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Facebook organisait mercredi 14 juin 2017 une journée de hackathon à Paris, dédié aux médias.
En début de l’année, le réseau social de Mark Zuckerberg a lancé « The Facebook Journalism Project », une initiative ayant pour but de créer un « écosystème sain où le journalisme peut prospérer », notamment à l’ère des informations volontairement mensongères partagés en masse sur le réseau social.
Le principe d’un hackathon sur une journée est de réunir de nombreuses personnes de corps de métier différents pour tenter de développer, dans le temps imparti, un projet qui répond à un problème.
Ayant reçu le communiqué de Facebook, j’ai décidé de me rendre à ce hackathon, en tant que journaliste et participante: j’ai rejoint une équipe, avec qui j’ai réfléchi à un projet, sur lequel nous avons travaillé toute la journée.
Voici à quoi ressemblait le premier hackathon dédié aux médias organisé par Facebook (certaines photos ont été prises par un photographe de Facebook présent pour l’occasion).
Je suis arrivée à 8h30 pour l’accueil de participants. C’était tôt.
Le hackathon avait lieu à l’Espace Commines, un grand espace ouvert qui doit inspirer à la créativité et la collaboration, dans le 3e arrondissement de Paris.
Mes yeux étaient à demi-ouverts, mais j’ai quand même pu recenser une soixantaine de participants.
Des tables avaient été installées sous cette jolie verrière pour accueillir les groupes qui allaient travailler toute la journée.
Il était possible d’écrire dessus avec des marqueurs. Et c’était marrant.
Les participants devaient récupérer leur badge avec leur nom et leur entreprise à l’entrée.
Chaque personne a aussi dû signer une feuille qui autorise Facebook à utiliser toutes les idées qui émaneraient de cette journée. C’est le jeu du hackathon: les participants travaillent bénévolement pour améliorer potentiellement des fonctionnalités de Facebook. Par ricochet, ils essaient d’améliorer leur propre utilisation du réseau social, dont on sait que les médias sont très dépendants.
Comme dans la plupart des hackathons, il y avait une majorité d’hommes.
L’an passé, j’avais couvert le hackathon Nec Mergitur organisé pendant un week-end dans l’école 42 de Xavier Niel pour trouver des solutions pour améliorer les dispositifs de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme.
J’ai retrouvé globalement les mêmes profils : des gens très motivés, extrêmement créatifs et volontaires, beaucoup d’hommes, et un bon nombres de développeurs mais il n’y en a quand même pas assez.
J’ai pris place au hasard à côté d’un homme et une femme qui avaient l’air sympathiques — et qui allaient devenir mes partenaires de hackathon pour la journée.
Puis est venue l’heure des « pitches », où les participants qui avaient déjà des idées ont exposé leurs projets pour améliorer ou compléter des outils de Facebook.
Les autres avaient ensuite le choix de rejoindre les équipes existantes (Arte était venu en force avec une dizaine de personnes!) ou de monter un projet à partir de rien. Avant d’y participer, je ne me rendais pas compte qu’il serait si épuisant d’avoir une idée et de bâtir tout un projet autour.
A ma table, à présent composée de cinq personnes, on a commencé à échanger des idées, et nous avons décidé de rester ensemble.
Il y avait Thomas (développeur) et Astrid (chef de projet et produit) de RTL Net, et Pierre (marketing et développement & new media) et Marion (chef marketing et produit) à l’Agence France Presse. En fin de matinée, Eric (software architect chez Alcatel-Lucent) s’est joint à nous.
Ils étaient venus à la fois pour l’expérience, découvrir de nouvelles choses sur les outils de Facebook, mais aussi pour développer des idées qui pourraient leur être utiles dans leur entreprise et travail au quotidien.
En discutant, on a réussi à trouver un projet qui nous plaisait à toutes et tous.
Après plusieurs dizaines de minutes de discussion, on a d’abord commencé à suivre l’idée de Guillaume, qui parlait de créer une interface sur chaque page média où les internautes pourraient contribuer du contenu.
Puis nous nous sommes décalés vers l’utilisation de l’outil Safety Check pour cibler les utilisateurs proches d’événements graves et imminents pour leur offrir la possibilité de partager des photos, vidéos ou témoignages, à des médias.
On était satisfaits.
Jusqu’à ce que Vinicius arrive.
Vinicius Kamakura est super. C’est un ingénieur qui a commencé à travailler cette année pour Facebook, et qui faisait partie de l’équipe d’ingénieurs présents ce mercredi pour aiguiller et aider les participants au hackathon. Il est venu donner un coup de main et voir comment se déroulait un hackathon, pour refaire le même en Amérique du Sud dans quelques semaines. Mais il a aussi douché nos espoirs.
Il nous a expliqué que nous ne pourrions pas développer notre idée, car Facebook ne nous donnerait pas accès aux données de géolocalisation de ses utilisateurs.
D’un côté, c’est assez rassurant. De l’autre, on ne pouvait par conséquent pas coder d’appli externe, vu que toute notre idée reposait sur les données de géolocalisation que détient Facebook.
On était un peu dépités, alors on a erré quelques dizaines de minutes…
Astrid avait des talents de dessinatrice non négligeables.
C’est le moment le plus compliqué de la partie « créativité » du hackathon: lorsque quelqu’un soulève une difficulté qui semble insurmontable. Du coup, tout le monde cherche une solution alternative, sachant qu’il faut également persuader les autres membres de l’équipe de partir dans une autre direction, alors que tout le monde avait réussi à s’entendre sur une idée.
Puis plusieurs personnes travaillant chez Facebook sont venues nous rassurer.
On nous a expliqué que nous pouvions très bien présenter une maquette de notre projet, sans pour autant l’avoir codé. Vinicius m’a confirmé que l’idée était pertinente et que l’on pouvait développer l’idée sans avoir à créer de démo viable.
On a pu profiter pleinement de la pause déjeuner pour s’y préparer.
C’était bon.
De retour au boulot, on a commencé à travailler sur la présentation de cette interface de partage de contenus, que l’on a imaginée sous la forme d’un chatbot.
Nous avons pu le visualiser facilement avec Botsociety, un outil de simulation de chatbot, très instinctif et facile à utiliser. En quelques minutes, Eric avait écrit le petit scénario. Cette phase de « réalisation » de l’idée est, au final, la plus facile. Une fois qu’on a le projet en tête, le seul défi est de le présenter le plus clairement possible.
On a imaginé qu’une fois que la personne se disait en « sécurité », elle recevait un message du Bot qui lui demandait de partager les contenus qu’elle voulait.
… puis de l’autre côté, un consortium de journalistes dédiés à ces événements spéciaux recevrait le contenu et le contact de la personne.
Pierre et Astrid ont désigné des maquettes du type d’interface avec laquelle interagiraient, de leur côté, les journalistes qui reçoivent les contenus.
Au milieu de l’après-midi, il y avait des petites conférences prévues pour expliquer certaines technologies du réseau social, comme l’outil de data Crowdtangle.
A 18h, il était l’heure de présenter nos projets. Il y avait une dizaine d’équipes.
Certains avaient beaucoup de développeurs, d’autres quasiment aucun (comme nous).
Arte est arrivé avec une démo impressionnante de sous-titrage d’une vidéo live en temps quasi-réel.
Ils faisaient partie des équipes qui étaient arrivées avec un projet bien précis en tête. Mais tout de même, c’était bluffant.
Nous sommes passés en dernier, juste avant le pot de clôture de l’événement. Pierre a sauvé les plus timides du groupe et a pris la parole pour nous six, et présenté notre projet d’amélioration du Safety Check.
Les participants qui le souhaitent disposent ensuite d’une semaine pour finaliser leur projet et les proposer à Facebook. Si le réseau social les sélectionne, chaque membre de l’équipe reçoit une caméra 360°. Mais évidemment pas d’autre rémunération — comme le stipule le contrat que l’on a signé en arrivant en début de journée.
Les présentations se sont terminées à 19h30, suivies d’un buffet, bien mérité après cette intense journée.
Au final, j’ai mieux compris combien il n’était pas si facile d’avoir une « bonne idée », et qu’il n’existait pas de solution miracle aux problèmes que soulève un réseau social qui va bientôt atteindre les 2 milliards d’utilisateurs.
On a surtout appris qu’il valait mieux travailler sur un tout petit problème, très précis et identifié, et de lui apporter une solution simple, que de viser trop large et d’échouer car les difficultés sont trop nombreuses.
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