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Pourquoi le coworking est si populaire? Avec la révolution numérique à l’œuvre, notre rapport au travail évolue. Le travailleur d’aujourd’hui questionne l’organisation classique au regard de cette révolution qui nous a libérés de certaines contraintes. Cette vague d’agilité et de flexibilité se répercute sur l’organisation des lieux de travail, devant répondre à ces nouveaux enjeux. Clément Alteresco a donc saisi cette opportunité pour créer Morning Coworking, des espaces de travail vivants qui s’adaptent aux besoins des travailleurs et à leurs métiers : concentration, rencontres et liberté afin que chacun se sente bien.
Bureaux Augmentés.
Chaque jour, près des 6 000 coworkers (freelances, entrepreneurs et salariés) créent, réfléchissent, et travaillent chez Morning Coworking. L’ensemble des équipes Morning expérimente et développe des outils, concepts et produits pour créer des lieux où il fait bon travailler, propices à la rencontre et à la collaboration.
Pour preuve, Morning a intégré la totalité de la chaîne de réalisation de ses espaces des travaux jusqu’à la décoration finale du lieu. Morning Coworking a également embauché des designers pour créer une ligne de mobilier et des ébénistes pour les prototyper à Paris. Penser, prototyper, tester, déployer ou recommencer, une boucle vertueuse pour Clément.
Chacun des 22 espaces Morning Coworking héberge un écosystème dynamique et unique, formé par des équipes de 2 à 50 personnes, occupant majoritairement un espace privatif et partageant des espaces communs pour échanger et se rencontrer, un peu comme le modèle de la colocation où chaque personne a sa chambre et se retrouve dans la cuisine lorsqu’il veut partager de bons moments.
D’Un Voyage Outre-Atlantique Et D’Une Expérience Vécue À La Création D’Un Business.
Deux projets majeurs au sein de Fabernovel ont mené Clément à s’attaquer au « bureau de demain ». Le premier est directement lié à une problématique pratique de Fabernovel lors d’un déménagement dans leurs nouveaux locaux. L’entreprise avait alors anticipé la croissance de son activité et donc pris à bail des bureaux plus grand pour accueillir de futurs salariés. En attendant, Clément cherche des colocataires pour sous-louer ses bureaux mais aucun service ne l’aide dans cette démarche… La plateforme bureauxapartager.com nait en 2007 pour résoudre ce problème. En 2008, toujours pour le compte de Fabernovel, Clément part à San Francisco et ouvre Parisoma, l’un des premiers espaces de coworking de la Silicon Valley. C’est à son retour à Paris, profondément convaincu par la puissance du « co » tel que le « coworking », la « communauté » ou encore l’ « écosystème », et de l’évolution des modes de travail qu’il se lance dans l’entrepreneuriat à 100% et excube le projet BAP.
Convaincu que les entreprises évoluant dans un écosystème collaboratif se développent bien mieux que si elles restent isolées, et après 5 ans d’exercice positif de Bureaux A Partager, Clément fonde Morning Coworking, son propre réseau d’espaces de coworking parisien. Des lieux pour vivre sa vision du travail de demain au service du besoin des salariés, freelances et entrepreneurs.
Comment a-t-il réussi à ouvrir une vingtaine d’espaces en 2 ans ? Morning Coworking est né en imaginant un modèle hybride d’immobilier d’entreprise offrant un besoin en fonds de roulement négatif. L’entreprise ouvre ses premiers espaces en misant sur l’occupation à court et moyen terme (1 à 3 ans) dans des bâtiments vacants, ne requérant ainsi que peu d’investissement de capital initial. Un deal gagnant-gagnant pour les propriétaires qui touchent une partie des revenus engendrés par la location des espaces par Morning. Désormais Morning Coworking ouvre surtout des espaces sur le long terme (bail de 10 ans), ce qui vient pérenniser son modèle économique.
Une Culture De L’Agilité Et De L’Autonomie Pour Aller Loin.
Dès le lancement de Bureaux A Partager, Clément tient à instaurer une culture d’entreprise engagée, basée sur la confiance et l’idée que le travail est à la fois source de bien-être et d’accomplissement. Il nous explique que “l’argent ne doit pas être le moteur principal du travail, c’est surtout l’envie d’avoir un impact positif dans son équipe et dans le monde qui nous entoure qui doit nous motiver chaque matin”. Et pour insuffler un esprit entrepreneurial, comme Clément considère ses salariés comme des associés, il a mis en place un plan de BSPCE pour toute son équipe, dès 12 mois d’ancienneté.
L’équipe de Morning Coworking profite de son développement pour faire évoluer son modèle RH. En effet, certains profils étaient en freelances au début de l’aventure, statut qui rejoint la vision de Clément qui souhaite que les Morning Managers, gestionnaires des différents espaces de coworking, soient autonomes. Peu à peu l’équipe entière passe en CDI, suite à la difficulté de trouver de bons profils acceptant d’être indépendants.
Clément croit à la confrontation des idées et au travail « en mode projet ». Chaque salarié est encouragé à donner des idées, se tromper, proposer, créer. « Je veux que chacun se sente acteur de son travail, ambassadeur de la mission de bousculer les codes et anticiper la manière dont nous voulons travailler demain ». « On ne rentre pas toujours dans des cases, notre culture est unique. Nous avons développé avec Marie Barbier, mon amie et première associée, un modèle RH qui ressemble à notre vision du travail, nous sommes un laboratoire vivant des nouvelles méthodes d’organisation ».
Il a lui même mis en pratique sa vision du travail en équipe pour développer BAP. Dès la première année Clément s’entoure au mieux en rejoignant le Réseau Entreprendre. Avec un programme qui permet d’échanger avec d’autres entrepreneurs sur tous types de problématiques et surtout de se sentir soutenu. Mais la clé pour Clément repose surtout sur ses amis avec qui il partage “de bons moments d’échange, de confrontation et de challenge, en buvant des bières ou par téléphone.” Il peut également compter sur le soutien de Stéphane Distinguin, le patron de Fabernovel, avec qui il garde des liens très proches.
Néanmoins, pour Clément, le développement de Morning Coworking a débuté “à l’arrache”. Un premier test se concrétise sur l’île de Jatte avec un espace de 1000m2. Une fois le contrat signé, un marathon se déclenche pour Clément : meubler, aménager, trouver les locataires… Premier passage chez Ikea avec 20000€ en poche afin de meubler les 1000 m2. Il met “les mains dans la glaise” pour réparer une fuite de WC qui embaume tout l’espace de coworking et pour gainer la fibre sur 12 étages, ou pour acheter 500 livres sur le BonCoin afin de meubler une bibliothèque… Autant d’efforts pour une belle réussite! En moins de 3 mois l’espace est complet, les postes à 300€ partent rapidement grâce notamment au marketing réalisé sur la plateforme BAP.
Une Prise De Participation Majoritaire Inattendue.
Pour lancer Bureaux A Partager, Clément Alteresco investit les 100 000 euros perçus lors de la revente de sa première startup Digitick à Vinvendi. Dès lors, l’aventure entrepreneuriale se poursuit, l’entreprise enregistre chaque année un résultat positif. Quelques années après la création de BAP, la société développe une nouvelle offre : la création de sa propre marque de coworking. Clément parvient à auto-financer son développement grâce à un fonctionnement « en bon père de famille » impulsé à l’ensemble de son équipe.
En 2016 puis 2017, le groupe réalise deux tours de table auprès de la Caisse des Dépôts puis d’Inter Invest Capital et lève plus de 3 millions d’euros pour accompagner sa croissance. Clément confesse alors « Si j’avais levé plus tôt, la boîte n’aurait certainement pas eu le même destin ».
Début 2019, le groupe composé de Bureaux à Partager et Morning Coworking connaît un grand tournant en s’associant à Nexity avec une prise de participation de 54%. L’entreprise reste aujourd’hui indépendante dans son fonctionnement cependant des synergies émergent entre les deux parties. Nexity permet notamment à Morning Coworking d’accélérer la prise à bail de ses espaces et d’ouvrir plus rapidement leurs nouveaux lieux. Un tournant qui permet également à Clément de réfléchir à de nouvelles opportunités… Affaires à suivre.
Chronique co-écrite par Florian Bercault, Adèle Pasquier d’Estimeo et Lea Bruel de Yalayolo Magazine.
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