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C’est ce jeudi 21 mars que le documentaire coup de poing sur Michael Jackson est diffusé en France, sur M6. « Michael Jackson : la parole des victimes » (dont le titre original est « Leaving Neverland ») livre le témoignage de deux hommes, James Safechuck et Wade Robson, qui affirment avoir été abusés sexuellement par la star mondial alors qu’ils étaient enfants. Depuis la sortie de ce documentaire choc aux Etats-Unis, diffusé pour la première fois en janvier au festival de Sundance, la polémique enfle autour du partis pris par ce film. Nous vous proposons de vous plonger dans la genèse de ce documentaire.
Tout a commencé lors d’un petit-déjeuner décontracté en 2016. Le réalisateur britannique Dan Reed, connu pour ses documentaires sur la guerre et le terrorisme, prenait un repas avec le dirigeant de Channel 4, Daniel Pearl, lorsque le sujet des histoires qui n’ont jamais été résolues a été abordé. Ils en ont passé en revue plusieurs, et ont fini par arriver aux allégations selon lesquelles Michael Jackson aurait abusé sexuellement de jeunes garçons. Dix ans après sa mort, c’est une question qui plane toujours sur le mythe du roi de la pop. Bien que Michael Jackson se soit toujours dit innocent et qu’il ait été acquitté des accusations de pédophilie en 2005, beaucoup se demandent encore aujourd’hui ce qui se passait au Neverland Ranch, le domaine de Michael Jackson où il invitait souvent de jeunes enfants. Dan Reed pensait qu’il y avait deux personnes qui pouvaient répondre à cette question.
Wade Robson et James Safechuck ne se sont jamais rencontrés avant l’âge adulte, mais quand ils étaient jeunes, ils avaient quelque chose de très spécial en commun : l’affection de Michael Jackson. L’histoire de la façon dont ces deux-là sont tombés dans le monde de Michael Jackson pendant leur jeunesse est au centre du film de Dan Reed, « Leaving Neverland », un documentaire captivant de quatre heures qui va très probablement changer votre regard sur Michael Jackson et son héritage. Pendant quatre heures, nous sommes plongés dans le côté obscur du monde de Michael Jackson. Dans le documentaire, Wade Robson et James Safechuck racontent que le musicien a eu des relations sexuelles avec eux pendant plusieurs années dans les années 80 et 90.
James Safechuck raconte que sa relation avec Michael Jackson a commencé quand il avait 10 ans et qu’ils ont tous les deux joué dans une publicité Pepsi. Il affirme qu’après que Michael Jackson se soit lié d’amitié avec lui et sa famille, lui et l’artiste se sont livrés à des actes sexuels, souvent au Neverland Ranch. Il dit que Michael Jackson lui donnait souvent des bijoux à la suite de leurs interactions et qu’ils ont même simulé une cérémonie de mariage.
Wade Robson assure, lui, qu’il avait 7 ans quand il a commencé à avoir des relations sexuelles avec Michael Jackson. Il était un fanatique de la star qui vivait en Australie et il avait alors gagné un concours de danse qui l’a amené à rencontrer son héros. Wade Robson raconte qu’il a commencé à passer davantage de temps avec Michael Jackson après avoir déménagé aux États-Unis et que cela est allé jusqu’à une relation sexuelle. Il raconte qu’ils se douchaient ensemble, regardaient de la pornographie, et pratiquaient le sexe oral l’un sur l’autre. Et quand ils n’étaient pas ensemble, raconte Wade Robson, Michael Jackson et lui s’envoyaient constamment des fax (certains des fax apparaissent dans le film). À un moment donné, Michael Jackson aurait même demandé à la mère de Wade Robson de laisser son fils rester avec lui pendant un an à Neverland, dit-elle dans le documentaire. Quand sa mère a refusé l’offre, Michael Jackson aurait répondu : « j’obtiens toujours ce que je veux. »
« Leaving Neverland » n’est clairement pas pour les âmes sensibles. Wade Robson et James Safechuck fournissent des récits extrêmement explicites de leurs relations avec Michael Jackson. Dan Reed interroge également leurs mères, leurs frères et sœurs et leurs épouses. Le documentaire n’est pas seulement rempli de révélations choquantes, il est aussi un exemple du pouvoir manipulateur de la célébrité.
Découvrir ce qui s’est passé derrière les portes closes
Après le petit-déjeuner de 2016, lorsque l’idée a germé, Dan Reed affirme qu’il a passé un an à essayer de faire témoigner Wade Robson et James Safechuck devant une caméra. Bien que Wade Robson et James Safechuck aient tous deux témoigné un jour qu’ils n’avaient pas été agressés par Michael Jackson (James Safechuck lors d’une affaire civile en 1993 et Wade Robson lors du procès criminel en 2005), les deux ont publiquement affirmé, en 2013, avoir été agressés par Michael Jackson et intenté des poursuites distinctes. Mais après que les deux affaires ont été rejetées en raison du délai de prescription, ils ont continué leur vie. Puis Dan Reed leur a donné la chance de raconter leur histoire au public.
« Pour Wade, je pense que c’était une expérience très cathartique de sortir du cadre de la thérapie ou des discussions juridiques et de dire simplement ce qui s’est passé », déclare Dan Reed à Yalayolo Magazine, par téléphone depuis le Royaume-Uni. « Et James redécouvrait ce qui se passait. En disant des choses, il s’écoutait et disait : ‘oh mon Dieu, j’ai fait ça !’ Je pense que c’était une nouvelle expérience pour eux de parler à quelqu’un qui n’était ni avocat ni psychiatre. »
Dan Reed a filmé des interviews avec Wade Robson pendant trois jours et avec James Safechuck pendant deux jours. Après les interviews, il a monté un extrait de 26 minutes, qui a convaincu HBO de rejoindre Channel 4 sur le projet. Il a ensuite fallu huit mois à Reed pour persuader les mères de Wade Robson et de James Safechuck de passer à l’écran.
« Leurs mères sont un élément essentiel », explique Dan Reed. « J’avais absolument besoin de rencontrer leurs mères, de leur parler et d’essayer de les convaincre que c’était une bonne idée qu’elles soient dans le film et qu’elles parlent. Les deux mamans étaient mortifiées par ce qui s’était passé. Je pense que c’est ce qui les a motivées à se présenter devant la caméra. »
Bien que Dan Reed a déclaré que Wade Robson, James Safechuck et leurs familles étaient authentiques et crédibles lorsqu’ils étaient devant la caméra, il est toutefois retourné au tribunal et s’est plongé dans les transcriptions et autres documents pour corroborer leurs histoires.
« Je tiens à souligner que je n’ai pas abordé le sujet en supposant que Michael était un pédophile », a dit Reed. « Quelle que soit la conclusion à laquelle je parviendrais, ce ne serait qu’après avoir fait autant de croisement de sources que possible. »
Le plan prévoyait donc des entretiens avec des enquêteurs et les procureurs du procès de 2005. Mais au fur et à mesure du montage, Dan Reed a réalisé deux choses : le film serait plus long qu’un long-métrage documentaire traditionnel, et tout ce dont il avait besoin était Wade Robson, James Safechuck et leurs familles.
« Les histoires des familles étaient incroyablement convaincantes et cohérentes », explique-t-il. « La question clé au centre de ce film est : ‘que s’est-il passé avec Michael Jackson derrière les portes closes ?’ Quand il n’y a que deux personnes dans la pièce, l’une d’elles est Michael Jackson et l’autre est Wade ou James, il n’y a personne d’autre qui peut vraiment vous dire ce qui s’est passé. »
C’est pourquoi Dan Reed a décidé de n’interviewer personne d’autre pour le film et de se concentrer sur ces deux personnes et leurs familles qui racontent leur passé — et se replongent dans une période sombre pour raconter comment cela s’est produit.
« Le mythe de Michael Jackson et la stratégie de regarder ailleurs, appliquée par le camp Jackson, leur fait dire : ‘ne regardez pas la chose évidente qu’il traîne avec des enfants et passe la nuit avec eux, mais regardez ailleurs, regardez le génie excentrique, regardez son travail de bienfaisance et sa famille à problèmes' », dit Reed. « Nous avons dû tracer une ligne entre ce qui aurait pu être des câlins et de l’affection, dans le cadre de l’affection excentrique de Jackson pour les enfants, et ce qui se passait vraiment, qui est une activité sexuelle du type de ce que des adultes font ensemble. C’était mon instruction aux témoins. Ils savaient qu’ils devaient aller jusque-là, sinon, le film pourrait être rejeté comme étant ambigu sur ce qui s’est réellement passé. »
Combattre la ‘machine Jackson’
« Leaving Neverland » a été présenté en première mondiale au festival du film de Sundance en janvier, et c’est alors que Reed a réalisé que Michael Jackson fascinait encore les gens.
Alors que Wade Robson, James Safechuck et lui recevaient une standing ovation après la projection de quatre heures (avec un petit groupe de supporters de Michael Jackson qui manifestaient à l’extérieur), les réseaux sociaux s’animaient au fur et à mesure que les détails du documentaire commençaient à se répandre sur internet.
C’est ainsi que les ayants droit de Michael Jackson ont publié un communiqué au sujet du film, déclarant qu’il ne s’agissait « pas d’un documentaire », mais plutôt « d’un genre d’assassinat médiatique digne d’un tabloïd que Michael Jackson a enduré avant et après sa mort ». Quelques jours plus tard, la famille Jackson a publié un communiqué qualifiant le film de « lynchage public » de la pop star défunte. Et le jour où Yalayolo Magazine s’est entretenu avec Dan Reed, les ayants-droit de Michael Jackson ont poursuivi HBO pour 100 millions de dollars pour avoir participé au documentaire (Reed a refusé de commenter le procès, et HBO a déclaré qu’elle ne prévoyait pas d’annuler la diffusion du film).
« C’est vraiment mouvementé », raconte Dan Reed en riant lorsqu’on lui demande comment est sa vie depuis la projection du film à Sundance. Le réalisateur dit qu’au moment de Sundance, il a reçu beaucoup d’emails haineux de ceux qu’il appelle les « superfans de Michael Jackson, pas les fans ordinaires qui apprécient simplement sa musique ». Il dit avoir reçu des menaces de mort.
Ces réactions suscite une question : Wade Robson et James Safechuck auraient-ils été prêts à parler si Michael Jackson était encore en vie ? « Je ne sais pas, » dit Reed. « Michael Jackson a inspiré beaucoup de peur. En plus de l’amour et de la loyauté qu’il a inspirés aux enfants qu’il a agressés, il leur a aussi fait peur. Ils étaient loyaux et ne voulaient pas le voir aller en prison. C’était puissant. La machine Jackson inspire la peur, ses fans sont vicieux. Les superfans du monde entier sont sectaires et maltraiteront quiconque s’écarte de la ligne du parti. Et les avocats et les ayants-droit sont bien payés pour défendre les intérêts de Michael Jackson, un artiste très riche et prospère. C’est une perspective terrifiante. »
Version originale : Jason Guerrasio/Yalayolo Magazine
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