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La Réserve fédérale des États-Unis a trois objectifs en matière de politique monétaire : un taux d’emploi maximal, des prix stables et des taux d’intérêt à long terme modérés. Les deux premiers objectifs sont les plus médiatisés, probablement puisqu’ils sont influencés par le troisième et qu’ils ont le plus de répercussions directes sur les consommateurs et les entreprises.
La semaine dernière, les prévisions s’accordaient encore vers une baisse de 50 points de base du taux directeur cible par la Réserve fédérale. Pourtant depuis jeudi et le discours de John Williams, président de l’antenne de New York de la Réserve fédérale, les prévisions se limitent à une baisse de seulement 25 points de base. La Réserve fédérale a néanmoins déclaré au Wall Street Journal que les propos de John Williams ne visaient pas nécessairement leur prochaine décision prévue pour le 31 juillet. Selon CME Group, depuis vendredi, le marché est en fait plus favorable à une réduction de 25 points de base.
La Réserve fédérale semble prête à baisser ses taux le 31 juillet, même si ces derniers sont déjà à un niveau historiquement bas, que les ventes au détail se maintiennent, que le taux d’emploi bat des records et que l’inflation atteint un niveau idéal, ni trop forte ni trop faible.
Certes, l’économie américaine montre des signes de faiblesse, comme en témoignent notamment les récents rapports de l’indice des directeurs d’achats, les chiffres du PIB de ce trimestre et le trafic ferroviaire, qui a considérablement baissé au cours des deux derniers mois. Si l’économie continue sur cette voie, elle pourrait entamer une récession, que peu estiment pourtant probable aujourd’hui. Nous pourrions alors assister à une prophétie autoréalisatrice, avec non loin de 70 % des directeurs financiers qui prévoient une récession avant fin 2020.
Voici toutefois 8 raisons de penser que la Réserve fédérale ne devrait pas baisser ses taux le 31 juillet.
1) La forte croissance de l’emploi diminue le taux de chômage
Le Département du Travail des États-Unis a annoncé que l’économie américaine avait créé 224 000 emplois au mois de juin, dépassant ainsi les prévisions qui annonçaient 160 000 créations d’emplois. Ce chiffre est élevé, mais les révisions effectuées a posteriori sur les résultats d’avril et de mai ont fait baisser les chiffres, ce qui sera probablement le cas pour le mois de juin également.
Dans l’ensemble, les effectifs privés ont gagné 191 000 employés. L’économie n’a pourtant besoin de créer que 60 000 à 80 000 emplois par mois pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Le taux de chômage aux États-Unis est historiquement bas, se situant à 3,7 % et la Réserve fédérale ne prévoit qu’une légère hausse de ce dernier au cours des deux prochaines années.
En théorie, la Réserve fédérale ne devrait pas avoir à baisser ses taux pour favoriser l’emploi alors que les résultats actuels et les perspectives économiques sont favorables.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis il y a 29 mois, environ 5 613 millions d’emplois ont été créés, soient 194 000 emplois par mois, et ce grâce à la réduction d’impôts notamment. Certes, sous la présidence de Barack Obama, environ 6 423 millions d’emplois avaient été créés sur la même période, soient 27 000 de plus par mois. Mais les chiffres du Président Trump n’en sont pas moins encourageants.
2) Il y a plus de postes à pourvoir que de personnes sans emploi
L’étude JOLTS (Job Openings and Labor Turnover Survey) menée par le Département du Travail des États-Unis présente des informations quant au nombre de postes à pourvoir dans le pays, et les compare au nombre d’individus sans emploi. Elle arrive ainsi à la conclusion suivante : il y a trop de postes à pourvoir par rapport au nombre d’individus en recherche d’emploi, et ce depuis mars 2018.
Même s’il est difficile de pourvoir tous les postes vacants, pour des questions géographiques ou plus simplement de compétences, ceci indique une fois encore que la Réserve fédérale ne devrait pas baisser ses taux.
3) Le PIB augmente d’environ 3 %
La croissance étatsunienne était de 3,1 % au premier trimestre 2019, démontrant ainsi le regain de la consommation individuelle et des investissements des entreprises, à hauteur de 1 % environ. Le RNB a lui chuté de 1 % et n’a jamais atteint plus de 2,7 % depuis le début du mandat de Donald Trump.
En théorie, la Réserve fédérale ne devrait pas avoir à baisser ses taux si l’économie continue avec un rythme de croissance de 3 %. Cependant, elle prévoit que la croissance de PIB devrait chuter à environ 2 % en 2020, c’est donc dans l’optique de ce ralentissement que les taux devraient être diminués.
4) Les dépenses de consommation sont élevées
Les ventes au détail ont bondi au mois de juin, et les chiffres de la consommation ce trimestre sont les plus élevés depuis 2005. Selon la société de conseil Capital Economics : « Les ventes du groupe de contrôle ont grimpé de 7,5 % en rythme annualisé sur l’ensemble du deuxième trimestre, soit la plus forte progression depuis 2005. Cela suggère que la consommation réelle est passée de 0,9 % en rythme annualisé au premier trimestre à 4 % au deuxième ».
Capital Economics ajoute : « Le dynamisme des ventes ne devrait pas être vu comme le reflet d’un regain économique, mais plutôt comme une période de reprise après une phase plus fragile en début d’année, due en partie à la chute du marché et à son rebond consécutif ».
Puisque le consommateur semble être le seul facteur de l’économie qui se porte relativement bien, il ne semble pas avoir besoin d’une réduction des taux de la Réserve fédérale.
5) Les actions sont déjà à des niveaux record
Si les marchés financiers étaient en difficulté, alors la baisse des taux de la Réserve fédérale prendrait tout son sens. Cependant, les indices S&P 500 et Dow Jones Industrial Average se situent au-dessus de la moyenne, et même à 1 % de leur sommet historique. Les marchés se portent donc suffisamment bien sans action de la part de la Réserve fédérale.
Si les actions augmentaient considérablement après une baisse des taux de la Réserve fédérale sans que les revenus augmentent en parallèle (ce qui est, disons-le, très peu probable), alors une bulle spéculative pourrait être créée, entraînant ainsi une volatilité des prix dangereuse pour les consommateurs.
6) L’inflation est sous contrôle depuis 8 ans
Le taux d’inflation cible de la Réserve fédérale est de 2 %. Au mois de juin, l’indice des prix à la consommation (ou IPC) était de 1,6 % mais s’établissait à 2,1 % pour l’inflation sous-jacente, lorsque les produits les plus volatils (comme la nourriture et l’énergie) étaient exclus du calcul.
L’inflation sous-jacente se situe entre 1,6 % et 2,3 % depuis juin 2011, et entre 2 % et 2,4 % depuis mars 2018. Cette inflation reste très stable et contrôlée, alors que le taux de chômage et les guerres commerciales auraient pu la faire grimper. Bien que ce taux d’inflation stable aide à justifier une baisse des taux de la part de la Réserve fédérale, il pourrait également indiquer que les taux ne devraient pas être modifiés pour ne pas perturber la situation.
7) La Réserve fédérale doit anticiper une récession future
Bien que la Réserve fédérale ait augmenté les taux d’intérêt encore en décembre dernier, ceux-ci sont toujours à des niveaux historiquement bas. Avant les neuf dernières récessions qui remontent jusqu’à 1957, le taux cible de la Réserve fédérale a toujours été supérieur à son niveau actuel. Si cette dernière décide de baisser ses taux la semaine prochaine, elle perdra en flexibilité lors de la prochaine récession.
8) Donald Trump n’a pas son mot à dire
La Réserve fédérale est une institution indépendante, ainsi le pouvoir politique ne peut exercer aucune pression sur ses décisions. Hélas, Donald Trump ne semble pas voir les choses de cette façon et persiste à vouloir s’immiscer dans la politique monétaire américaine, notamment via son outil préféré : Twitter.
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