[ad_1]
Selon le psychologue et auteur américain Adam Grant, les chefs ont souvent de mauvaises intuitions. Adam Grant explique pourquoi : « Plus vous avancez dans votre carrière, plus vous pensez pouvoir bien juger une personne », mais il dit qu’il s’agit en réalité du contraire. Selon lui, les dirigeants encouragent souvent les « preneurs » même si les « donneurs » sont plus performants.
Adam Grant s’est rendu au Forum économique mondial de Davos l’année dernière pour découvrir ce que les dirigeants les plus influents du monde avaient à dire sur le pouvoir. Ses connaissances ont été compilées dans un livre Audible appelé « Power Moves ». Il a rencontré Sara Silverstein de Yalayolo Magazine US à la conférence de cette année pour discuter des erreurs que les gens font en termes de pouvoir.
Ci-dessous, une transcription de la vidéo.
Sara Silverstein, journaliste à Yalayolo Magazine US : Vous avez écrit un livre sur les donneurs et les preneurs, et vous arrivez à identifier les donneurs et les preneurs par ce qu’ils font quand ils ont du pouvoir. Qui font de meilleurs chefs, les donneurs ou les preneurs, et lesquels finissent par diriger ?
Adam Grant, auteur de « Power Moves » et professeur à l’école de commerce Wharton à Philadelphie : Eh bien, je pense que c’est le paradoxe non ? Beaucoup de choses nous prouvent que les donneurs sont de meilleurs chefs que les preneurs.
Les preneurs ont tendance à être arrogants. Ils visent les étoiles et prennent souvent des risques inutiles, ils ont des performances plus fluctuantes si vous suivez l’évolution du rendement total des actions ou des actifs de leur société.
Il existe des données sur des fonds spéculatifs vraiment amusantes, qui indiquent que si vous êtes un preneur dans le secteur des fonds spéculatifs, et ils arrivent à le déterminer lorsque vous êtes en entretien d’embauche, ils filment tout, puis ils voient si vous vous réjouissez du malheur des autres.
Beaucoup de preneurs font ça, ils adorent voir les autres échouer parce qu’ils pensent que ça veut dire qu’ils vont réussir.
En réalité, ils ont un rendement nettement inférieur sur 10 ans, mais dans le contexte du leadership, les preneurs ne sont pas simplement arrogants, ils ont également tendance à écraser les idées des autres, ils laissent les autres se sentir dévalorisés, ils ont beaucoup de mal à conserver leur talent car si vous êtes une star et que quelqu’un vous exploite en permanence, qu’est ce que vous faites? Vous saisissez la première occasion de travailler ailleurs et vous partez.
Les donneurs sont de grands chefs car ils s’attachent à élever les autres plutôt qu’à les descendre. Ils développent constamment les gens situés en-dessous d’eux hiérarchiquement, mais ils manquent souvent des opportunités de leadership car ils ne font pas en sorte de se mettre en avant pour se faire connaître.
Sara Silverstein : Dans votre livre, vous affirmez que les chefs au-dessus d’eux ne leur offrent pas de promotion ou ne peuvent pas identifier les preneurs… Est-ce que vous pouvez l’expliquer ?
Adam Grant : Je trouve ça terrifiant. En fait, plus vous avez de l’expérience dans votre carrière, mieux vous pensez juger une personne et vous vous dites : « voilà comment j’en suis arrivé là « . « Je suis vraiment doué pour savoir qui a du talent et en qui avoir confiance, et c’est comme ça que j’ai acquis mon pouvoir ». Et en réalité, c’est tout le contraire.
Plus vous avez du pouvoir, plus votre jugement est faussé, car les gens sont plus motivés à essayer de vous impressionner. Tous les preneurs en-dessous de vous sont de très bons menteurs, car ils savent que c’est comme ça qu’ils vont avancer. Et cela signifie que plus vous êtes puissant, plus vous devez vous fier au jugement des autres.
Il ne faut pas faire confiance à votre propre jugement ni au jugement d’autres personnes puissantes. Si vous essayez de juger s’il faut embaucher ou offrir une promotion à quelqu’un, si vous essayez de juger de sa valeur, il faut en fait aller voir ceux qui travaillent avec lui et ceux qui travaillent en-dessous de lui. Ce sont eux qui voient sa vraie personnalité parce que, si vous êtes un preneur, vous vous dites « wow c’est beaucoup de travail de faire semblant se soucier de tout le monde ». Alors vous réservez votre générosité aux personnes qui, vous pensez, peuvent accélérer votre carrière et puis vous entubez en quelque sorte les gens qui travaillent à vos côtés et en-dessous de vous.
Produit par : Sara Silverstein et Rachel Cohn/Yalayolo Magazine
Lire aussi : Les dirigeants d’entreprise devraient s’inspirer des abbés, puissants mais au service des autres
[ad_2]
Yalayolo Magazine