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Huawei n’est pas la seule entreprise chinoise à s’attirer les foudres de Donald Trump. En effet, la Maison-Blanche vient de placer huit nouvelles entreprises chinoises sur sa liste noire des sociétés auxquelles il est interdit de vendre des technologies. Celles-ci sont accusées d’être impliquées dans des violations des droits de l’homme contre des minorités musulmanes dans la région chinoise du Xinjiang, aux côtés de 19 agences gouvernementales chinoises et du bureau de la sécurité publique de la région autonome. Au total, ce sont ainsi 28 entités qui sont ciblées par Washington.
Pékin était friand de la reconnaissance faciale et des caméras de surveillance – il y en a plus de 200 millions en Chine – pour surveiller et contrôler les citoyens chinois, le gouvernement américain a donc logiquement décidé de pénaliser principalement les entreprises chinoises ayant recours à l’intelligence artificielle et à la vidéosurveillance. Parmi les entreprises blacklistées, on retrouve ainsi les géants de l’intelligence artificielle SenseTime et Megvii, deux sociétés soutenues par Alibaba qui ne cachent pas leur ambition de dominer le secteur, et les spécialistes de la vidéosurveillance Dahua et Hikvision, qui pèse 42 milliards de dollars en Bourse. Ces deux entreprises contrôleraient un tiers du marché mondial de la vidéosurveillance et disposent de caméras dans le monde entier. Désormais placées sur cette liste noire, les huit entreprises sélectionnées par Washington ont l’interdiction de collaborer avec des sociétés américaines, à moins d’obtenir une licence spéciale auprès du gouvernement américain.
Voici les 8 nouvelles entreprises placées sur la liste noire de l’administration Trump :
- SenseTime (intelligence artificielle)
- Megvii (intelligence artificielle)
- iFlytek (intelligence artificielle)
- Yitu Technologies (intelligence artificielle)
- Hikvision (vidéosurveillance)
- Dahua (vidéosurveillance)
- Xiamen Meiya Pico Information (récupération de données)
- Yixin Science and Technology (micro et nano-technologies)
Reprise cette semaine des négociations entre Pékin et Washington
Si les tensions entre les États-Unis et la Chine ne sont pas nouvelles, il s’agit cependant d’un tournant. Et pour cause, c’est la première fois que l’administration Trump prononce des sanctions contre l’Empire du Milieu au nom des droits de l’homme. «Plus précisément, ces entités ont été impliquées dans des violations des droits de l’homme et des abus dans la mise en oeuvre de la campagne de répression, de détentions arbitraires massives et de surveillance de haute-technologie de la Chine contre les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres membres de groupes de minorités musulmanes» dans le Xinjiang, a expliqué le Département du Commerce pour justifier la décision de placer ces huit entreprises chinoises sur la liste noire de l’administration Trump. Jusqu’à maintenant, la guerre commerciale sino-américaine était concentrée autour des questions de propriété intellectuelle et de sécurité nationale, comme l’a illustré le cas de Huawei, géant chinois accusé d’espionnage pour le compte de Pékin.
L’annonce des nouvelles entreprises ajoutées à cette liste noire intervient au moment où Donald Trump vient de signer un accord commercial limité avec le Japon, à quelques jours de la reprise des négociations commerciales avec la Chine. Dans ce contexte, la mise à jour de cette liste sonne comme un avertissement à Pékin : la position ferme adoptée par le président américain depuis le début de cette guerre commerciale, voilà 15 mois, ne va pas faiblir d’un iota. Le locataire de la Maison-Blanche se montre toutefois confiant quant à l’issue de cette nouvelle phase de négociations. «Je penche plutôt pour un grand accord», a déclaré Donald Trump en marge de la signature d’un traité commercial partiel avec le Japon.
En réalité, cette liste était prête depuis plusieurs mois et devait être dévoilée lors d’un discours du vice-président Mike Pense sur les droits de l’homme à l’occasion de l’anniversaire du massacre de la place Tinanmen, mais la prise de parole a finalement été repoussée indéfiniment, à la demande des autorités chinoises, pour permettre l’organisation d’un rendez-vous entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20, à Osaka en juin dernier. Malgré un climat qui reste extrêmement tendu, le vice-Premier ministre chinois Liu He, négociateur en chef de Pékin sur le commerce, doit rencontrer cette semaine à Washington le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, pour tenter de trouver une issue à la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques du monde.
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Yalayolo Magazine