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Le secteur bancaire reste à la peine. Crédit Agricole dévoilait ce jeudi 14 février ses résultats pour l’ensemble de l’année 2018, après les publications de BNP Paribas et Société Générale la semaine précédente. Si les chiffres communiqués par la Banque verte sont plus encourageants que ceux de ses consoeurs, l’établissement mutualiste ne voit pas pour autant son action flamber à la Bourse de Paris. A la clôture du marché ce jeudi, son cours reculait même de 0,86%.
Les banques apparaissent peu attractives et les investisseurs tendent à les délaisser, comme le montre la chute du secteur en Bourse tout au long de l’année dernière. « Elles sont sous-valorisées aujourd’hui, et leur décote ne cesse d’augmenter », constate Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez la banque privée Mirabaud. « Les banques n’ont jamais été aussi peu chères, et pourtant personne n’en veut », ajoute-t-il. Pourquoi un tel désamour des investisseurs? « Depuis à peu près mi-2018, il n’y a que des perspectives négatives pour les banques européennes », avance le gérant de fonds.
Surtout, le secteur semble sans moteur de croissance. BNP Paribas a par exemple revu son objectif de croissance annuelle du produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires pour les banques) à la baisse, à 1,5% sur la période 2016-2020, contre 2,5% anticipés précédemment.
Victimes des taux bas
Le contexte de taux bas, qui devrait perdurer, pèse sur les revenus et la rentabilité des établissements financiers. « Il n’y a pas de phase de remontée prévue. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ne relèvera pas les taux avant son départ vu son discours », souligne Frédéric Rozier. L’ancien gouverneur de la Banque d’Italie doit quitter ses fonctions en octobre de cette année et la majorité des analystes financiers pense que la BCE laissera ses taux inchangés jusqu’en 2020.
Pénalisées par cet environnement de taux bas, les activités de marchés des banques — qui ont aussi été affectées par la dégringolade des cours boursiers à travers le monde à partir d’octobre — ont pour beaucoup chuté. BNP Paribas a ainsi vu ses revenus dévisser de 15,4% dans cette branche en 2018, avec un plongeon de plus de 39% sur le seul quatrième trimestre. Société Générale a également enregistré un recul de 18,7% de ses activités de marché lors du dernier trimestre.
Dividendes décevants
Résultat, les deux banques ont annoncé d’importantes réductions de coûts, pour un montant de 500 millions d’euros d’ici 2020 dans le cas de la Société Générale, quand BNP Paribas a augmenté de 600 millions d’euros son plan d’économies, pour le porter à 3,3 milliards d’euros au total à partir de 2020.
Les deux établissements ont proposé des dividendes stables par rapport à 2017. Or, « la nature de ses titres fait qu’on les achète essentiellement pour leur rendement et leur capacité à générer du dividende », précise Frédéric Rozier. Crédit Agricole a de son côté relevé le sien de 9,5%, à 0,69 euros par action.
Modèle en question
Les banques françaises souffrent beaucoup plus que celles du Nord, « qui se sont mieux adaptées aux conditions actuelles et évoluent dans des économies plus dynamiques », estime le gérant de portefeuille. A l’inverse, les banques allemandes, mais aussi italiennes et espagnoles, s’affichent dans l’ensemble en difficulté.
Et la situation macro-économique, caractérisée par un ralentissement de la croissance et un climat d’incertitudes lié au Brexit et aux conflits commerciaux, n’arrange rien. L’Allemagne est ainsi passée tout près de la récession économique, alors que le pays affiche une croissance nulle au quatrième trimestre après une contraction de son PIB au troisième trimestre.
Enfin, la concurrence de nouveaux acteurs, avec le foisonnement des fintech et la multiplication des banques en ligne et des néo-banques, vient bousculer les métiers des établissements traditionnels et remettre en cause leur modèle économique, notamment sur le segment de la banque de détail.
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