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La NASA prend enfin au sérieux l’une des menaces majeure pour la vie sur Terre. Les administrateurs de l’agence spatiale ont annoncé lundi que la NASA prévoyait de lancer un télescope spatial pour surveiller les astéroïdes dangereux, dans le cadre de sa stratégie de défense planétaire. Le télescope utilisera le rayonnement infrarouge pour détecter la chaleur des roches qui traversent l’espace. Les administrateurs de la NASA l’ont nommée provisoirement « Mission de surveillance des objets proches de la Terre »(NEOSM). « C’est un grand pas en avant pour la réflexion sur le destin des humains, car les dinosaures n’avaient certainement pas de programme de détection des astéroïdes pour se protéger », a déclaré à Yalayolo Magazine US Richard Binzel, chercheur sur les astéroïdes et professeur des sciences des planètes au MIT.
« La communauté scientifique planétaire plaide depuis près de 30 ans pour améliorer nos connaissances de ce qui se passe là dehors. C’est donc une percée qui se prépare depuis des décennies. » La nouvelle mission de la NASA devrait coûter entre 500 et 600 millions de dollars. Elle pourrait être lancée dès 2025, mais il n’y a pas de calendrier officiel. « Nous sommes enfin en mesure de dire que nous sommes prêts à aller de l’avant », a déclaré Lori Glaze, directrice de la Division des sciences des planètes de l’agence, lors d’une réunion du comité de la NASA. « C’est vraiment une grande nouvelle qu’on y arrive. »
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‘La défense de la planète est une chose à laquelle nous devons faire face.’
Toute roche spatiale dont l’orbite se trouve à moins de 200 millions de kilomètres du Soleil est considérée comme un NEO (Near Earth Objects : objets proches de la Terre). Jusqu’à présent, l’humanité en a localisé environ 15 500.
Le but de la surveillance des objets géocroiseurs est d’éviter une surprise comme celle que les dinosaures ont eue il y a 65 millions d’années, lorsqu’un astéroïde d’environ 10 km de largeur s’est écrasé à la surface de la Terre. L’impact a provoqué un tsunami de plusieurs kilomètres de haut, a déclenché des incendies de forêt et a libéré des milliards de tonnes de soufre dans l’atmosphère, cachant ainsi le Soleil pendant des années. Ce fut la fin de l’ère des dinosaures.
Mais jusqu’à présent, les scientifiques ont manqué beaucoup de gros objets dangereux qui s’approchaient de la Terre. En 2013, un météore mesurant 20 mètres de diamètre et se déplaçant à 64 000 km/h est entré dans l’atmosphère et a explosé au-dessus de Tchéliabinsk, en Russie centrale. L’explosion a déclenché une onde de choc qui a brisé des vitres et endommagé des bâtiments dans toute la région, blessant plus de 1 400 personnes.
Selon la modélisation de la NASA, un événement comme le météore de Tchéliabinsk se produit environ tous les 60 ans. Le même jour, un autre astéroïde, plus gros, s’est approché à moins de 27 000 km de la Terre.
« L’espace nous rappelle de temps en temps que, oui, à une échelle de temps historique, ou du moins une échelle de temps géologique à coup sûr, la défense de la planète est quelque chose dont nous devons nous occuper« , a déclaré Thomas Zurbuchen, un administrateur associé à la NASA, lors de la réunion du comité.
L’espace nous a envoyé un autre rappel du genre en juillet dernier, lorsqu’un astéroïde de 130 mètres de large, qui « anéantirait la ville », est passé à 73 000 km au-dessus de la Terre.
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La NASA n’a pratiquement pas eu d’avertissement au sujet de ce type de roche car à l’heure actuelle, la seule façon pour les scientifiques de suivre un NEO est de pointer un télescope au bon endroit et au bon moment. Les télescopes détectent la lumière du Soleil que les astéroïdes réfléchissent, mais plus l’astéroïde est petit, plus la réflexion est faible ; de plus, certains astéroïdes ne sont pas très réfléchissants.
« La chance n’est pas une solution, et jusqu’à présent, nous avons compté sur la chance », a déclaré Richard Binzel.
La NASA espère résoudre ce problème avec le télescope NEOSM. L’agence n’a pas encore publié de plans de conception ni d’échéancier officiel pour le projet, mais a déclaré qu’elle utilisera les plans antérieurs pour une mission similaire, appelée NEOCam, qui n’a jamais été entièrement financée. Le télescope NEOCam aurait orbité autour de la Terre et balayé le ciel à la recherche d’objets géocroiseurs (astéroïdes et comètes) d’environ 140 mètres — soit assez grands pour causer des dommages importants si l’objet s’écrasait sur Terre.
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De même, le plan pour le nouveau télescope pour détecter les astéroïdes prévoit l’utilisation de capteurs infrarouges à détection de chaleur, capables de détecter même les astéroïdes les plus sombres, plus difficiles à trouver. Puisque les roches de l’espace sont réchauffées par le Soleil, elles émettent de la lumière infrarouge, même lorsqu’elles sont trop sombres pour que les télescopes au sol puissent les voir. Les capteurs infrarouges permettront également au télescope de mesurer la forme, la taille, la composition et l’orbite des objets entrants.
Le télescope WISE (Widefield Infrared Survey Explorer) inauguré il y a 8 ans par la NASA a utilisé une approche similaire de surveillance infrarouge pour trouver au moins 230 objets NEO.
Cependant, WISE est moins puissant que ne l’aurait été NEOCam, a un champ de vision plus petit et s’appuie sur une ancienne caméra qui nécessite un refroidissement cryogénique. De plus, WISE n’a pas été conçu uniquement pour détecter les astéroïdes. Sa mission principale, achevée en 2011, consistait à photographier l’ensemble du ciel à deux reprises, en reproduisant en détail les galaxies, étoiles et astéroïdes éloignés.
‘Un grand pas en avant’
En 2005, le Congrès américain a demandé à la NASA de traquer 90% des astéroïdes NEO d’une largeur de 140 mètres ou plus d’ici 2020. En décembre dernier, cependant, les télescopes terrestres et spatiaux avaient trouvé moins du tiers de ces objets géocroiseurs.
La proposition NEOCam a été présentée en 2006, puis de nouveau en 2010. La NASA a choisi la proposition de 2010 pour le développement technologique, mais a choisi de financer d’autres projets lorsqu’il était temps de choisir de nouvelles missions en 2017.
« Il y a eu une impasse entre la NASA et le Congrès sur la façon de le faire et de payer, et ce qui s’est passé aujourd’hui est un grand pas en avant », a déclaré Richard Binzel.
Il a ajouté que le nouveau télescope « a l’air d’être comme NEOCam dans tous ses aspects sauf le nom. »
Mais il y a une différence clé : le nouveau télescope impliquera une nouvelle équipe de scientifiques.
« C’est bien d’aller de l’avant, mais quand on commence à changer l’équipe, cela crée un risque supplémentaire », a déclaré à Yalayolo Magazine US Mark Sykes, directeur du Planetary Science Institute et scientifique de l’équipe NEOCam. « Cela augmente la probabilité que les meilleures décisions ne soient pas prises. Cela pourrait avoir un impact sur le bon fonctionnement d’une mission et sur ce que nous en retirons. »
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Thomas Zurbuchen a toutefois indiqué que le projet impliquera toujours l’équipe de NEOCam. En fin de compte, la décision est un pas vers la mise en orbite d’un télescope qui détectera les astéroïdes.
« C’est la première fois que la NASA s’engage à effectuer un projet scientifique destiné à rechercher des objets géocroiseurs« , a déclaré Richard Binzel. « Ils ont toujours dit ‘nous l’étudierons, nous l’étudierons’, et maintenant ils disent ‘nous allons le faire’. »
Version originale : Morgan McFall-Johnsen/Yalayolo Magazine
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