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Article initialement publié en février 2018
Premier constat : la ville de demain doit être verte. D’abord parce que la nature a un effet positif sur l’humain mais aussi parce que l’enjeu environnemental est primordial. « Ce n’est pas le modèle de la ville qu’il faut imposer à la campagne mais celui de la campagne qu’il faut imposer à la ville, assène Hugo Meunier, cofondateur de la startup Merci Raymond. Quand on voit les avancées réalisées grâce à la révolution numérique, en matière d’innovations vertes, on a beaucoup de retard. Il faut aller vers la permaculture, l’agriculture urbaine… Au quotidien, dans les villes, ça reste compliqué.«
Des agriculteurs aux professionnels du bâtiment, chacun doit repenser sa stratégie et son positionnement dans l’écosystème environnemental pour faire émerger un nouveau modèle de société. « On ne peut pas traiter le sujet en le prenant pas un seul bout, milite Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement. Il faut avoir une vue globale : penser à de nouvelles manières de travailler pour qu’on puisse s’éloigner de son lieu de travail, à l’approvisionnement en eau qui va rendre l’agriculture possible, aux énergies renouvelables pour désaliniser l’eau… C’est un cercle !«
Augmenter l’humain pour mieux vivre notre quotidien
Autre axe d’amélioration dans les villes de demain : l’intelligence artificielle qui « permet d’accompagner, plus que d’assister ou de remplacer l’humain« , analyse Marjolaine Grondin, fondatrice de Jam. « Il s’agit de donner des conseils à l’utilisateur, de l’inciter à prendre une habitude qu’il est ensuite libre de faire perdurer. » Une vision que partage Alexandre Cadain, CEO d’Anima : « il y a un faux débat sur cette notion d’automatisation des tâches : il ne s’agit pas de supprimer le travail mais de remplacer des tâches qui sont souvent rébarbatives. Ce n’est pas parce qu’on peut automatiser qu’il faut automatiser, il y a des tâches qui sont nécessaires à l’humain pour faire le vide ou penser différemment« .
Et avis aux prophètes de la fin de notre monde : non seulement le travail ne va pas disparaître mais l’intelligence artificielle se déploiera dans toutes les facettes de notre quotidien pour faciliter, tâche par tâche, tout ce qui aujourd’hui nous ennuie. « Il y aura de l’intelligence humaine comme artificielle dans tout ce qu’on va faire, anticipe Marjolaine Grondin. J’espère que l’expression intelligence artificielle va bientôt disparaître et que l’IA sera simplement un moyen de traiter des données, un moyen de mieux faire son métier, quel qu’il soit.«
Travailler en paix
Enfin, dernier axe d’évolution de nos villes futures, la place qu’elle accorde au travail et comment concilier travail et bien-être dans un environnement qui ne s’y prête pas forcément. En écho au plaidoyer de Corinne Lepage pour le télétravail et les nouvelles formes de travail qui permettent d’envisager différemment la mobilité des habitants et donc leur habitat, Olivier Derrien, Directeur France du groupe Salesforce, estime que « le bien-être, c’est un équilibre à trouver entre vie profesionnelle et vie personnelle, et qui est propre à chacun selon les différents moments de sa vie« .
Pour cela, les entreprises doivent accompagner les salariés dans ce changement, avec tout ce qu’il comporte de déroutant. « La nature du travail a beaucoup évolué, rappelle Laurent Lhopitallier, Directeur RSE chez Sanofi. L’organisation est moins pyramidale, les salariés sont plus autonomes… Cela crée de nouvelles sources de stress et tensions et implique de réorganiser les espaces de travail. Mais ça change aussi la relation entre les salariés et le management, qui doit être d’autant plus bienveillant. » Un terme qui doit être au coeur de la Cité du futur, qui sera plus accueillante et source de bien-être pour ses habitants.
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