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Nice, capitale de l’art?… Avec l’art comme patrimoine génétique, la Baie des Anges est devenue une véritable couveuse de jeunes talents !
Odile Redolfi-Payen y a créé « OVNI » et « Camera-Camera », deux évènements d’art contemporain désormais incontournables pour les professionnels et les collectionneurs internationaux.
Directrice de l’hôtel Windsor, elle avait d’abord développé, à la suite de son oncle, Bernard Redolfi, l’ancien propriétaire, le concept « une chambre, un artiste» pour proposer une expérience artistique en immersion, une oeuvre à vivre. Ecoles, centres d’art, galeries se joignent à elle pour mettre en lumière de jeunes artistes, lorgnés de plus en plus par les galeries parisiennes et internationales, présentes lors des deux évènements.
L’art est inscrit dans l’histoire de Nice.
C’est un fait : Nice rayonne de plus en plus sur la scène internationale de l’art contemporain. Cela ne s’improvise pas. L’art est inscrit dans ses gènes. Le secret de la cinquième ville de France réside dans le dynamisme des musées, des artistes et des institutions, publiques ou privées, qui les suivent. Nice est une couveuse de talents mais aussi un formidable creuset d’échanges. Au coeur de cette dynamique favorable à l’éclosion des talents, il y a un maillage qui traverse la ville et, au centre de la toile, la prestigieuse Villa Arson, la seule institution en France dédiée à l’art contemporain à réunir un centre d’art, une école supérieure d’art, une résidence d’artistes et une bibliothèque spécialisée, mais aussi à bénéficier d’une très bonne image auprès des professionnels de l’art. Misant sur le prestige de l’école pour assurer eux-mêmes leur propre promotion, les étudiants y prennent en main leur avenir à travers une association très active en terme d’organisation d’expositions en France, en Europe et partout dans le monde.
Bernard Redolfi, hôtelier mécène
Mettre en lumière les artistes, un hôtelier niçois en avait rêvé.
En 1989, Bernard Redolfi, directeur et propriétaire de l’hôtel Windsor, situé au 11 rue Dalpozo, à dix minutes à pied de la Promenade des Anglais et de la plage, avait initié le concept, en confiant une première décoration de chambre à l’artiste Joël Ducoroy, plasticien utilisant les mots inscrits sur des plaques minéralogiques. Il espérait que d’autres hôteliers de la ville le suivraient pour faire de Nice la plus grande salle d’exposition au contact de tous les publics. Resté seul à y croire, il imagine une collection unique au monde de chambres d’artistes et contacte Ben, Glen Baxter, Claudio Parmiggiani, Robert Barry qui réalisent son projet…
Une chambre, un artiste pour une oeuvre à vivre
Lorsque sa nièce, Odile, reprend le flambeau à la direction de l’hôtel, elle décide, au fil de ses rencontres, d’enrichir la collection : Philippe Perrin, Olivier Mosset, Raymond Hains, Jean-Pierre Bertrand, Gotcho, Claude Rutault, Henri Olivier, Noël Dolla, Jean Le Gac, Félix Varini, François Morrelet, Mathieu Mercier, Gottfried Honegger, Claude Viallat, Lawrence Weiner, Cécile Bart, etc, investissent chacun une chambre transformée en oeuvre « à vivre ». Aujourd’hui, une trentaine de chambres d’artistes sont réparties sur les 5 étages du bâtiment 1900, et desservies par un ascenceur-fusée (un compte à rebours se déclenche pour simuler le lancement de … l’ascenseur, oeuvre imaginée par Ultra Violet-l’artiste Isabelle Collin-Dufresne, ex-égérie d’Andy Warhol). L’hôtel qui accueillait déjà une clientèle anglaise dans les années 1900, a gardé son cachet du passé, lové dans un jardin avec volière, au pied d’un caoutchouc géant, qui plongent l’hôte dans une prédisposition au bien-être et à la détente totale, en passant par le bar de l’hôtel au décor décalé réalisé par l’artiste Nicolas Rubinstein.
OVNI : Objectif Video Nice
Odile Redolfi-Payen oeuvre chaque jour pour continuer à inscrire l’hôtel dans l’histoire artistique de la ville.
« Ça caresse mon Ego, mais je n’ai pas un Ego suffisamment fort pour que ce soit l’unique motivation. J’ai appelé ça « l’Ego de l’entreprise ». C’est épuisant, mais il faut le faire. Je n’ai pas le droit d’arrêter ». La fusée, c’est finalement le meilleur moyen de faire avancer les idées! En 2015, elle lance la première édition d’un évènement à l’échelle de la ville mais au rayonnement international: OVNI, Objectif Video Nice. L’idée est de fédérer les acteurs de la scène artistique niçoise autour d’un festival de vidéo, qui commence à Nice pendant dix jours, mais voyage tout au long de l’année dans d’autres capitales du monde pour promouvoir les artistes présentés et élargir le cercle des participants. Financé par la ville et des acteurs privés, la troisième édition a pris place dans une trentaine de lieux, du MAMAC, le Musée d’art moderne et d’art contemporain de la ville, au 109, centre d’art installé dans les anciens abattoirs de la ville, en passant par le Palais Lascaris, au coeur de la vieille ville, et des dizaines de galeries telles que La Station, animée par l’artiste Cédric Tesseire, ou Chez Collette Soardi, galeriste engagée qui, par ses expositions, soutient les nouveaux diplômés de la Villa Arson. Par la diversité des participants, OVNI entraîne dans un parcours d’exploration transversal de l’art dans la ville, et contribue à son effervescence artistique.
Hospitalité artistique : mariage entre art vidéo et hôtel
“Le concept qui fait connaître OVNI, c’est celui de “l’hospitalité artistique” et du mariage entre art vidéo et hôtels“, explique Odile Redolfi-Payen.
Le temps d’un week-end, les établissements dédient des chambres à des travaux d’artistes présentés, sur le téléviseur, par des institutions, telles que la Maison Européenne de la Photographie à Paris, les FRAC, ou des musées -le Total Museum de Séoul en est un parmi d’autres. Pas moins de quarante oeuvres d’art vidéo sont présentées dans l’intimité des chambres reconfigurées pour l’occasion.
A la suite du Windsor, quatre hôtels situés dans un proche périmètre, participent à OVNI la Villa Victoria, l’Hôtel Malmaison, le Splendid et Villa Rivoli. Une fédération d’hôtels unique.
Caméra Caméra : concept de la “chambre-oeuvre”
Poussant plus loin la logique de la “chambre-oeuvre”, Odile Redolfi-Payen a créé en 2017 le salon CAMERA CAMERA, en faisant fusionner OVNI avec une “foire” destinée à mettre en relation des galeristes et des collectionneurs.
Cette fois, des galeries sont invitées à investir l’espace des chambres du Windsor en respectant l’univers du plasticien l’ayant conçue. « À l’opposé du White Cube, on propose au galeriste de respecter le concept de la chambre, considéré comme une thématique sous-jacente. Le concept, c’est toujours de trouver la bonne vidéo pour le lieu, mais étendu aux arts plastiques. Camera-Camera, c’est un challenge, pour le galeriste, qui doit mettre en valeur ses artistes en proposant le bon projet pour une chambre d’hôtel. C’est un vrai rendez-vous d’art contemporain. Pour moi, explique Odile, le challenge consiste à mobiliser plus de moyens pour faire des choses inédites au niveau du contenu, pour élever le contenu. »
20 galeries pour la deuxième édition de Caméra Caméra
La proposition réveille l’enthousiasme et inspire les galeristes, en France et à l’Etranger:
plus de vingt galeries participantes pour la deuxième édition de novembre 2018, et la présence des Amis du Palais de Tokyo (association d’amateurs, de collectionneurs et de mécènes privés du musée) à travers une programmation de vidéos prêtées par ses membres… D’une année à l’autre, les galeristes reviennent, se lancent dans l’aventure créative, relèvent le défi, comme Nicolas Vedig-Favarel, fondateur de la galerie Double V à Marseille, lauréate du Prix Camera Camera en 2017. Avec Camera-Camera, une nouvelle proposition anime le cercle fermé des galeries et provoque la curiosité des collectionneurs. Parfois, il faut savoir rentrer dans le l’art!
Hôtel Windsor
Villa Arson
Le 109
Mamac
Ovni Festival
La Station
galerie Chez Colette Soardi
Reportage, texte et photos Françoise SPIEKERMEIER pour PLUME VOYAGE MAGAZINE
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Yalayolo Magazine