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Partir s’expatrier à Lisbonne ou même à Bali ? Les entrepreneurs français sont de plus en plus nombreux à sauter le pas. Ouvrir un bureau à Londres, Berlin ou New York ? Aussi ! En revanche, Helsinki est rarement sur leur feuille de route. La faute à un marché très restreint – 5,5 millions d’habitants en 2018, une météo moins clémente que dans la péninsule ibérique ou les contrées asiatiques et une réputation austère qui ne rend pas grâce à un écosystème en pleine ébullition. A rebours des idées reçues, la Finlande s’impose dans le paysage européen de la Tech, comme en témoigne l’événement Slush qui a eu lieu la semaine dernière.
Avec plus de 3000 startups, le pays est l’un des plus prolixes d’Europe. Un foisonnement de jeunes pousses qui est tel qu’une startup, une agence de coaching et une agence de relations presse ont mis au point le Startup100, un classement mensuel des startups finlandaises les plus en vue. L’écosystème entrepreneurial est donc loin de se limiter à Nokia, comme c’était le cas au début des années 2000, lorsque la firme représentait à elle seule 4% du PIB. « La chute de Nokia a favorisé l’émergence des startups finlandaises« , analyse Aymeric du Ranquet, chargé de développement à Business France Helsinki.
Depuis, la Finlande marche dans les pas de son voisin suédois, qui a déjà au compteur deux licornes (Northvolt et Klarna) et plusieurs introductions remarquées en Bourse, à l’instar de celle de Spotify. Le pays mise notamment sur le gaming mobile, avec le géant Rovio, créateur de l’emblématique Angry Birds qui a emmené dans son sillage tout le secteur du jeu vidéo et de ses déclinaisons en entreprise avec la gamification des interactions.
Concentrer les expertises
Loin de n’être qu’une usine à produire des startups, le pays se donne également les moyens de les soutenir : « en Finlande, on compte un investisseur pour deux startups« , vante Aymeric du Ranquet. Pas question cependant de déléguer intégralement le financement au secteur privé. Business Finland concentre dans la sphère publique les problématiques des startups liées au financement de leur croissance, à la manière d’une fusion entre Bpifrance et Business France.
Le pays a choisi la concentration plutôt que le saupoudrage : à un vaste réseau de structures d’accompagnement, la Finlande a préféré contribuer à faire émerger des acteurs majeurs et donc clairement identifiés et identifiables dans différentes verticales. Business Finland s’occupe donc du développement stratégique et financier des startups nationales ; pour ce qui concerne le développement commercial, c’est le campus Maria 01, installé à Helsinki, qui est devenu incontournable et qui se définit comme « la combinaison d’une communauté entrepreneuriale, d’un campus sélectif d’équipes techniques et d’un club d’innovateurs technologiques« , le tout sans but lucratif ; et en matière de recherche et développement, c’est VTT, le Centre National de la Recherche Technique de Finlande qui fait figure de tête de pont. Une stratégie aux antipodes de l’écosystème français, dont le foisonnement est reconnu en Europe… au risque de devenir illisible à la fois pour les startups nationales et pour les observateurs étrangers.
Une projection à l’international minutieusement préparée
Cela porte pourtant ses fruits, notamment en matière d’internationalisation. Le marché domestique limité impose aux jeunes pousses finlandaises de voir rapidement plus loin et ces dernières se structurent donc dans cette optique-là. Un paradigme dont Jean-Éric Paquet, directeur général de la recherche et de l’innovation de la Commission européenne, n’a pas manqué de chanter les louanges lors d’une conférence à Slush : « nos startups sont avant tout européennes : leurs talents sont européens, elles sont financées par l’Europe et s’adressent à un marché européen et non seulement national. Grâce à cela, nous créons plus de startups que les États-Unis« .
Les startups finlandaises aiment l’Europe et celle-ci le leur rend bien : 40% des dossiers qu’elles déposent en vue d’obtenir un financement européen sont acceptés, rappelle Business France. Un exemple pour les entreprises françaises qui rêvent grand mais ont parfois les yeux plus gros que le ventre, incapables de s’organiser de manière pérenne pour attaquer des marchés étrangers. Le programme France Export, porté par Business France, les chambres de Commerce et d’industrie, la CCI France International et Sopexa, doit justement permettre de mieux préparer les jeunes pousses françaises au développement international. En s’inspirant du modèle finlandais ?
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