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Les voyages d’affaires représentent 28% du trafic aérien, pour un budget de 26 milliards d’euros pour les entreprises en France en 2018. La réalité virtuelle peut permettre de réduire ce coût financier et environnemental. C’est en tout cas le pari de MiddleVR.
Le “flygskam” ou “honte de prendre l’avion”, mouvement venu de Suède visant à limiter, voire réduire à zéro, ses déplacements en avion, a récemment défrayé la chronique. Une prise de conscience qui a fait écho au choix de la jeune activiste pour le climat, Greta Thunberg, de se rendre à un sommet de l’Onu à New York en bateau plutôt qu’en avion, avec la polémique qui est allée avec. Dans ce contexte, la question de la réduction des voyages d’affaire en avion, en mode George Clooney dans In The Air, va inéluctablement être mise à l’agenda des entreprises.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), plus de 50 % des émissions de CO2 des entreprises sont liées aux déplacements professionnels. De son côté, le WWF estime que si chaque entreprise européenne réduisait de 20 % ses déplacements, cela représenterait une économie annuelle de plus de 22 millions de tonnes de CO2. Et au-delà de l’économie environnementale, le gain financier n’est pas négligeable : le budget voyages d’affaires, pour l’année 2018 en France, s’élevait à plus de 26 milliards d’euros (source CWT & GBTA). Les dépenses liées aux déplacements professionnelles représentent d’ailleurs le 3ème poste de dépenses des entreprises. Sans parler des déplacements en avion (en France ou à l’étranger) pour des réunions qui ne durent parfois pas plus d’une journée et qui génèrent stress et fatigue chez les collaborateurs. Et si la solution était la réalité virtuelle ?
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Déplacements professionnels VS téléportation en réalité virtuelle
C’est le pari de Middle VR. En 2016, l’entreprise française a lancé une solution intitulée Improov qui permet, à l’aide d’un casque en Réalité virtuelle (RV) de réaliser des réunions avec des collaborateurs à distance. Concrètement, lorsque vous mettez le casque, vous vous retrouvez dans la peau d’un avatar, qui cligne des yeux, fait bouger ses lèvres en fonction de vos paroles, et peut même se lever si vous faites de même. Vous pouvez alors vous adresser aux avatars des autres participants à la réunion, façon conseil des jedis dans Star Wars.
“Au départ, nous avons développé ce service à destination des ingénieurs, raconte Sébastien Kuntz, fondateur de MiddleVR. L’idée était de faciliter les réunions entre ingénieurs et commerciaux notamment, en permettant de visualiser des modèles d’avion par exemple en taille réelle. C’est très pratique pour tout ce qui touche aux enjeux de design”. Aujourd’hui, MiddleVR revendique une quarantaine de clients pour sa solution Improov, parmi lesquels on trouve la Nasa et L’Oréal. Excusez du peu.
MiddleVR surfe ainsi sur une tendance qui traverse le monde du travail : la collaboration à distance qui revêt diverses pratiques intégrées par nombre d’employés dans les entreprises. “Pour de nombreux échanges, un coup de téléphone suffit”, insiste Sébastien Kuntz. Les outils collaboratifs permettent à des équipes multisites de travailler et communiquer ensemble. Outils de partage (partage d’écran, d’agenda, de fichier) ou de mise en relation (tchat, messagerie instantanée, visioconférence, réseaux sociaux), ils favorisent les échanges d’un bout à l’autre du monde.
Outre les réunions, une autre application de la VR est de pouvoir former des collaborateurs à distance : “J’ai travaillé dans des entreprises où leur seul centre de formation était à Nantes. Il fallait alors déplacer tous les collaborateurs là-bas à chaque fois, ce qui consomme de l’énergie, du temps et de l’argent”, explique M. Kuntz. On peut aussi penser aux salons professionnels : la VR permettrait d’éviter aux exposants de devoir transporter les énormes machines qu’ils souhaitent commercialiser, la VR proposant une immersion de grande qualité.
Evidemment, la VR a ses limites. Si elle permet d’abolir la frontière de l’écran, l’absence de contact direct peut parfois être un problème. “Il est clair que je ne conseillerais pas de réaliser une grosse négociation commerciale en VR, assure Sébastien Kuntz. On ne peut pas jouer sur les affects aussi bien qu’en vrai, il y a des signes non verbaux qu’on ne peut pas appréhender.” Mais qui sait, la réalité virtuelle sera peut-être un jour si performante qu’elle permettra de reproduire tous ces signaux qui ne peuvent être transmis que dans le cadre d’une proximité physique…
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Yalayolo Magazine