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Considérée par certains comme une révolution aussi importante que l’invention d’internet, la technologie de la blockchain n’en est qu’à ses premiers pas opérationnels, en dehors du bitcoin et autres cryptomonnaies. Le mot est partout, suscite des conversations passionnées chez les spécialistes et est devenu une référence incontournable pour bon nombre d’entreprises de la tech.
Popularisée par le bitcoin, cette technologie permet de créer des sortes de grands registres virtuels, où des communautés enregistrent de manière infalsifiable leurs transactions, sans recours à une autorité centrale de contrôle. Pour certains visionnaires, elle doit permettre l’émergence de groupes capables d’échanger et de créer de la richesse ensemble de manière totalement décentralisée et autogérée, créant une économie affranchie des Etats, des banques ou des grandes entreprises. Certains imaginent par exemple des places de marché comme Amazon, fonctionnant de manière entièrement automatisée et entièrement auto-régulée par les participants.
Mais aujourd’hui, « on est encore en phase de développement de la technologie« , reconnaît Nicolas Cantu, co-fondateur de Chain accelerator, un incubateur de start-up spécialisées dans la blockchain installé à Station F, temple des jeunes pousses parisiennes. « On a des blockchains » comme celle du bitcoin ou de l’ethereum « qui savent proposer un registre décentralisé sur lequel on peut se connecter et tracer tout un tas de chose », explique-t-il. « Mais les applications concrètes sont en train d’être développées« , explique-t-il.
Quelques faiblesses constatées sur Ethereum
A Chain Accelerator, où 13 jeunes pousses sont actuellement couvées, une seule propose une application déjà « en production », c’est-à-dire opérationnelle. La startup BC diploma permet de certifier des diplômes universitaires, permettant ainsi à n’importe qui à travers le monde de prouver l’authenticité de son diplôme. Ailleurs, Carrefour a développé une application permettant d’assurer la traçabilité de produits agricoles comme le poulet d’Auvergne. Axa a lancé de son côté un système d’assurance pour les retards d’avions, qui permet d’indemniser le voyageur automatiquement en cas de retard, dès l’arrivée du vol. Depuis son lancement en septembre 2017, Fizzy a enregistré plus de 11.000 contrats d’assurance, et réalisé une centaine d’indemnisations, selon Laurent Bénichou, responsable de ce projet expérimental chez Axa.
Ethereum, la blockchain utilisée par Fizzy, a montré toutefois quelques faiblesses qui vont devoir être corrigées, relève Laurent Benichou. « Ethereum peut être congestionnée » parfois, ce qui contraint alors Axa à payer plus cher pour faire payer ses transactions en priorité, explique-t-il. « Ca dégrade un peu notre marge » « mais, pour l’instant, ce n’est pas un problème critique« , a-t-il indiqué. Pour Laurent Bénichou, la blockchain a en tout cas un brillant avenir. Le marché « n’est pas mature, mais il va se passer le même phénomène qu’avec la bulle internet du début des années 2000 », estime-t-il. « Il y a des projets qui vont mourir, car il n’y a pas de demande de l’utilisateur, mais il y a des projets qui vont durer et peut-être devenir des projets mondiaux ».
La généralisation à une échelle industrielle reste encore compliquée
« On a trouvé les premiers cas d’usage avérés » de la blockchain, renchérit Clément Francomme, le patron d’Utocat, startup spécialisée dans la blockchain, qui a aidé Axa à monter son projet. « Peut-être que d’ici deux ans, nous utiliserons tous sans le savoir des services qui utilisent un bout de blockchain« , souligne-t-il. Utocat, qui est en train de passer le cap des 20 salariés, opère par exemple déjà pour une grande banque une blockchain pour gérer des titres de sociétés non cotées.
Mais Kamel Zeroual, partenaire du fonds d’investissement dans la tech Serena VC, reste prudent. Pour lui, Fizzy n’est probablement encore qu’une expérimentation « un peu mieux marketée que la moyenne« . « Il y a eu beaucoup de proof of concept, d’expérimentations réussies, mais la généralisation à une échelle industrielle « reste encore un sujet compliqué » estime-t-il. « Tout le monde apprend« , souligne-t-il. « Dans les 12 mois à venir, on aura tranché: soit on constate que les promesses ne sont pas au niveau, soit les acteurs passent le pas » et la blockchain devient une vraie technologie industrielle, estime-t-il. « Il y a des projets très ambitieux qui permettent vraiment de remodéliser des chaines de valeurs et même des industries (…) mais qui ont un long chemin devant eux avant d’aboutir« , juge de son côté Nicolas Cantu.
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Yalayolo Magazine