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La privatisation et l’entrée en bourse de FDJ le 21 novembre a déjà connu un franc succès, plus de 500 000 particuliers ont déjà participé à la souscription, validant ainsi l’objectif premier du gouvernement : développer l’actionnariat populaire en France.
Cette stratégie ne date pas d’hier, les privatisations des géants français comme Suez, France Télécom ou Saint Gobain dans les années 1980 et 1990 poursuivaient déjà la même finalité. Mais légitimement, la fréquence des crises économiques, les krach boursiers et un sentiment généralisé de méfiance à l’égard des marchés financiers ont progressivement éloigné les ménages de l’actionnariat. Le nombre d’actionnaires particuliers a diminué de près de moitié depuis 2008. Alors pourquoi l’Etat est-il si décidé à faire revenir les Français sur les marchés ? Faut-il tirer profit de cette opportunité ?
Une aversion au risque qui soutient l’épargne au détriment de l’investissement
Selon la Banque de France, au premier trimestre 2019, les Français ont épargné plus de 135 milliards d’euros pour un taux d’épargne autour des 14%. Le Livret A, placement plébiscité, incarne l’importance de l’épargne pour les ménages. La crainte de perdre son emploi, la méfiance sur la pérennité du système de retraite, l’instabilité des cycles économiques sont autant de facteurs qui accroissent l’aversion au risque des citoyens. Selon un sondage d’Odoxa-Linxea de mars 2019, seulement 19% des français se déclaraient prêt à investir dans les actions.
“Je souhaite que la Française des Jeux redevienne l’entreprise des Français” – Bruno Le Maire, ministre de l’économie
Cette déclaration, paradoxale à première vue, prend son sens au regard du profil économique de la FDJ et des incitations de l’Etat. Car au-delà d’une source de profit individuel, acheter des actions c’est soutenir l’investissement, l’innovation et la compétitivité des entreprises.
La FDJ : un profil attractif et peu risqué
Le profil d’investissement du titre Française des Jeux est idéal pour des citoyens prudents souhaitant diversifier leur portefeuille. Les jeux abordables que proposent la FDJ sont en effet peu sensibles aux cycles économiques. En période de croissance ou au milieu d’une crise mondiale, nous continuerons sans doute de parier, cocher des numéros et gratter des tickets. Contrairement à Orange ou EDF qui ont pu décevoir les actionnaires particuliers depuis leur privatisation, la FDJ présente un caractère rassurant, stable et viable, capable de générer des rendements réguliers sur le long terme.
En 2020, l’entreprise prévoit de distribuer 80% de ses bénéfices en dividendes et sa bonne santé financière peut aussi convaincre les investisseurs néophytes, avec une croissance régulière du chiffre d’affaires. La FDJ est la deuxième plus grande loterie européenne et la quatrième au niveau mondial. A l’instar de l’essor du Made in France , la volonté affichée est de tourner les Français vers leurs entreprises. Le maintien de l’État au capital est aussi un facteur rassurant qui devrait vous motiver à investir. Aucun manque à gagner pour la collectivité puisque l’Etat conservera l’intégralité des recettes fiscales et sociales versées par la FDJ, soit 3,5 milliards d’euros. Un montant qui augmentera si l’entreprise continue de croître.
La bourse n’appartient pas aux initiés
Longtemps la bourse a semblé éloignée des citoyens. L’investissement et les connaissances nécessaires à sa pratique étant réservés à une élite financière initiée. Pourtant, l’actionnariat présente l’avantage indéniable de diversifier le portefeuille des français qui continuent à privilégier l’investissement immobilier alors que les prix du m2 sont à un niveau jamais atteint. Il est grand temps de démocratiser l’accès aux marchés financiers. Devenir investisseur ne devrait plus être conditionné par la richesse, le niveau d’études ou l’âge.
L’ère digitale a rapproché les marchés financiers des citoyens. L’accès généralisé aux informations financières des entreprises, l’essor des plateformes de trading social, l’émergence des banques en ligne et la baisse des frais de transaction et de garde qu’elle a induit participent à rendre la bourse accessible à tous.
La bourse, c’est aussi notre quotidien. Nos hobbies, nos passions ou nos valeurs sont autant de raison qui devraient nous pousser à investir dans les entreprises qui nous sont chères. Les décisions d’investissement peuvent traduire notre vécu, nos priorités et nos convictions. Alors si les Français ont toutes les raisons de rester prudent, la confiance globale envers le titre FDJ et sa stabilité offre une opportunité rare de réinvestir les marchés financiers et de reconnecter la bourse à l’humain.
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Par Elie Edery, directeur du département francophone chez eToro
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