures électriques sont actuellement plus chères à l’achat que les voitures essence ou diesel.
- Mais selon les projections de Bloomberg New Energy Finance, la tendance devrait s’inverser à partir de 2025.
- Le développement du réseau des stations de charge et la pénurie de cobalt qui se profile pourraient toutefois retarder cette perspective.
Une voiture électrique coûte moins cher à l’usage qu’une essence ou une diesel
Article initial de Marc Zaffagni, paru le 4/12/2017
Selon une étude britannique menée aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, le coût de possession et d’usage d’une voiture électrique est d’ores et déjà inférieur à celui d’une voiture à essence ou diesel équivalente. Les conditions sont réunies pour que la prochaine décennie voie la transition vers la voiture électrique s’amorcer pour de bon.
Aujourd’hui, posséder une voiture électrique est plus avantageux que de posséder une voiture essence ou diesel. C’est ce qu’ont établi des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) en menant une étude dans trois pays : États-Unis, Royaume-Uni et Japon. Leur travail a porté sur la période 1997-2015 pour comparer le coût total de possession entre une voiture à moteur thermique, une voiture électrique et une hybride. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Applied Energy.
Le coût total de possession (Total Cost of Ownership, TCO) est calculé en prenant en compte les facteurs suivants :
- prix d’achat du véhicule ;
- taux de décote ;
- année d’acquisition ;
- prix annuel du carburant ;
- kilométrage annuel ;
- rendement ;
- coût d’entretien annuel ;
- assurance et taxes ;
- subventions et remises accordées par l’État et/ou le constructeur.
L’électricité étant moins chère que l’essence ou le diesel, les voitures électriques ont un coût d’usage moins important. L’autre point clé a trait au coût d’entretien d’une voiture électrique, qui est inférieur à celui d’une voiture à moteur classique. Dépourvue de boîte de vitesses, d’embrayage, d’échappement et de courroie de distribution, la voiture électrique possède moins de pièces mobiles qui subissent une usure. Par ailleurs, le puissant frein des moteurs électriques contribue à réduire l’usure des plaquettes et, par conséquent, le coût d’entretien. Selon les chercheurs de l’université de Leeds, au Royaume-Uni, en 2015, le coût annuel d’une voiture électrique était déjà inférieur de 10 % par rapport à celui d’une voiture essence ou diesel.
Les subventions jouent un rôle déterminant
Mais il est un point crucial qui détermine encore fortement l’adoption de la propulsion électrique : les aides à l’achat sous forme de subventions de l’État. En effet, situé entre 25.000 et 30.000 euros, le prix moyen d’une voiture électrique neuve reste encore nettement plus élevé que celui de son équivalent à moteur thermique. Au Royaume-Uni, les subventions pour l’achat d’une voiture électrique s’élèvent à 4.500 livres sterling (environ 5.100 euros au cours actuel). Ce montant est d’environ 7.300 euros aux États-Unis et au Japon, précise l’étude. La France est le champion européen des aides à l’achat d’un véhicule électrique avec un bonus écologique de 6.300 euros qui peut se transformer en superbonus de 10.000 euros si reprise d’un ancien véhicule essence ou diesel.
Mais que se passera-t-il lorsque ces politiques de soutien se tariront ? En se basant sur une hausse de la production qui entraînera une baisse du prix moyen, les chercheurs estiment qu’en 2025, le coût de possession et d’usage d’une voiture électrique comme la Nissan Leaf achetée sans subventions sera équivalent à celui d’une voiture essence. Cette bascule se fera notamment sous l’influence de la Chine, qui est dès à présent le plus gros marché mondial pour les véhicules électriques.
Confronté à des problèmes environnementaux majeurs, l’ancien empire du Milieu s’engage à marche forcée sur cette voie. Le gouvernement a décidé que les véhicules à énergies renouvelables devraient représenter 12 % des ventes annuelles à l’horizon 2020. Des constructeurs chinois tels que BYD, Geely et Beijing Automotive vont devenir des géants de la voiture électrique et ils contribueront à faire baisser les prix. Cette impulsion s’accompagne de grands investissements dans la création d’un réseau de stations de charge.
La prochaine décennie verra vraisemblablement l’amorce de la transition vers le tout électrique. Plusieurs pays se sont déjà engagés à cesser la vente de voitures essence et diesel à différentes dates : 2025 en Norvège, 2030 en Inde, 2040 en France et au Royaume-Uni. Reste à voir de quelle manière les États chercheront à compenser la perte des revenus liés à la fiscalité sur les carburants. Une taxation plus élevée des voitures électriques est plus que probable.
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