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Année faste pour l’écosystème français ! Comme tous les ans, les startups françaises battent le record des fonds levés mais elles le font avec la manière : selon le décompte de notre MaddyMoney, elles ont engrangé 4,547 milliards d’euros, soit une amélioration de 40% par rapport à 2019. Ce qui en fait la croissance la plus conséquente de ces cinq dernières années ! Le phénomène startup est donc – pour l’instant – loin de se tarir. Le nombre d’opérations en atteste également, avec 712 tours de table recensés, une augmentation de 8% par rapport à l’an dernier et, surtout, le retour de la croissance après une année 2018 en berne de ce côté-là (-4,6%).
L’écosystème se structure et les projets mûrissent, réclamant des fonds toujours plus importants. Couplé au fait que les méga-levées ont été nombreuses cette année – pas moins de cinq ont dépassé les 100 millions d’euros – cela explique que le ticket moyen ait bondi de deux millions d’euros, à 6,8 millions d’euros. Pas question cependant de penser qu’il n’y aurait de l’argent que pour le late stage, le ticket médian s’établissant à 2 millions d’euros. En outre, 17,8% des tours de table sont inférieurs à 1 million d’euros, un chiffre certes en baisse par rapport à 2018 (24%) mais qui démontre que l’early stage est loin d’être anecdotique dans le paysage financier.
Des levées de fonds loin d’être paritaires
Le mouvement Sista avait souligné début 2019 les difficultés que rencontrent les entrepreneures lors de la recherche de financements. Le bilan de l’année révèle, une fois de plus, l’étendue du problème : à peine 15% des entreprises qui ont levé des fonds cette année comptent au moins une femme parmi les cofondateurs et ces dernières ne représentent que 6,39% du total des fonds rassemblés cette année par les startups. Et aucune startups du top 10 des levées de fonds de l’année ne compte de femme parmi ses cofondateurs… L’écosystème financier est donc encore loin, très loin, trop loin de la parité !
Notons également que près d’un tiers des entreprises qui ont levé des fonds en 2019 n’ont été fondées que par une seule personne. Une réalité qui tranche avec le discours des investisseurs qui disent privilégier les équipes à plusieurs fondateurs : c’est vrai mais les solopreneurs sont loin d’être marginaux ! Et force est de constater que les hommes sont plus nombreux à se lancer en solo et à séduire les investisseurs puisque seulement 4,2% des levées de fonds ont été bouclées par des entreprises fondées par des femmes seules.
Cinq startups ont dépassé les 100 millions d’euros levés
Meero a explosé les compteurs avec son opération à 205 millions d’euros, bouclée en juin. L’entreprise a pulvérisé le record de fonds levés par une startup, jusque-là détenu par Eren Renewable Energy, avec 200 millions d’euros levés en 2015. La jeune pousse est donc entrée en grande pompe dans le club des licornes françaises.
Avec un tour de table à 150 millions d’euros, Doctolib n’a pas démérité mais accroche seulement la seconde place du podium. La startup Medtech prouve, s’il en était encore besoin, qu’elle fait figure de poids lourd du secteur. Là encore, l’opération a permis à la jeune pousse de passer le cap du milliard de dollars de valorisation.
C’est un duo qui occupe la troisième place : Ÿnsect et ManoMano ont tous deux levé 110 millions d’euros, respectivement en février et en avril. Preuve que le B2B réussit à l’Agritech tandis que les services aux particuliers ont le vent en poupe !
Enfin, Algolia a lui aussi bouclé un tour de table à 100 millions d’euros en octobre, rappelant que les technologies marketing sont loin d’être has been. Internationalisation et recrutement sont, comme pour ses comparses, au programme de la jeune pousse.
Les autres levées du top 10…
Dashlane : 98,6 millions d’euros
Wynd : 72 millions d’euros
Vade Secure : 70 millions d’euros
Payfit : 70 millions d’euros
Alizé Pharma III : 67 millions d’euros
… et celles de plus de 50 millions d’euros
BioSerenity (65 millions d’euros), Mirakl (62 millions d’euros), M2i Life Sciences (60 millions d’euros), Shift Technology (53 millions d’euros), ContentSquare (52 millions d’euros) et Jobteaser (50 millions d’euros).
Les secteurs en vogue…
Sans surprise, les technologies médicales figurent encore une fois parmi les hits de l’année. Avec 11,3% des fonds levés pour 8,3% des opérations de l’année, le secteur est le plus représenté à la fois en valeur et en volume. Et c’est sans compter les biotechnologies qui pèsent elles pour 10,2% des fonds levés et près de 5% des opérations… Les deux secteurs ont en outre réussi à placer deux représentantes dans le top 10 (Doctolib et Alizé Pharma 3), joli !
Les technologies marketing réalisent un beau coup, avec 9,4% des fonds levés pour 7% des opérations de l’année, ce qui en fait le deuxième secteur le plus important en valeur. Le secteur peut compter sur la bonne performance de ses premiers de cordée, dont Algolia qui figure dans le top 10 de l’année, mais aussi sur des résultats constants : en-dehors du mois de décembre, le secteur a compté au moins une levée par mois. Une belle perf !
En volume, ce sont les Fintechs qui s’imposent derrière les technologies médicales, avec 7,7% des opérations annuelles mais seulement un peu moins de 6% du montant total rassemblé. Le secteur connaît une certaine effervescence, avec de nombreux projets qui se lancent : les prochaines années devraient réserver de belles surprises de ce côté-là avec des opérations de plus en plus importantes à la clé.
À suivre : la Proptech, qui se distingue avec de nombreuses opérations (6,4% des tours de table de l’année) mais des montants encore trop faibles pour figurer parmi les secteurs les plus en vue de l’année. Le secteur se structure progressivement et a oscillé cette année entre quelques tours de table majeurs et de nombreux tours d’amorçage. Notons également la belle performance de la cybersécurité, seul secteur qui réussit à placer deux représentantes dans le top 10 (Dashlane et Vade Secure) !
… et les autres
Avec seulement 1% du montant total levé cette année, l’ecommerce est clairement sorti de son âge d’or. L’heure est au B2B, à la techno pure et dure et les marketplaces non servicielles sont à la peine. Le secteur se cristallise autour de quelques poids lourds mais laisse peu d’espoir aux petits poucets.
Ce n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler une contre-performance mais la mobilité déçoit quelque peu : avec seulement 24 opérations (3,3%) et moins de 215 millions d’euros rassemblés (4,7%), le secteur est loin de voir grandir le nouveau BlaBlaCar ou de couver le prochain Uber.
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Yalayolo Magazine