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Est-ce la fin d’un long fantasme des Français pour l’entrepreneuriat ? Si la tentation de se mettre à son compte reste très forte chez les jeunes qui ne sont pas encore entrés sur le marché du travail, les salariés, eux, ne rêvent pas de sauter le pas. Ou plutôt, n’en rêvent plus. Selon l’étude récurrente de la société Automatic Data Processing (ADP) The Workforce View in Europe, les actifs européens étaient ainsi plus d’un quart (26%) à s’imaginer freelances ou micro-entrepreneurs en 2017. Mais en 2019, ils ne sont plus que 15%. Soit une chute de 11 points, près de la moitié de ceux qui se disaient alors intéressés. Même tendance dans l’Hexagone, les salariés français étant 18% à se dire fortement intéressés par le travail indépendant l’année dernière, contre 11% cette année.
Plus qu’un désintérêt, le travail indépendant suscite aujourd’hui un certain rejet de la part des salariés français. Alors qu’ils n’étaient qu’un peu plus d’un tiers (38%) en 2018 à se déclarer pas du tout intéressés par le travail indépendant, plus d’un salarié sur deux (53%) tient désormais ce discours. Seraient-ce les revendications des livreurs à vélo ou les conditions de travail des juicers qui récupèrent les trottinettes électriques qui renvoient une image ternie du travail indépendant ?
Un retour en grâce de la fidélité à son entreprise ?
Les fins observateurs remarqueront que 47% des salariés français sont toujours intéressés par le travail indépendant. Pas de quoi imaginer (tout de suite) la fin de l’entrepreneuriat. Mais une autre statistique vient ajouter de l’eau au moulin d’un changement d’ère : plus d’un quart des salariés français (27%) se voient désormais rester dans leur entreprise… jusqu’à la fin de leur carrière. Il s’agit d’un bond de 7 points par rapport à 2018. « Il semble que nous ayons atteint le pic de l’indépendance, du moins pour le moment et les salariés semblent privilégier les avantages inhérents à un poste sûr et permanent », analyse Carlos Fontelas de Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse.
Si les salariés lorgnent moins sur l’indépendance, c’est aussi parce que les entreprises ont pris conscience des nouvelles envies qui les animent, à commencer par une recherche de sens et une certaine flexibilité dans l’organisation du travail. « Les entreprises réagissent de plus en plus par la mise en place de nouvelles mesures. Elles étudient des modes de travail flexibles pour proposer une meilleure façon de travailler qui permette à leurs employés de profiter d’une expérience plus personnalisée », estime Carlos Fontelas de Carvalho. Les entreprises l’ont compris : un salarié heureux est un salarié fidèle !
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