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- Sherry Turkle, psychologue du Massachusetts Institue of Technology, dit que la technologie et la nourriture jouent tous deux des rôles vitaux dans nos vies mais peuvent facilement être abusés.
- Comme l’industrie alimentaire peut remplir ses produits de sucre, Turkle dit que les entreprises tech conçoivent leurs applis de manière contraire à l’éthique.
- À l’avenir, elle espère que nous repenserons à cette période comme une obscène incompréhension du pouvoir de la tech.
Lorsque Sherry Turkle voit à quel point les gens sont obnubilés par leurs appareils, elle y voit les traces qu’une autre épidémie de santé publique: l’obésité.
« Vous devez manger, et les gens ont besoin d’apprendre comment faire de bons choix en terme de nourriture, » dit Turkle, psychologue du MIT et auteure de « Seuls Ensemble: De plus en plus de technologies, de moins en moins de relations humaines », à Yalayolo Magazine. Elle a dit que la même chose était vraie pour la technologie.
Au cours des dernières décennies, Turkle est devenue une experte des manières dont la technologie déchire le tissu social. Environ 77% d’Américains possèdent un smartphone, et une personne moyenne touche son téléphone environ 2600 fois chaque jour. À travers des sondages, études et interviews, Turkle est arrivée à la conclusion que ce mode de vie digital nous a rendu inaptes à établir des connections en personne.
« Comme j’aime le dire, la technologie peut nous faire oublier ce que nous savons de la vie », dit-elle. « Une des choses qu’elle nous a fait oublier est que nous avons besoin de prendre soin de nos relations, d’autres personnes et de nos propres sentiments. »
La tech personnelle est conçue de la même manière que la nourriture industrielle
La façon dont est conçue la plupart de la technologie ressemble à l’industrie alimentaire, dit Turkle. De la même manière que de grandes entreprises de consommation vendent de la nourriture industrielle pleine de sucre et de produits chimiques pour encourager les gens à manger, les grandes entreprises tech ont été à maintes reprises accusées de concevoir leurs applis de sorte à maximiser le temps que les gens passent dessus.
Tristan Harris, un ancien éthicien du design à Google, a vu de près quelles astuces étaient ainsi insérées dans le produit. Les fonctions comme autoplay, faire défiler sans fin, et la « gamification » encouragent la constante utilisation, dit Harris. Elles permettent d’expliquer pourquoi les gens peuvent avoir l’intention de voir une seule vidéo YouTube mais jettent un coup d’oeil à Twitter et finissent par passer une demie heure sur les deux.
Selon Turkle, le résultat est une société qui a fortement besoin de sa technologie à tout instant, qu’importe si ça interfère avec la vie sociale ou les objectifs, comme avoir une bonne nuit de sommeil. Dans l’absolu, la tech — comme la nourriture pleine de sucre — est devenue trop puissante pour le cerveau humain.
La science des comportements addictifs conforte les déclarations de Turkle. Les goûts sucrés et salés activent les centres du cerveau associés à la récompense comme quand vous avez des notifications qui clignotent et vibrent. Et à chaque fois, le cerveau libère une petite dose de dopamine, une substance qui encourage les comportements répétitifs.
Sans aucune supervision qui régule comment les entreprises tech conçoivent leurs applis, les gens doivent compter sur leur seule volonté, dit Turkle. En voyant l’épidémie d’obésité, cette stratégie n’a pas du tout fonctionné. Le taux d’obésité aux États-Unis est en croissance depuis la dernière décennie — aujourd’hui 36,5% des Américains sont cliniquement obèses.
L’utilisation excessive de tech pourrait devenir aussi importante qu’un problème de santé publique
La génération qui a grandi avec les smartphones montre déjà des signes d’utilisation excessive qui peuvent être dangereux. Les suicides d’adolescents dépassent désormais les homicides adolescents, et les experts en santé mentale suspectent que les téléphones y sont pour quelque chose. Les réseaux sociaux, plus précisément, conduisent à une plus grande isolation et solitude puisque les enfants préfèreraient être seuls plutôt que fréquenter des gens hors ligne.
Turkle dit que les interviews qu’elle a faites l’ont amené à penser que les parents reconnaissent ces effets nocifs et commencent à mettre des limites à l’utilisation des smartphones de leurs enfants. Son espoir est que les gens repenseront à la décennie après 2007 — l’année de la sortie du iPhone — comme une période d’obsession malavisée.
« J’espère que nous repenseront à cette [ère] comme une incompréhension profonde de ce que cette technologie a pu faire, » dit-elle.
Version originale: Chris Weller/Yalayolo Magazine
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