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Faut-il avoir peur des drones civils et de leur capacité à embarquer des explosifs ? Peuvent-ils engendrer des catastrophes nucléaires, ou des attentats de masse ? Yalayolo Magazine fait le point sur cette nouvelle menace issue du ciel.
Samedi 4 août, en plein centre de Caracas, au Venezuela, alors qu’une parade militaire se tient au pied de la tribune sur laquelle le chef de l’État Nicolas Maduro réalise un discours, deux explosions retentissent. Le président est immédiatement protégé par les boucliers en Kevlar de ses gardes du corps. Sept militaires sont blessés. Selon les autorités, il s’agirait d’une tentative d’attentat par le biais de deux drones, des DJI Matrice 600 portant chacun un kilo d’explosif C4. Sur les images, on voit effectivement les militaires rompre les rangs et s’enfuir. Une autre vidéo montre l’explosion d’un drone Matrice 600 sans beaucoup plus d’images contextuelles. Réalité, montage politique… difficile de savoir ce qu’il s’est vraiment passé.
En France, ce lundi, c’est le fort de Brégançon, où le président Emmanuel Macron se trouve en vacances, qui a été survolé par un drone. La préfecture du Var a précisé que l’aéronef était tombé à l’eau, neutralisé par un brouilleur d’ondes. Début juillet, c’est Greenpeace qui avait symboliquement crashé un drone en forme de Superman contre l’enceinte réservée au stockage des combustibles usés en piscine d’une centrale nucléaire.
Ces trois évènements sans lien nous font nous interroger quant aux capacités des drones, notamment les quadricoptères accessibles au grand public, à mener de redoutables attaques. Représentent-ils un danger ? Quelle est vraiment leur force de frappe ?
Sur YouTube, une vidéo au contenu viral présente un micro-drone autonome doté d’une IA qui pourrait se ruer sur le visage de sa cible et exploser pour la tuer. Il s’agit en réalité d’une fiction, qui pose la question du potentiel létal des drones. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais apparaissent alors. Cliquez ensuite sur la roue dentée à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Stop Autonomous Weapons
Les drones porteurs de grenades de Daech
En France, dès 2014, une vague de survols de drones au-dessus des centrales nucléaires avait fait polémique et posé la question de l’éventuelle dangerosité des aéronefs. Il faut dire qu’à la même époque, Daech, sur les champs de bataille, commençait à exploiter des drones à des fins de renseignement, puis en les équipant d’explosifs. Les premières victimes d’un tel drone datent de début octobre 2016 : un drone piégé était tombé près de militaires kurdes ; l’explosion en a tué deux et blessé deux militaires français. Ensuite, l’organisation a modifié des petits quadricoptères semi-professionnels de type DJI Phantom et les a équipés d’un dispositif de largage pour bombarder en vol statique des positions avec des grenades M430. Ce type de munitions peut tuer dans un rayon de cinq mètres pour un poids de près de 600 grammes.
Mais, dans le cas du prétendu attentat contre Nicolas Maduro, les Matrice 600 de DJI peuvent effectivement transporter jusqu’à près de 6 kg de charge. Le transport de ce C4 est donc possible. Il existe toutefois quelques contraintes. Ainsi, à moins de piloter le drone à vue, donc tout près de la cible, il faut encore ajouter la masse d’une caméra FPV sur l’appareil, ainsi que le détonateur. De même, en zone urbaine, le pilote doit se trouver à proximité, puisque la portée maximale sans obstacle ni interférence est de 5 km.
Enfin, selon la charge embarquée, l’autonomie est plus ou moins importante. Par exemple, si l’on compte transporter une charge d’environ deux kilogrammes, l’autonomie est limitée à un peu plus de 25 minutes avec de bonnes batteries. Le délai est certes suffisant pour acheminer un drone suicide, mais il reste clair que ce type d’attentat nécessite des moyens financiers conséquents, ne serait-ce que pour faire l’acquisition de tels drones. Le tarif de ces appareils destinés aux professionnels, mais qu’il est possible d’acheter en quelques clics sur le site de DJI, s’élève tout de même à près de 5.700 euros en version de base.
Des centrales nucléaires conçues pour résister à un crash
Côté djihadistes, il est clair que les attentats sur le territoire français ces dernières années sont à tendance low cost. L’objectif consiste à faire beaucoup de victimes avec peu de moyens. Difficile donc d’imaginer des terroristes passant hors des radars des services de renseignement avec de coûteux drones pesant 15 kg pour commettre un attentat. En plus des moyens financiers conséquents, pour faire de nombreuses victimes, il faudrait coordonner plusieurs drones et disposer d’une logistique conséquente et d’une excellente maîtrise des explosifs.
Au niveau des centrales nucléaires, l’expérience de Greenpeace visait à démontrer qu’un drone chargé d’explosifs pouvait éventuellement percer la structure du bâtiment de stockage des déchets radioactifs. Côté enceinte renfermant le réacteur, il faut savoir que la paroi peut résister à une chute d’avion de type Cessna 210 (1.500 kg), ou Learjet (5.700 kg). Selon la puissance du réacteur, la paroi dispose d’une épaisseur allant de 90 à 120 cm et le dôme a une épaisseur allant de 80 à 82 cm. À l’intérieur, s’ajoute une peau métallique de 6 mm. Au niveau du bâtiment servant au stockage du combustible, la paroi est certes moins conséquente, mais même si le drone parvenait à la détruire, cela ne serait pas pour autant une véritable menace, selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Des drones pour détruire les avions ?
Si la portée d’attaques au sol par drones bombardiers reste donc limitée, ces derniers pourraient faire bien plus de dégâts en percutant un avion de ligne. La proximité d’un drone filmant le décollage d’un A380 sur l’île Maurice a dernièrement irrité les pilotes et provoqué le courroux de l’aviation civile. C’est effectivement dans ce domaine que les drones pourraient être les plus destructeurs.
C’est d’ailleurs dans la lutte contre les drones à proximité des aéroports et lors des décollages et atterrissages que les efforts se concentrent. Les expérimentations se multiplient, notamment avec des brouilleurs ou encore des lance-filets pour capturer les drones, comme le Skywall, ou encore les aigles chasseurs de drones.
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