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Afin d’aider les parents à encadrer la vie numérique de leur progéniture, Microsoft a déposé une demande de brevet sur une technologie pour contrôler à distance l’usage des smartphones et tablettes, tant sur le contenu que la durée. Un outil potentiellement très puissant qui pourrait également servir à des entreprises, voire aider certains accros à se refréner.
Selon le cabinet eMarketer, pour la première fois aux États-Unis, la durée moyenne quotidienne passée à consommer des contenus numériques a été supérieure au temps passé devant le petit écran. Les utilisateurs états-uniens consacrent en moyenne deux heures par jour à leur smartphone (hors appels vocaux) et leur tablette. Autres chiffres qui illustrent cette tendance, l’institut IDC prévoit que les ventes mondiales de smartphones devraient pour la première fois franchir le cap du milliard d’unités cette année, tandis que 227,4 millions de tablettes devraient être écoulées sur la même période.
Des terminaux qui n’ont cessé de se populariser ces dernières années, en particulier auprès des jeunes. Appels téléphoniques, Internet, réseaux sociaux, messageries instantanées et jeux vidéo sont autant d’usages dont raffolent les adolescents, mais aussi les plus petits. Les parents se retrouvent à devoir encadrer l’utilisation de ces nouveaux écrans, en sus de la télévision. C’est en pensant à ce problème que Microsoft a imaginé un système de contrôle parental à distance pour lequel il a déposé une demande de brevet auprès du Bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO).
Définir des « zones de tranquillité » pour les terminaux mobiles
Le document décrit une application permettant à la fois de surveiller et de contrôler à distance un smartphone ou une tablette. Le logiciel, qui se présenterait sous la forme d’un tableau de bord, disposerait d’options variées pour définir des restrictions à la fois sur le contenu, mais aussi la durée d’utilisation et le lieu. Les parents pourraient par exemple configurer un mobile pour qu’il puisse appeler seulement une liste de contacts définis par leur soin ou bloquer l’exécution de certaines applications (jeux, réseaux sociaux, navigateur Internet, etc.). « Les parents doivent souvent réguler le temps que les enfants passent à envoyer des textos, discuter au téléphone, regarder la télévision et naviguer sur Internet. Et lorsque les enfants abusent, les parents peuvent avoir à intervenir pour séparer physiquement l’enfant de son terminal en retirant le téléphone ou la tablette au moment du coucher », peut-on lire dans la demande de brevet.
Pour éviter d’en arriver à l’intervention physique, Microsoft évoque la possibilité de créer une « zone de tranquillité ». Ainsi, lorsque les enfants rentrent à la maison ou vont dans leur chambre, leur terminal cesserait de fonctionner ou passerait en mode restreint pour limiter les appels ou l’usage d’Internet. Le même système pourrait s’activer automatiquement passée une certaine heure, au moment de rentrer en classe par exemple.
Un Big Brother domestique
Pour chaque smartphone et tablette concernés, le tableau de bord afficherait un historique de l’activité ainsi que les restrictions et réglages en vigueur. Il serait même possible de recevoir une alerte pour verrouiller le mobile si un adolescent un peu trop bavard dépasse son forfait voix ou SMS. L’application peut aller jusqu’à détecter toute modification apportée au tableau de bord lui-même dans le cas où des petits dégourdis voudraient changer les réglages. Un véritable Big Brother !
Et si cela ne suffisait pas, l’accès aux paramètres du tableau de bord pourrait être sécurisé par un mot de passe ou même un système biométrique. Dans sa demande de brevet, Microsoft souligne que cette technologie aiderait des utilisateurs compulsifs à s’autoréguler en s’imposant des restrictions. Le système serait également valable en entreprise pour encadrer les pratiques mobiles des salariés ou dans les écoles. Dans le cas des entreprises, les outils d’administration des flottes de terminaux mobiles permettent déjà de surveiller et de restreindre les usages à un cadre professionnel. Mais le concept de Microsoft pousse la logique encore plus loin, soulevant au passage des questions quant au respect de la confidentialité, même dans le cadre d’un usage domestique.
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