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Manger moins gras et moins sucré, éviter les allergies, acheter plus local et durable, le tout grâce à votre téléphone portable : des dizaines d’applications s’emploient à répondre à ces attentes de plus en plus pressantes des consommateurs.
«Je conseille souvent Yuka et Open Food Facts à mes clients pour les aider à choisir leurs aliments», et la plupart du temps, «ça leur rend vraiment service», explique à l’AFP Fanny Marty, conseillère en diététique dans la Drôme.
Créé en 2012, Open Food Facts sert de socle commun à la majorité des applis nutritionnelles actuellement sur le marché, dont la populaire Yuka (5 millions d’utilisateurs), qui permet de décrypter les étiquettes en scannant leur code-barre via son smartphone.
Surnommée «le Wikipédia de l’alimentation», cette base de données est une plateforme collaborative qui «déchiffre les étiquettes des produits, les listes de leurs ingrédients et les traduit en types d’allergènes, additifs, etc.», détaille à l’AFP Pierre Slamich, son vice-président. Plus de 370 000 produits alimentaires ont déjà été recensés et le site est désormais traduit en une cinquantaine de langues, ce qui réjouit son dirigeant : plus il y aura de personnes concernées, «plus l’impact sur la santé publique sera maximal».
Notes et «paniers»
Depuis le lancement de Yuka en janvier 2017, «on observe régulièrement des changements de recettes» allant dans le bon sens, souligne à l’AFP sa co-fondatrice, Julie Chapon, qui «pense» que l’application a apporté sa «pierre à l’édifice». Financée sur fonds propres et via des dons, elle propose déjà un «programme nutrition» (59 euros) accessible sur son blog et lancera prochainement des fonctionnalités haut de gamme payantes.
Pour Fanny Marty, un bémol doit cependant être apporté : certains aliments, comme l’huile d’olive, sont notés «rouge» (d’un point de vue calorique, NDLR), alors qu’ils sont bons pour la santé en petites quantités, ce qui peut prêter à confusion.
Autre application en vogue, Too Good To Go («trop bon pour être jeté») promeut l’anti-gaspillage grâce à un principe simple : mettre en relation citoyens et commerces de bouche, afin que les premiers rachètent aux seconds leurs restes, invendus ou produits presque périmés, pour 2 à 5 euros. Chaque jour, 10 000 «paniers», dont on ne peut choisir le contenu – problématique pour les personnes souffrant d’allergies ou d’intolérances alimentaires – sont ainsi sauvés des poubelles de 4 500 commerçants partenaires en France.
Un succès tel que l’application, créée en juin 2016, a essaimé dans huit pays européens. «Nous fournissons un outil concret pour que chacun agisse à son échelle», indique à l’AFP Rose Boursier-Wyler, de chez Too Good To Go, qui se rémunère en prélevant 25% sur le montant de chaque panier, le reste allant au commerçant.
Apanage des «bobos» ?
Plus récente, Etiquettable informe sur les fruits et légumes de saison mais aussi sur les poissons menacés afin d’éviter de les acheter, renseigne sur les quelque 400 restaurants de proximité engagés dans une démarche locale ou bio, ou encore donne des recettes de cuisine «durable». Comment par exemple «cuisiner ses épluchures» ? Les fondateurs de cette application financée à 40% par l’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie) comptent se développer grâce à des offres de conseil aux professionnels de la restauration, notamment collective, car «c’est là où sont les vrais enjeux économiques, les besoins et les progrès à faire».
Au-delà de ces applications, estime Pierre Slamich, «il est essentiel» que le Nutri-Score, l’étiquetage nutritionnel choisi par la France à l’automne 2017 mais toujours facultatif, «devienne obligatoire» pour ne pas que ce mouvement global vers le «mieux-manger» reste «l’apanage de bobos parisiens». Un constat partagé par Shafik Asal et Marianne Petit, les fondateurs d’Etiquettable pour qui, «afin de faire bouger les choses sur l’alimentation, il faut s’adresser directement au consommateur» lambda, «et non pas aux seuls CSP++», d’où des applications gratuites, pour aller vers un «changement des habitudes alimentaires».
Selon une étude révélée en juillet par le magazine Linéaires, le profil nutritionnel des paniers des clients des «drive» Leclerc testant le Nutri-Score s’est de fait amélioré de 10%. Pourtant encouragés pas le gouvernement à adopter cet étiquetage, certains distributeurs optent pour leur propre application : Franprix lancera prochainement la sienne avec la start-up Siga et Système U présentera «Y a quoi dedans» le 5 septembre.
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Yalayolo Magazine