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De nombreux entrepreneurs du monde entier ont décidé de s’installer dans la région de San Francisco, non loin des géants Facebook, Google et autres, pour s’en inspirer et se développer.
C’est le choix fait par Quang Hoang, 29 ans, à la tête de Plato (anciennement baptisée « Birdly »), une startup basée à San Francisco qui met en relation, via Slack, des ingénieurs et développeurs avec des mentors travaillant pour Amazon, Facebook, Slack ou encore Lyft.
En juillet dernier, Plato a levé 3,3 millions de dollars auprès de Jason Lemkin de SaaStr — l’un des premiers investisseurs américains d’Algolia — Slack, Eric Yuan, CEO de Zoom, et Fundersclub.
Mais pour en arriver là, Quang Hoang et ses deux amis cofondateurs de Plato, Jean-Baptiste Coger et William Pollet, ont dû surmonter de nombreux obstacles, dont la transformation de leur première startup Birdly en Plato et la recherche d’investisseurs américains.
Birdly était une appli mobile permettant de gérer les notes de frais. Mais ça, c’était l’idée d’origine. Car elle a ensuite évolué pour devenir un bot intégré à la plateforme de communication Slack. Ce premier changement a été à la fois une réussite et un échec, qui a conduit à un second pivot plus radical, donnant naissance à Plato en janvier 2017.
Quang Hoang a raconté à Yalayolo Magazine France comment il a réussi — en tant que Français à San Francisco — à gagner en crédibilité aux yeux du monde entrepreneurial américain.
Repérer des champions « foreign friendly »
Tout a commencé en septembre 2014 alors que Quang Hoang, Jean-Baptiste Coger et William Pollet — qui se sont rencontrés alors qu’ils étaient étudiants à Supaéro — ont intégré l’incubateur du NUMA, ex-« Le Camping ».
A cette occasion, les trois Français ont passé un séjour d’une semaine dans la Silicon Valley, ponctué par des visites d’entreprises telles que TaskRabbit, de fonds d’investissement comme Partech Ventures mais surtout d’une rencontre clé « qui a changé [leur] perspective » avec Michael Seibel, partner chez Y Combinator (YC), le prestigieux accélérateur de la Silicon Valley.
Quang Hoang se remémore de cette première rencontre avec Michael Seibel:
« J’ai pitché Birdly pendant 30 secondes ou une minute. Et c’était impressionnant, car Michael Seibel a posé les questions qui faisaient mal, mais de manière smart et bienveillante. Il nous dit ensuite, il faut travailler sur ça et ça, et nous a donné des conseils. »
L’entrepreneur français se rappelle que Michael Seibel ne s’est pas préoccupé du fait qu’ils étaient Français, que leur anglais n’est pas aussi parfait que celui des Anglo-saxons.
Il apprend a posteriori que ce partner chez YC est très « foreign friendly » — il voyage beaucoup à l’étranger, était l’un des premiers à avoir repéré la startup franco-américaine Algolia — qui a levé en juin dernier 53 millions de dollars — alors que l’entreprise faisait encore moins de 100.000 euros de chiffre d’affaires, s’intéresse aussi aux entreprises africaines…
« Après cette rencontre, on n’avait qu’une seule envie: retourner dans la Silicon Valley », raconte Quang Hoang.
Dix mois plus tard, Birdly est sélectionné pour intégrer YC pour une durée de trois mois.
En janvier 2016, le jeune homme de 29 ans, détenteur d’un double diplôme à HEC et à l’Ecole Polytechnique, débarque donc à San Francisco avec son équipe. Ils vivent tous ensemble dans une maison située dans un quartier résidentiel à une heure de San Francisco. Le salon fait office de bureaux pendant ces quelques mois de travail acharné. Un scénario que connaissent de nombreux startuppeurs français partis tenter leur chance dans la région.
L’idée originelle de Birdly était une appli mobile qui aidait les gens à gérer leurs notes de frais. Mais comme le raconte Quang Hoang dans un post Medium, leur produit « ne se différenciait pas assez des concurrents ».
Les fondateurs ont alors l’idée d’en faire un bot intégré dans la plateforme Slack. A l’époque, Slack n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui et ne comptait que 15.000 utilisateurs par jour, contre désormais plus de 6 millions.
Mais le fait de bâtir tout un produit autour de Slack a forcément attiré l’attention de son DG Stewart Butterfield. L’entreprise décide de participer à la première levée de fonds de Birdly, qui récolte 2 millions de dollars.
Tout semble bien marcher pour Birdly: le développement du produit avance, ils ont trouvé des fonds… Sauf que les développeurs que la startup avait engagés démissionnent, un par un. Dans son post Medium, Quang Hoang confie que c’est en raison d’un problème de « management »:
« Dans l’euphorie de Y Combinator, nous avons concentré nos efforts sur le fait de trouver des utilisateurs et de se développer. Par conséquent, nous n’avons pas du tout pensé à ce dont nos développeurs avaient besoin ou comment nous pouvions les soutenir. »
Le rebond et la naissance de Plato
Malgré ce premier revers, les fondateurs de Birdly n’ont pas plié bagage. Cela leur a en fait appris deux choses essentielles: le management n’est pas quelque chose à prendre à la légère et la monétisation de leur produit allait être très compliquée. D’où l’idée d’un second pivot — plus radical — de Birdly qui donne naissance à Plato.
Quand on est ingénieur, on a beaucoup de compétences techniques, mais être manager requiert d’autres compétences — sociales et de gestion notamment — qui nécessitent un autre type d’apprentissage. Voilà l’idée qui sous-tend Plato.
La plateforme proposée permet donc de mettre en relation via Slack des managers débutants avec des mentors travaillant pour Amazon, Facebook, Slack ou encore Lyft, qui ont rencontré les mêmes types de problèmes qu’eux et seront donc aptes à les conseiller.
Ce pivot opéré par la startup a d’ailleurs été encouragé par le premier mentor de Quang Hoang et de son équipe: Michael Seibel, dont le soutien a été un gage de confiance auprès d’autres investisseurs américains.
Quang Hoang nous a affirmé:
« Des gens comme Michael Seibel ont une telle notoriété que devant d’autres investisseurs américains, on te met au même niveau que les autres entrepreneurs américains. »
Pas étonnant que Jason Lemkin, l’un des premiers investisseurs américains d’Algolia, repère l’équipe de jeunes Français et décide de mettre 1 million de dollars pour accélérer la transformation de Birdly en Plato.
Ce dernier, à la tête de Saastr Fund, un fonds de capital-risque doté de 90 millions de dollars qui investit exclusivement dans les startups B2B, SaaS et de services aux entreprises, a confié à nos confrères de Yalayolo Magazine US qu’il a investi dans Plato, car il croyait en son fondateur Quang Hoan et non pas parce qu’il s’intéressait à ce que la startup faisait.
Trouver le bon équilibre entre confiant, ambitieux et réaliste
Mais être soutenu par des grands noms de la Silicon Valley n’est pas la seule chose dont un entrepreneur français a besoin pour se lancer aux Etats-Unis. Selon Quang Hoang, la France et les Etats-Unis peuvent être vus — en caricaturant un peu — comme deux extrêmes en termes de « confiance » et d’ambition:
« Ici, un Américain va dire ‘tout est génial, tout est possible’. Et de l’autre côté, on a le Français qui n’a pas confiance, pas trop d’ambition et qui se réfugie derrière sa technologie. Un investisseur n’aura envie d’investir ni dans l’un ni dans l’autre. »
L’enjeu, c’est de trouver « le bon équilibre entre ‘je suis assez confiant’ mais ‘je ne vous mens pas car je sais ce qui ne va pas’ dans ma boîte » pour que les investisseurs « aient envie de vous aider », estime l’entrepreneur français.
Et cette qualité est essentielle aussi pour recruter des Américains et Américaines, « ce qui est très dur », confie le patron de Plato à Yalayolo Magazine France:
« On a récemment embauché une Américaine, ce qui est très dur. Comment arriver à attirer des Américains, car s’ils sont bons, pourquoi ils viendraient chez toi? »
Barbra Gago, ex-responsable marketing chez Greenhouse, la plateforme de recrutement et d’embauche, a récemment intégré l’équipe de Plato en tant que « chief marketing officer ».
Coïncidence ou pas, « le mari de Barbra Gago est français », découvre-t-il plus tard, ajoutant qu’il y a quelque chose d' »émotionnel » dans tout ça.
Pour le polyglotte, qui en plus du français et de l’anglais parle le chinois, le vietnamien et l’espagnol, la première recrue américaine — tout comme le premier investisseur américain — est très importante pour « créer une bi-culture américaine et française », mieux se développer aux Etats-Unis et « attirer d’autres investisseurs américains ».
« Il y a une manière de raisonner différente, un wording spécifique pour attirer des investisseurs américains », précise Quang Hoang.
Plato emploie actuellement cinq personnes et entend doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année, en recrutant deux ou trois personnes dans la vente aux Etats-Unis et des ingénieurs à Paris. Et espère faire une série A en 2018.
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Yalayolo Magazine