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2019 vient tout juste de laisser la place à 2020. Aux vues des dernières législations, des tendances sociales et sociétales et des derniers scandales sortis dans la presse, quelles startups risquent de faire parler d’elles dans les mois à venir ? Pour bien commencer cette nouvelle année, la rédaction de Yalayolo Magazine s’est intéressée aux tendances qui jalonneront cette nouvelle année.
En 2019, Yuka, Hari&Co, et Respire faisaient partie des startups à suivre. Alors, à qui le tour en 2020 ?
Les jeunes pousses qui rêvent de devenir de belles plantes
Née en 2018, la startup nantaise a conçu un colis 2.0 à la fois technologique et écologique. Doté d’un traceur GPS et de capteurs pour vérifier son ouverture et sa fermeture ainsi que la température et l’humidité extérieures, il permet de suivre et sécuriser les biens qu’il transporte. Réutilisable jusqu’à 1000 fois, il fonctionne sur le principe de la consigne avant son recyclage en fin de vie.
Pourquoi on la suit ? Le secteur de la livraison fait face à plusieurs enjeux : la sécurité, le traçage des produits alimentaires, la logistique… et aussi la pollution. Sur ce dernier point, l’arrivée d’un emballage réutilisable (et recyclable) doté de fonctions de géolocalisation pourrait intéresser un grand nombre d’acteurs tout en réduisant (un peu) l’impact environnemental des livraisons. La jeune pousse a d’ailleurs été remarquée par le programme French IoT du Groupe La Poste, qu’elle a intégrée en 2019. Elle a également reçu le prix Innovation du CES 2020 dans la catégorie Tech for a Better World. Son potentiel n’a enfin pas échappé au géant de la distribution CDiscount, ni à Orange qui ont testé ses premiers modèles l’an dernier. La startup commercialisera ses premiers colis dès le début de cette année.
Ex directeur juridique adjoint de Kering, Julien Cantegreil a rapidement commencé à travailler sur les enjeux spatiaux dans la Silicon Valley. Avec OneWeb, il rêvait de développer un hyper web qui connecterait le monde entier grâce à une constellation de 600 satellites. Il finit par développer the Obiter, une sonde capable d’inspecter l’état de fonctionnement des satellites, d’identifier les pannes et même de déterminer les responsables d’un accident entre plusieurs engins spatiaux. Les données sont conservées dans la blockchain pour assurer leur sécurité et leur intégrité. Lancée en 2018 à Paris, Spaceable fait partie des rares startups à se lancer dans le secteur de l’aérospatial.
Pourquoi on la suit ? La conquête spatiale est au coeur des stratégies internationales. Réussir à protéger les données d’éventuels hackers et gérer des satellites toujours plus nombreux dans l’espace seront deux enjeux majeurs pour réussir à peser sur le secteur. Startups et gouvernements pourraient bien faire appel à Spaceable pour assurer leurs engins.
Comme tous les secteurs, la santé n’échappe pas à la digitalisation. Pour faciliter la gestion administrative des hôpitaux et optimiser le temps de travail des médecins, Sancare développe depuis 2018 une solution de machine learning. Les soins basiques comme les opérations de l’appendicite nécessitent toujours d’effectuer les mêmes actes, que les médecins doivent reporter dans un tableau pour que l’établissement soit remboursé par l’Assurance Maladie.
Pourquoi on la suit ? Le secteur hospitalier manque de personnel et croule sous le poids administratif des procédures. Le déploiement de cette solution permettrait d’alléger le temps de travail “administratif” des médecins et d’éviter les erreurs de déclaration qui entraînent des retards de paiement. L’optimisation des procédures sera un biais inévitable pour aider les établissements de santé à conserver la qualité des soins et faire face à des besoins croissants. L’entreprise a déjà levé 1 million d’euros en 2018.
Lancée en 2015, Seyna vient de recevoir son agrément de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution lui permettant de passer d’assurtech à compagnie d’assurance. L’entreprise propose une assurance en marque blanche déployée grâce à un réseau de courtiers et de distributeurs spécialisés. Ses produits sont adaptés aux nouvelles habitudes des consommateurs : annulation de places de spectacle, des vacances gâchées par une mauvaise météo, les coûts de scolarité en cas d’examens manqués (pour raison médicale) ou le vol des outils professionnels pour les indépendants.
Pourquoi on la suit ? Son offre se calque sur les évolutions de la société et répond à des besoins identifiés. La jeune pousse ambitionne déjà de s’étendre sur le marché européen et d’étoffer son offre de services l’année prochaine, notamment grâce à une levée de 14 millions d’euros.
Si le secteur de l’immobilier se porte plutôt bien, la croissance des prix constitue un frein pour de nombreux acheteurs. C’est sur ce segment et cette perspective que se positionne la startup parisienne Virgil. L’entreprise accompagne les futurs acheteurs dans leurs investissements en leur octroyant un apport pouvant aller jusqu’à 100 000 euros. En contrepartie, elle devient co-propriétaire d’une partie du logement pendant 10 ans. En cas de revente avant cette date, Virgil récupèrera sa part de la transaction. Après cette période, le propriétaire principal pourra racheter sa part à l’entreprise. 500 dossiers sont déjà à l’étude pour un lancement en 2020.
Pourquoi on la suit ? La hausse des prix de l’immobilier a rendu beaucoup plus difficile l’accès à la propriété malgré des taux d’emprunt assez bas. Sans apport, les banques refusent les prêts immobiliers. En devenant copropriétaire, Virgil permettrait ainsi à de nombreux jeunes de devenir propriétaire ou d’acheter un bien avec une pièce supplémentaire. La startup a déjà réalisé une première levée de 2,1 millions d’euros avant même le lancement de son concept sur le terrain. Si ce potentiel a séduit quelques investisseurs, il peut être nuancé par la tendance du partage qui s’intensifie depuis quelques années. 2020 sera une année test pour la jeune pousse.
Depuis 2016, la startup niçoise cultive des micro-algues qu’elle transforme ensuite en farines pour l’alimentation animale. Elle a breveté un procédé de production sous forme de biofilm qui réduit véritablement (70%) la quantité d’eau et d’énergie nécessaire par rapport aux cultures classiques. Elle ne requiert pas non plus de pesticide.
Pourquoi on la suit ? La croissance démographique nécessitera d’augmenter les terres agricoles et la production de protéine, notamment pour les animaux. Les besoins en farine de poisson devraient tripler d’ici 2050. Cette méthode permet de cultiver une nourriture ultra protéinée tout en réduisant drastiquement les besoins en énergie, en eau et en pesticides. Elle peut facilement être utilisée en milieu aride. Les algues sont également utilisées dans le secteur des cosmétiques dans les pays asiatiques. Ce marché est donc de plus en plus porteur pour faire face à des besoins croissants en nourriture tout en réduisant les besoins énergétiques. Inalve, qui levait 1,6 million d’euros en 2019, est suivie de près par les acteurs de l’écosystème startup, petits ou grands. Elle a notamment été sélectionnée par le CIC Lyonnaise de Banque, qui couvre tout le quart Sud-Est de la France, pour un programme d’accélération de 48h dédié à 20 startups à fort potentiel.
L’entreprise transforme les petits modèles automobiles diesel (Fiat, Peugeot 107, Citroën C1…) en voitures électriques, en quelques heures. Basée à Orléans, la startup conserve le maximum de pièces et intègre des batteries dotées d’une autonomie d’une centaine de kilomètres pour réduire le coût de cette transformation. Ouverte en 2019, l’entreprise réalisera ses premières ventes en 2020.
Pourquoi on la suit ? La France devrait adopter au premier trimestre 2020 un arrêté autorisant la pratique du retrofit (transformation d’un véhicule diesel en électrique). Réservé dans un premier temps aux modèles de collection, le processus s’ouvre désormais aux véhicules classiques. Cette solution permettrait de démocratiser l’adoption de l’électrique en réduisant son coût et en évitant la construction et la destruction d’un autre véhicule. Une fois certifiées grâce au futur arrêté, les automobiles pourront circuler librement. Le retrofit s’inscrit dans une autre tendance : la réduction de la pollution dans les grandes agglomérations, comme à Paris où la Mairie souhaite interdire la circulation des véhicules polluants d’ici quelques années. Après avoir réalisé ses premiers prototypes en 2019, Transition-One prévoit déjà de nombreux recrutements en 2020 et l‘ouverture de garages agréés dans les années à venir.
La startup française Origin Lab a lancé son propre protole blockchain et la cryptomonnaie qui va avec, Dune. Le projet est soutenu par le fonds franco-américain Starchain Capital (Cyril Paglino) et des investisseurs français comme Xavier Niel, Marc Simoncini ou encore Oussama Ammar.
Pourquoi on la suit ? Depuis l’apparition du Bitcoin et d’Ethereum, les cryptomonnaies font rêver autant qu’elles interrogent. Cette année encore, leur valeur a connu des top et des flop. Dune est d’ailleurs née de la scission d’un autre projet de blockchain, tezos, qui peine à décoller malgré les 200 millions de dollars investis. Cette nouvelle année permettra de voir quelle tendance se dessine pour le secteur et quelle place peut y prendre ou non Dune.
Les grandes dames qui ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers
Depuis son arrivée sur le territoire en 2004, la plateforme de covoiturage a déjà réalisé plusieurs pivots. En 2011, elle passe à un système payant et grandit au point de révolutionner notre manière de voyager. Leader du secteur en France, ses ambitions ne faiblissent pas. Après son lancement sur la marché européen en 2012, elle a choisi de se tourner vers les bus en rachetant la flotte de la SNCF (Ouibus) en 2018. Cette année, plus de 70 millions d’usagers en Europe ont utilisé la plateforme.
Pourquoi on la suit ? Pour la première fois en 2018, BlaBlaCar annonçait sa rentabilité. Encore à la recherche d’un business model efficace et stable, l’entreprise a choisi de s’étendre sur le secteur russe. En un an, elle a développé 400 contrats avec des autocaristes et vient de racheter la plateforme de vente de tickets de bus, Busfor. Le marché russe représente 20 millions d’utilisateurs potentiels. Ses dirigeants espèrent tester un nouveau business model sur ce territoire et faire évoluer leur offre en Europe. Mais ce qui est intéressant à suivre pour l’année à venir, c’est la manière dont cette dernière vivra l’installation de l’allemand Flixbus et son offre gratuite de covoiturage longue distance sur le territoire français.
La startup propose une dématérialisation des tickets-restaurants sur une carte à puce Mastercard. Ce système présente plusieurs avantages : grande comptabilité, possibilité de payer jusqu’à 19 euros en chèque restaurant par jour et de compléter le reste directement avec son compte bancaire sans sortir une autre carte. Lunchr permet également d’obtenir des réductions chez des restaurateurs. La jeune entreprise montpelliéraine lancée début 2018 comptabilise déjà 3500 entreprises clientes.
Pourquoi on la suit ? Le cartel des tickets-restaurants qui détient 95% du marché, formé par Natixis, Chèque déjeuner, Sodexo et Edenred, vient encore une fois d’être épinglé par l’Autorité de la concurrence. En plus d’une belle amende de 414 millions d’euros, c’est aussi la fin d’une entente bien rodée qui se profile à l’horizon et pourrait bien laisser un peu de place à Lunchr en 2020. Après une levée de 30 millions d’euros en 2019, elle en envisage une prochaine pour se lancer en Europe en 2020. Pratique et facilement déplorable, Lunchr pourrait bien grignoter quelques parts de marché à ses concurrents l’année prochaine.
Les reconversions d’entrepreneurs aguerris
L’écosystème s’attendait à une nouvelle levée de fonds pour Snips, c’est finalement son rachat par Sonos qui s’est opéré cette année. Pour autant, pas question pour son fondateur, Rand Hindi, de se reposer sur ses lauriers. Il repart déjà sur un nouveau projet avec Zama.ai, une solution de cybersécurité réalisée en open source.
Pourquoi on la suit ? Les scandales liés à la protection des données et à la surveillance effectuée par les réseaux sociaux, les gouvernements, les smartphones…poussent les citoyens et les entreprises à vouloir se protéger davantage. Le produit proposé par Rand Hindi, cet entrepreneur controversé de l’écosystème français, ne peut qu’interpeller. Le marché de la cybersécurité s’ouvre à de nouvelles solutions et 2020 sera l’occasion de voir si Zama.ai fera partie de celles qui sortent du lot.
Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. En cette fin d’année 2019, Marc Simoncini a lancé Angell Bike, un vélo électrique doté de multiples atouts : autonomie de 70 km, poids inférieur à 2 kilos, des feux hyperboliques clignotants, un détecteur de chute et trois modes de conduite différents.
Pourquoi on la suit ? Marc Simoncini est un entrepreneur qu’on ne présente plus. Après le succès de Meetic, il investit dans de nombreuses startups (Winamax, Made.com, Ouicar ou encore Devialet). Autant dire que son flair est plutôt aiguisé. Désormais c’est donc dans un secteur en plein essor, celui de la mobilité électrique, qu’il mise avec son vélo, Angell. Son prix est à la hauteur de la prestation : 2700 euros. En comparaison, les premiers modèles de vélo électrique sont vendus autour de 700 euros. Dans un marché ultra concurrentiel, ce vélo de luxe ciblant principalement les urbains et vendu à prix d’or saura t-il trouvé son public ? 2020 nous le dira.
Suite à sa destitution à la présidence de Radio France, Mathieu Gallet a choisi de surfer sur la vague du podcast. Le format signe son grand retour depuis quelques années. Avec Majelan, l’entrepreneur fédère sur sa plateforme des programmes audio de divertissement, des podcasts, des livres audio, des reportages…pour tous les âges. Des créations originales sont également développées.
Pourquoi on la suit ? À peine sortie de l’esprit de son fondateur, Majelan suscitait déjà quelques questions sur le mode d’acquisition des contenus. Malgré cela, l’expérience de son fondateur couplée à la folie qui entoure le secteur du podcast en font un concurrent des plus sérieux sur le marché de la curation de contenus. L’entreprise vient d’ailleurs de lever 6 millions d’euros.
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