[ad_1]
Au cours des 17 années qui se sont écoulées depuis son départ des États-Unis pour la France, Erin Meyer a entendu les Français utiliser des mots… intéressants pour décrire leurs collègues américains. À savoir : « superficiels », « hypocrites » et « faux ». Parallèlement, Erin Meyer a relevé que de nombreux Américains se plaignaient de leurs collègues français en les qualifiant de « froids », « hostiles » et « pas très sympas ».
Erin Meyer est professeure à l’INSEAD (Institut européen d’administration des affaires) et auteur du livre « The Culture Map », publié en 2014. Ayant étudié les différences culturelles et les ayant vécues de près, la quadragénaire sait à quel point il est facile de se sentir frustré ou déboussolé quand on fait des affaires à l’étranger. L’une des plus grandes différences entre les cultures française et américaine, a expliqué Erin Meyer à Yalayolo Magazine US, réside dans le fait que les Français ressemblent davantage à des noix de coco quand les Américains, eux, ressemblent à des pêches.
Pensez à une noix de coco : c’est dur à l’extérieur, mais ça s’adoucit quand on creuse plus profondément. C’est ainsi que fonctionnent les Français – ils mettent du temps avant de s’ouvrir mais une fois qu’ils l’ont fait, ils sont francs et sincères.
Maintenant, pensez à une pêche : c’est doux à l’extérieur, mais on finit par tomber sur un noyau dur. C’est ainsi que fonctionnent les Américains – ils sont chaleureux et amicaux dès le départ, mais ils se referment ensuite et ne révèlent rien de plus qui touche au personnel.
Ainsi, selon Erin Meyer, les Français « ne parlent pas de leur vie privée avec des inconnus ». En général, ils ne mettent pas de photos de famille sur leur bureau. Elle poursuit en affirmant que les Français sont « très formels vis-à-vis des personnes avec lesquelles ils n’ont pas encore construit de relation. Et qu’il est peu probable qu’ils sourient ou parlent beaucoup avec des gens qu’ils ne connaissent pas très bien ».
Mais au fur et à mesure que l’on fait connaissance avec les Français, ajoute Erin Meyer, « ils deviennent de plus en plus chaleureux, de plus en plus amicaux. Ils s’ouvrent davantage sur leur vie privée et, habituellement, une fois que vous avez atteint ce niveau de proximité, la relation se poursuit. Vous allez probablement garder cette relation le reste de votre carrière ».
Les Américains, de leur côté, ont eux « tendance à être très amicaux avec des inconnus et à parler très facilement de leur vie privée avec des personnes avec lesquelles ils n’entretiennent pas de relations étroites. Ils sourient beaucoup aux gens qu’ils connaissent à peine ».
Pourtant, « après avoir franchi un certain cap dans une relation amicale, [les Américains] ne se confient plus. C’est un peu comme s’ils se renfermaient. C’est ainsi qu’ils sont décrits par les Européens : Ils sont très amicaux, mais ils ne vous montent pas vraiment qui ils sont ».
Erin Meyer nous a raconté une anecdote qui illustre comment cette disparité entre la noix de coco et la pêche peut causer des problèmes. Autrefois, elle collaborait avec un cadre français qui a déménagé en Caroline du Sud, aux Etats-Unis, pour son travail. Ce cadre a eu un bébé, mais il n’était pas à l’aise à l’idée de parler de sa famille avec ses nouveaux collègues. Il ne trouvait pas cela approprié.
Et la conséquence, confie Erin Meyer, c’est que « les gens avaient du mal à le comprendre. Les membres de son équipe ne le trouvait pas vrai avec eux… et ils avaient l’impression qu’il se cachait derrière un bouclier, donc il était difficile pour eux de lui faire confiance ».
Dans son livre « The Culture Map », Erin Meyer explique qu’il existe d’autres cultures du type noix de coco comme la Russie, la Pologne et l’Allemagne. Le Brésil, quant à lui, est un autre exemple de culture de type pêche.
Notez qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie universelle quand on veut construire des relations. Il s’agit plutôt de comprendre les différences entre les cultures et d’essayer d’adapter son propre style de communication à celui des autres.
Version originale : Lea Bruel/Yalayolo Magazine
Lire aussi : Les 19 pays qui attirent le plus de Français en Erasmus
[ad_2]
Yalayolo Magazine