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L’ancien DG d’Uber, Travis Kalanick a été auditionné pendant sept heures, fin juillet, dans le cadre du procès des vols de secrets industriels sur la voiture autonome.
Le 4 août dernier, les avocats d’Uber ont publié une copie partiellement censurée du compte-rendu — ultime rebondissement de cette bataille juridique qui oppose la startup la mieux valorisée au monde et la filiale de voiture autonome d’Alphabet, Waymo.
La majorité du compte-rendu se concentre sur si, et quand, Kalanick a su qu’Anthony Levandowski, un ingénieur talentueux, avait pris des documents à propos des capteurs lasers LIDAR de Waymo.
En 2016, Uber avait acheté la startup que Levandowski avait fondé après avoir quitté Waymo pour une somme de 680 millions de dollars.
C’est beaucoup d’argent pour une startup qui a moins d’un an. Mais dans sa déposition, Kalanick a livre un plaidoyer passionné en faveur de « l’acqui-hire » (lire acquisition-embauche), c’est-à-dire la pratique de grandes entreprises tech qui achètent de jeunes startup pour leurs talents. Il a aussi expliqué pourquoi l’entreprise de 25 personnes valait autant d’argent.
Waymo: Pourquoi la décision n’était-elle pas d’embaucher directement M. Levandowski ?
Kalanick: J’aimerais dire que même si c’était techniquement une acquisition, c’était vraiment comme l’embaucher.
Waymo: Ok, alors c’était juste organisé comme une acquisition.
Kalanick: Ouais. C’était comme si il y avait différents types d’acquisition. Vous avez ce qu’on appelle « l’acqui-hire ». Et vous avez l’acquisition d’une entreprise très mature. Et il y a beaucoup de choses entre les deux.
Nous étions surtout en train de l’embaucher lui et son équipe et en même temps on a fait cette petite acquisition. C’était un mix des deux.
Waymo: Et quelle était cette petite acquisition ?
Kalanick: Eh bien, il avait monté l’entreprise. Il avait bien entendu recruté une équipe. Il avait, vous savez, ce qu’on appelle des camions autonomes, avec un conducteur de sécurité.
J’ai été dans l’un d’eux. Heureusement qu’il y avait un conducteur de sécurité.
Alors il allait dans cette voie et construisait quelque chose dont lui et son équipe étaient passionnés, mais c’était tôt.
Waymo: Quel était l’avantage de choisir un montage où vous l’avez embauché lui et son équipe à travers une acquisition au lieu de juste l’embaucher directement?
Kalanick: Eh bien, tout d’abord parce qu’il construisait quelque chose. Nous n’avons pas eu d’accord jusqu’au 16 avril je pense. Il construisait dans tout les cas, n’est-ce-pas?
Alors, j’aurai bien aimé l’embaucher pour 100.000 dollars l’année, cela aurait été super, et nous aurions pu recruter pleins d’autres incroyables ingénieurs aussi. Mais il y a de la réciprocité. De l’autre côté ils doivent être excités par ce qu’ils font.
Vous savez, ils doivent sentir qu’ils sont valorisés à leur juste valeur.
De ce que j’ai compris, beaucoup d’employés de Google ont eu de larges bonus. Donc vous allez avoir plus de difficultés à recruter dans une situation pareille.
…
Waymo: Pourquoi serait-ce logique de faire un montage où vous êtes d’accord que M. Levandowski et son équipe formeraient une entreprise et que plus tard Uber achèterait cette entreprise au lieu de juste embaucher M. Levandowski et son équipe?
Kalanick: Je pense qu’il y a plusieurs réponses.
D’une part, vous devriez trouver une sorte de structure pour faire venir ce genre d’employés si vous le vouliez.
Et si ce n’était pas le cas, s’il y a un groupe de gens qui voulait changer de bord, mais qu’ils voulaient nous empêcher de recruter chacun individuellement, j’imagine que j’essaierais de structurer une entreprise dont ils feraient tous partie, puis que exiger que nous achetions cette structure afin de tous les recruter.
Alors c’était comme une sorte de marchandage collectif.
Les experts en voitures autonomes sont connus dans la Silicon Valley pour être certains des talents les mieux payés. Levandowski était payé un bonus de 120 millions de dollars par Google avant qu’il commence Waymo, par exemple.
Il est évident que Kalanick et les cadres supérieurs d’Uber étaient inquiets de payer autant d’argent pour une poignée d’ingénieurs, parlant même à un moment des discussions d’acheter Otto comme du « Project Dollar Sign. »
Les prix discutés pour Otto dans le compte-rendu ont été modifiés, mais Uber aurait apparemment payé 680 millions de dollars en actions en plus d’autres avantages pour la jeune entreprise.
« Mais c’est BEAUCOUP d’argent pour 25 personnes, » dit un des mails mentionnés dans le compte-rendu. Le mail était apparemment envoyé par Emil Michael, un des hauts lieutenants de Kalanick.
Le dernier prix de vente rapporté pour Otto reviendrait à payer environ 27 millions de dollars par employé.
« Jeff, je pense que nous avons besoin de travailler sur la valeur par personne de ces gars par rapport à celles des nouvelles recrues pour leur montrer qu’il ont mal calculé quand ils disent qu’ils n’ont pas une prime suffisante par rapport aux gens normaux, » avait écrit un autre cadre Uber dans un mail mentionné dans la transcription.
Plus tard dans sa déposition, Kalanick a dit que le prix qu’Uber a payé aux 25 employés d’Otto était conforme à l’industrie.
Kalanick: Je ne sais pas si c’est clair, mais obtenir une équipe de personnes qui fonctionnent bien ensemble, qui sont les meilleurs experts au monde, et les avoir avec nous, travaillant en équipe aussi vite que possible, est inestimable.
Si vous regardez les accords qu’ils faisaient à l’époque. Vous aviez une opération comme Cruise qui se chiffrait en milliards de dollars. Vous aviez des entreprises comme Amazon, Apple et d’autres qui reniflaient autour, faisant venir des talents à des prix exorbitants.
Et pour être honnête, si vous regardez n’importe laquelle des analyses d’acquisitions en véhicule autonome ou de machine learning ou d’autres types qui sont liés, le genre d’acquisition et le genre de prime que ces talent reçoivent maintenant, il n’est pas vraiment contestable que c’est juste normal.
Levandowski a été licencié d’Uber et Kalanick n’est plus le DG de la startup tourmentée.
Un porte parole de Waymo nous a renvoyé à cette déclaration :
« Nous pensons que ces actions faisaient partie d’un plan concerté pour dérober les secrets de fabrication et la propriété intellectuelle de Waymo. Plusieurs mois avant le téléchargement en masse des documents, M. Levandowski avait dit à des collègues qu’il avait l’intention de ‘reproduire’ la technologie de Waymo en tant que concurrent. »
Le compte-rendu complet en anglais ci-dessous:
WAYMO LLC Plaintiff, vs. Case No. UBER TECHNOLOGIES,INC. Travis Kalanick Deposition par Kif Leswing sur Scribd
Version originale: Kif Leswing/Yalayolo Magazine
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